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Les anciens édito

Publié : 30 mai 2010, 20:45
par Bubu
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EDITO 05/10

LETTRE A MONSIEUR ET MADAME… (LES BONNES QUESTIONS)

J'aime écrire ! Et j'aime dire ! Mais point écrire pour ne rien dire ! Verlaine avait bien écrit Lettre à Madame. Moi, je vais écrire : lettre à Monsieur et Madame. En ajoutant le patronyme LESPATIENTS, je vais, de plus, personnaliser la chose. Je vous mets de suite à l'aise : outre mon titre (un peu pompeux) de présidente-fondatrice de mon association, l'on me nomme également dans le civil « Madame LAPATIENTE ». Il est vrai que vous et moi sommes proches parents. Parenté de fonction. Et peut-être aussi (du moins je le souhaiterais), parenté d'âme. Du moment que nous sommes « patients », et entre parenthèses, de surcroît, souvent, fort patients, nous sommes forcément, des malades potentiels - ou des malades accomplis - ou en train de le devenir ! Et de ce fait, un peu comme Mr Jourdain maniait la prose, nous manions la médecine - sans le savoir ! A l'opposé des médecins, lesquels la manient - en le sachant.

A défaut de nous prescrire des petites pilules joliment colorées, nous les avalons généralement sans trop de complexes. A défaut d'être tous hypocondriaques, et de nous trouver au moins une maladie par lettre de l'alphabet (français), bien souvent, tout au long de la vie, nous nous répétons néanmoins: « Pourquoi moi !? ». Ou : « Pourquoi pas moi !? »

Et nos questions, elles restent si souvent sans réponse. Aussi, au lieu de les poser au bon Dieu, ou à un Oracle désespérément muet, personnellement, je me suis dis : Et pourquoi donc ne pas poser nos questions existentielles directement à la source, c'est-à-dire au médecin !? Au médecin spécialiste et ou au généraliste ? Au gastro, à l'ophtalmo, au cardio, etc. ?

Là, je me suis aperçue que pour les poser d'une façon pertinente, il convenait au moins d'en connaître un minimum sur la question ! Car, voyez-vous, à la fac, pendant les cours de mathématiques et statistiques, lorsque le prof s'arrêtait dans son élan pour demander « qui n'a pas compris » ? … et que les têtes se baissaient, accablées et honteuses, et qu'aucune voix indignée ne s'écriait :

« PERSONNE, Monsieur le Prof, n'a compris votre charabia! »

Alors, le prof, paisible et rassuré, pouvait poursuivre son monologue… Tout le monde avait fait semblant d'avoir compris ! Dès lors, lui aussi pouvait bien faire semblant d'avoir été clair !

Bien sûr, pour poser les questions d'une façon pertinente, il faut déjà savoir formuler ces questions. Il faut aussi qu'elles vous viennent à l'esprit. L'autre jour, un ami m'a confié :

- Je sors de chez l'ophtalmo. Tout est bien pour moi !

- Oho ! Il a mis combien de temps à te recevoir !?

- Bah… Cinq ans ! Mais fais gaffe ! : pendant 4 ans, je ne me suis soucié de rien, ensuite j'ai demandé le RV, et j'ai attendu un an. C'est le délai !

- Ouaih…et alors !?

- Ben alors, je me suis fait engueuler !

- !?

- Pourtant je lui avais dit : Docteur, je vois bien, je n'ai pas de problèmes. Mes lunettes conviennent, c'est juste par acquit de conscience, quoi !

« C'est pour votre TENSION (GROS BÊTA !)…Pour la mesure de votre tension, Monsieur, que vous deviez venir, absolument, à votre âge ! »

Et du coup, elle m'a mesuré la tension (dans l'œil), et m'a dit : « C'est bien » !

- Et t'avais combien !?

- Qu'est-ce que j'en sais ! Cela n'a aucune importance !

- Si ! Cela A de l'importance ! Elle t'a parlé du glaucome ?

- Je ne me rappelle plus…

- Tu sais que si tu as 20 de tension dans l'oeil, c'est le début d'un glaucome ?

- Pour l'instant, je n'ai rien…

- Et si t'as un glaucome, non stabilisé, tu risques la cécité !

- Beuhhh…

- Bon, ben, écoute, moi, j'ai déniché un ophtalmo chez qui je vais me rendre au mois de mai, et dont le délai d'attente n'est que de 5 mois !

- Comment t'as fait !?

- Il exerce dans une petite (toute petite) ville. Et c'est l'opticien qui me l'a recommandé…

- Ah bon !?

- Pas vraiment recommandé, mais ça c'est passé comme ça : je me suis rendue chez l'opticien, pour lui poser quelques questions, car mon ophtalmo habituel - que je vois tous les ans, ou tous les deux ans, déteste totalement répondre à mes questions ! Dès que je commence, il se contient à grand peine pour ne pas me taper, ou me pousser en dehors de son cabinet…

Du coup, je m'en suis plainte à l'opticien, lequel m'a affirmé : « Madame, les ophtalmos, en règle très générale, répondent sèchement à nos questions, lorsque nous sommes obligés de leur en poser, parfois ! Or, nous en avons trouvé un qui y répond à présent complaisamment ! C'est merveilleux !

Vite, je pris bonne note des coordonnées, et, depuis, je suis rassurée, j'ai trouvé l'ophtalmo de mes rêves, et il me répondra ! Et figures-toi que, par hasard, dans le journal, j'ai vu mentionner son nom à propos d'une conférence qu'il a donné dans une école. Une école de grands, certes, mais pas du niveau polytechnique ! Première fois que je vois un ophtalmo donner une conférence de vulgarisation !

Cela me donne une idée, d'ailleurs, pour une future conférence « La vue, c'est la vie », ou quelque chose dans ce goût-là, tu vois… !

- Cela a à voir avec ton truc sur le Cancer !?

- Pas vraiment… Mais avec l'éducation du public. Et tu vois, ça me passionne !

Albert mange sa choucroute avec passion. Ils l'ont quand même servi un peu chichement, pour ses un mètre quatre vingt cinq ! Le connaissant comme point trop narreux, je lui cède la moitié de ma part, trop abondante. Les microbes en prime. Il accepte le tout avec un plaisir qu'il souhaiterait secret… Mais à mon œil de lynx, rien n'échappe (avec ou sans ophtalmo !!)

Et, à propos de microbes :

L'hygiène, c'est la vie. Mais point trop n'en faut !

Ou encore : le mieux est l'ennemi du bien.

Au revoir, ami lecteur, et rendez-vous, pour le prochain éditorial

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 04 juil. 2010, 13:05
par Bubu
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EDITO 06/10

LA TETE, LES JAMBES ET LES MAINS


En France, sur les bancs de nos lycées et collèges, les mains sont à peu près aussi peu considérées que les jambes. Nos prof de travaux manuels en savent forcément quelque chose. En vingt années de présence, sans gloire, en tant que prof de sci-nat, aux différents conseils de classe – et Dieu sait s’il y en eut – jamais je n’eus le plaisir d’entendre clamer haut et fort, par un prof de TM : « Cet élève mérite de ne pas redoubler, car c’est un surdoué de la construction » ! Je crois que les murs (légers), de nos collèges, se seraient effondrés de consternation. Aussi les prof de TM se tenaient-ils cois. Les profs d’EPS osaient l’ouvrir davantage, certes (déjà par tempérament…) Mais la phrase fatidique ne pouvait être prononcée que par trois types de profs, dans l’ordre prioritaire suivant :

Primo ou secundo : le prof de français : « cet élève mérite de redoubler, car il est nul en orthographe. De plus, il ne sait pas construire une phrase correctement. La syntaxe est pour lui de l’hébreu ! »

Secundo ou primo : le prof de math : « cet élève mérite de redoubler, car il est nul en math. Il n’a toujours pas compris comment résoudre une équation du premier degré à une inconnue » !

Tertio : le prof de langue (anglais ou allemand) : « cet élève étant nul en anglais ( ou en allemand) doit absolument redoubler » !

Point étonnant que notre ministre fasse des vagues, en exigeant davantage de culture sportive, et dans cet ordre d’idées, du sport tous les après-midis.

Haro sur le ministre !! Quelle idée, aussi, de vouloir changer si profondément le mam…oh, pardon, j’allais copier allègre-ment qui vous savez !

Les arguments-clés, opposable au ministre, sont, paraît-il :

Création d’une hiérarchie de valeurs entre les disciplines – rythmes biologiques dont la pertinence n’est pas prouvée – enfin manque de postes et moyens financiers…

Et, soi-disant, le modèle allemand qui n’a pas fait ses preuves.

Ce modèle, mis au point depuis de longues années, a parfaitement fait ses preuves. Une infrastructure sérieuse a été mise sur pieds, pas facile à établir chez nous, en vertu du mam…En vertu du fait qu’il existe en France des traditions sacrées et que toute réforme ne peut être acceptée que s’il s’agit d’une réformette !

La hiérarchie des différents degrés de soi-disant importance, valeurs, « noblesse » des différentes disciplines existe en France, au moins implicitement, et le nier est une totale aberration. Une perpétuelle bataille existe entre les disciplines dites principales pour se rogner, l’une l’autre, ou pour rogner à celles dites secondaires, du temps de travail, car chacun considère que l’église doit se trouver au milieu du village, juste devant sa porte !! Ce qui fait que les sacs de nos gais lurons et luronnes, pesant de plus en plus lourd, devront bientôt être tirés par des remorques !

Si, chez les allemands, le sport est placé l’après-midi, aux côtés des travaux manuels, du dessin, de la musique, etc., ce n’est pas parce que dans l’esprit des allemands le sport est de moindre importance. Bien au contraire, car la culture sportive des allemands est bien supérieure à la nôtre. C’est simplement parce qu’un élémentaire bon sens (mon cher Watson) a établi qu’il vaut mieux placer les travaux stressants et méritant des efforts intellectuels particuliers le matin, et les plus relaxants l’après-midi, au lieu du contraire !!

Cela signifie-t-il que stress et efforts intellectuels particuliers, c’est « noble », et choses relaxantes « moins nobles » ?

Après le bourrage de crâne subit par l'élève, coincé sur une chaise, pendant des heures, ceci lié à la multiplicité des abstractions imposées, dans une immobilité forcée, et point du tout naturelle, la relaxation est non pas utile, mais indispensable ! Si on infligeait à l’élève des heures de sport stressantes, à longueur de journée, les math, pour lui, deviendraient la vraie relaxation. Et s’il se voyait obligé de faire des découpages pendant des heures, pour lui, l’orthographe deviendrait véritablement l’évasion !

Question « rythmes biologiques », hm hm…On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre…de longs Weed-End pour arranger les parents, et un équilibre hebdomadaire en faveur du rythme des gosses…

Quant aux moyens financiers, ce ne serait pas mal qu’il y en ait davantage. Toutefois, si par « sport » on accepte aussi le principe de la simple et utile activité physique, je vais vous dire : on peut pratiquer cela debout sur le sol, sur deux pieds, sur un pied, assis sur une chaise, couché sur une table ! Avec ou sans gymnase ou agrès. Et à mon avis, faute de mieux, on devrait !

On peut bien aller patiner, aussi, avec sa tuyauterie de chimio emballée dans du coton, au-dessus du sein. Parce que le cancer, non plus, ne doit pas empêcher de se remuer. Lorsqu’on le peut, encore, un petit peu, et qu’on le veut vraiment !

Et si, sur notre logo, la dame a des patins aux pieds, ce n’est peut-être pas pour rien, non plus…

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 10 août 2010, 16:52
par Bubu
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EDITO 07/10

UN TYPE BIEN NE FAIT PAS ÇA...

J’avais acheté ce livre d’Axel Kahn au rayon de notre nouveau supermarché. Entre différents thèmes alléchants, du genre témoignages vécus - histoires de vampires - l’homme qui mourut trois fois - et les trois hommes qui moururent d’un seul coup, j’avais choisi, pour changer un peu, de me plonger dans l’éthique. Certes, j’eusse préféré quelque chose d’un peu plus cool, de plus évidemment facile à lire. Pourtant, l’éthique, c’était un mot moderne. Il fallait que je me tienne au courant. Ne serait-ce qu’en fonction de mon titre de présidente de Cancer-Espoir… Pendant quelques jours, je choisis de m’accorder un répit-télé. En lieu et place de commentaires qui, à en croire mon intuition, devaient être si savants et savamment enchevêtrés que tout mon art, mon zèle et ma patience ne suffiraient probablement pas à les rendre attrayants et compréhensifs.

Comme quoi les idées préconçues, lorsqu’elles se baptisent intuition, peuvent être tout à fait préjudiciables, et vous priver du fin du fin, dans l’existence !

Ce fut un ravissement. J’appris non seulement qu’Axel Kahn était « un type bien », dans toute l’acception du terme, mais qu’il avait été médecin, chercheur, généticien, et pendant 12 ans membre du Comité consultatif national d’éthique et président du Comité des sciences de la vie à Bruxelles. Pour ne parler que du passé. Qu’il est l’auteur de nombreux livres, dont précisément celui qui nous occupe, édité à NiL éditions en 2010.

Je me déclare incapable de résumer ce livre ! Tout mot oublié serait une mutilation ! Je vais donc juste me borner à traduire mon émotion, sans construction d’aucun plan :

Confusément, je savais bien ce que voulait dire le terme « éthique », mais j’eusse été incapable de vous l’expliquer sans dictionnaire ! Eh bien, l’éthique, c’est la morale, du point de vue social, si je ne déforme pas la pensée de l’auteur.

La dignité : l’analyse en est très complexe, le piège est d’en donner (selon l’auteur), une définition simpliste, avec la pensée, pour certains, de justifier par-là une loi autorisant l’euthanasie. Personnellement, j’avais cru bon, dans un livre (témoignage vécu) que j’avais écrit, d’en donner la définition suivante : « la dignité, ce n’est pas la propreté des fesses, c’est la propreté de l’âme ». Il me semble permis de penser que je ne suis pas très éloignée de la conception de Mr A.K., bien que celui-ci se déclare agnostique : l’idée de Dieu lui est étrangère. A moi aussi, l’idée de Dieu est étrangère. Et pourtant, à l’instar de tous les humanistes - dont évidemment - et heureusement - plein de gens et Mr A. Kahn en premier font partie - je me refuse à définir l’individu comme un simple amas de muscles, d’os, de cellules, et de gènes. C’est pourquoi je parle de « l’âme ».

Autonomie et liberté : ce sont deux termes quasi-synonymes. Autonomie se dirait plutôt dans le sens « indépendance ». Liberté plutôt dans le sens « droit et possibilité du choix » Liberté plutôt dans un sens politique, philosophique et dans un contexte social. Autonomie plutôt dans un sens matériel, du moins scientifique. Si toutefois j’ai bien interprété…

Euthanasie : tout naturellement, nous pensons à « la liberté de mourir dans la dignité ». « Voilà un sujet qui passionne, déchire et fâche, constate l’auteur ! »

Il assène que les emballements médiatiques brouillent beaucoup le débat ! Ainsi, nous apprend-il, une étude contrôlée a été réalisée aux Etats-Unis, laquelle confirme complètement (je cite) que l’immense majorité des demandes disparaît lorsqu’un effort important est fait dans le domaine des soins palliatifs.

Il refuse « jusqu’à son dernier souffle », l’association entre euthanasie et mort digne : « existe-t-il donc des gens qui meurent dans l’indignité !? » Qui donc ? : ceux atteints d’Alzheimer, les handicapés ? Physiques et - ou - mentaux ? Des gens qui font pipi dans la culotte !?

Il est effectivement permis de penser, à l’instar de Mr A. Kahn, que cette revendication - à laquelle adhèrent par ailleurs des gens fort dignes et honnêtes - c’est un fait - puisse être - à la base - induite par une société braquée sur l’inutilité économique des personnes âgées… Et cela nous rappelle un certain régime…

Selon lui, donc, « le droit de mourir » doit rester une liberté individuelle, et en même temps un interdit collectif. Autrement dit, cela peut (et doit parfois) être accordé au cas par cas, mais en aucun cas sous forme d’une loi générale.

L’opinion de la Présidente : c’est assez rare d’entendre dire de telles choses à l’heure présente. C’est presque à contre-courant. Pourtant cela me paraît plein de bon sens, courageux de l’affirmer, et d’une honnête prudence pour éviter les dérives fatales !

Certains médecins feraient bien de s’inspirer des mises en garde de l’auteur : en particulier, savoir se mettre le plus exactement possible à la place de son malade, et se demander si, pour les siens, ce même médecin accepterait ce que lui-même propose… Le malade n’est pas l’égal du médecin, lequel (en principe) est en bonne santé, alors que le malade est diminué par son état. Son degré d’autonomie, de choix et de liberté est restreint par rapport à celui de son médecin. Mr Kahn nous résume, d’une façon claire, les différentes conceptions philosophiques de la liberté de l’homme, et le danger qu’il y a de croire les gens libres lorsqu’ils sont déprimés et souffrants… ou abandonnés de la société. Ils subissent le carcan de leurs contraintes physiques et psychologiques ! Il est parfois logique de vouloir mourir dans ces conditions ! Si la société aidait mieux dans le bon sens, ces souhaits morbides diminueraient dans les mêmes proportions !

Enfin, l’auteur nous entretient de beaucoup de nouveaux problèmes éthiques posés par les progrès médicaux. Pour n’en citer que quelques uns : le clonage reproductif ET thérapeutique - la mère porteuse - l’utérus artificiel (au XXI siècle, ce ne sera probablement plus une simple vue de l’esprit…), l’enfant-médicament… le tri sélectif d’embryons en fonction des désirs des parents - et j’en passe forcément…

Le clonage thérapeutique a été abandonné - je l’ignorais - pour de simples raisons économiques et pratiques - quant au clonage reproductif (quelques mammifères exceptés), jusqu’à présent, personne ne semble y être parvenu, ne serait-ce qu’à propos des singes (si j’ai bien compris). Toutefois, « pour le cas où » : l’auteur est farouchement contre. Pour lui, les arguments prioritaires sont : éviter les risques de créer des races supérieures, qui domineraient « les races inférieures ». Et aussi : ne pas imposer à l’enfant à naître des normes (couleur des yeux, sexe, etc.), action qui priverait l’enfant d’une part de son autonomie, et qui pourrait le braquer contre ses géniteurs. A ce dernier propos, je ne partage pas le point de vue de l’auteur. Le mien étant le suivant : si la nature choisit à la place des parents, l’enfant n’en est pas plus autonome pour autant. Et l’enfant n’a pas besoin de cet argument pour se braquer, de toute façon, contre ses géniteurs…

Mr A. Kahn nous parle également de la transsexualité, de la prostitution, de la pornographie et de la pédophilie. Lisez-le. Vous trouverez certainement que ses positions sont démocratiques et saines.

Pour finir, il nous entretient « des icônes corruptrices », images pieuses d’un nouveau genre servant d’alibis à nombreux abus… Tout en se refusant à disqualifier « la passion du savant, sa foi, et son espoir de reconnaissance », il pointe du doigt toutes sortes de dérives liées à l’argent et aussi au désir de gloire - exemples de médicaments mis sur le marché en taisant certains risques (Vioxx nommément cité…) Il met en garde contre les alibis humanitaires pour des expérimentations sur personnes diminuées ou non protégées, considérées comme une humanité médiocre, et aussi sur les embryons clonés…

J’ignorais - et vous probablement aussi - que « notre grand Pasteur » avait demandé au Brésil la mise à disposition de condamnés à mort pour ses expériences contre le virus de la rage. Je suppose que Mr Kahn ne l’a nullement inventé ! Dans nos livres scolaires, parlant pourtant du nazisme, pas un mot à ce dernier propos. Curieux, non !?

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 01 sept. 2010, 16:11
par Bubu
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EDITO 08/10

SACRE MEC !

Enfin je l’ai trouvé. Depuis le temps qu’en vain, je le cherchais ! En ce qui me concerne, dès la première seconde, c’était devenu passionnel. Pour lui, bof, la première fois, c’est tout juste s’il m’avait tolérée, bon Prince ! Ensuite, littéralement, je l’avais rapté. Hyperperturbé, il m’avait subie, l’œil morne. Atterré, il ne m’en voulait même pas de lui imposer ces changements d’habitudes. Sur une planète étrangère, il ne rêvait simplement que de réintégrer la sienne.

Cela dura un certain temps. Point très longtemps. En fait, juste une journée. Et depuis, entre lui et moi, c’est l’amour fou. Il souffre beaucoup de me voir tapoter l’ordinateur. Le plus souvent, d’ailleurs, pour lui faire plaisir, je néglige cet outil de jeu et de travail, à telle enseigne que pour ce mois-ci, je ne vais rien faire de sérieux à propos d’éditorial ! Et si encore il ne s’agissait que de cela. Mais, pire : le cours normal de la vie s’est arrêté ! Et la chaleur n’arrange pas vraiment les choses…

En fait, ce sacré p’tit mec est devenu totalement tyrannique, et fourre son nez dans mes affaires, au sens propre et figuré, à toute heure du jour, m’empêchant de vaquer à ceci, ou de décider cela. En plus, il est du matin et moi du soir ! Dès 5 h (il fait encore nuit), l’agitation commence. Je maudis mes géniteurs de m’avoir fait naître maso. Car il faut bien l’être pour supporter cela dans son intégralité… Et vous ne savez pas tout : aux dernières nouvelles, il me mord carrément. Mes cris l’arrêtent à peine. En fait il me teste. Pour voir si je supporte, et jusqu’où je supporte. Lorsque je deviens carrément méchante, vite, au sens propre, il rampe à mes pieds, me les lèche. Me lèche les mains, le visage, le tout sans paroles, avec ferveur. Pendant les moments de trêve, il me contemple. Simplement. Ou me jette un regard furtif, un peu en biais, qui interroge : « Que pense-t-elle de moi ? Va-t-elle accepter ma dernière escapade ? C’est une dominante, c’est visible, je vais devoir louvoyer pas mal avec elle ! »

Ou encore, totalement immobile, sérieux, il me contemple, dans le silence. Cela veut dire :

« Je ne savais pas que l’amour, c’était cela. Cette joie de tous les instants à t’avoir près de moi. Ce désespoir quand tu disparais. Le premier jour, c’est vrai, pour toi, j’éprouvais de la méfiance. Mais maintenant, s’il le faut, je te suivrai au bout de l’enfer ! Promets juste que tu ne partiras jamais plus ! J’y veillerai, d’ailleurs ! Tout à l’heure, ou demain, tu me coinceras entre tes jambes. Je ferai semblant que tu sois plus souple et plus forte que moi. Ma tête sur ta cuisse, je me laisserai caresser avec volupté. J’adore quand tu me masses ainsi. Même la brosse avec les piques, je l’adore, et je voudrais bien, pour prouver ma force, lui croquer le manche. Il paraît que c’est du plastique et mauvais pour les chiens autant que pour les humains. Et tu ne me laisses pas vraiment faire tout à fait ce que je veux, vilaine maîtresse adorée !

Car il paraît qu’il faut m’éduquer, et qu’à presque trois mois, tout chien berger que je suis, je dois être humanisé. Cela me plaît assez. A condition QUE… je puisse à l’instant même… te lécher le nez ! »

N’avons-nous pas droit, nous les humains, à nos joies et à nos amours de vacances !?

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 27 sept. 2010, 17:15
par Bubu
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EDITO 09/10

OGM... PRO ou ANTI... !?

J'ai eu le loisir de lire l'éditorial de Pierre Fréhel dans notre journal local. Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec ce journaliste que d'habitude, pourtant, je trouve pertinent et sympathiquement pondéré.

L'incident déclenchant : le fauchage de soixante-dix pieds de vigne transgéniques...

Le propos de Pierre Fréhel est de nous faire part d'un sentiment de réprobation vis à vis de la réticence de notre gouvernement à favoriser des expérimentations devant aboutir à réduire la crise alimentaire mondiale. Ceci étant l'enjeu humanitaire, parallèlement à un enjeu économique : celui de ne pas laisser le champ libre aux Etats-Unis, lesquels, sans concurrence aucune, font "leurs choux gras" (c'est mon expression personnelle) de cette opportune exclusivité ! Pierre Fréhel semble (à moins d'erreur de ma part), regretter "les incertitudes qui pèsent sur la commercialisation en Europe".

Il nous parle "d'un principe de précaution brandi à tort et à travers" ! Et du refus, par ce genre de faucheur, de permettre la progression dans la connaissance.

Les OGM, certes, c'est le sujet qui passionne et qui fâche.

Mon opinion :

Le principe de précaution, pour un sujet aussi grave que la modification du patrimoine génétique d'une espèce, ne me paraît jamais inopportunément brandi ! Il est vrai que dans le cas précis de ces pieds de vigne, il s'agit non pas de greffons modifiés, mais de porte-greffes modifiés, ce qui dès lors est RELATIVEMENT anodin, dans ce sens que le pollen des greffons n'est, lui, pas modifié... Encore eut-il fallu que Messieurs les Savants Expérimentateurs daignent en avertir Monsieur Tout le Monde, au lieu de mépriser le Bas Peuple au point de ne jamais rien lui communiquer de vraiment développé et significatif !

Il n'y a pas eu de commission d'éthique réunie, semble-t-il, pour cette expérimentation.

Les scientifiques qui expérimentent à ce propos s'octroient, en nous faisant la morale à propos de la faim dans le monde, le double rôle de juges et de parties. Quel est pour eux l'avantage de leurs expérimentations, outre le fait (non réellement prouvé en l'occurrence), de bienfaiteur de l'humanité !? Celui de la célébrité, bien sûr. De savants plus ou moins obscurs derrière leurs paillasses, en cas de réussite, la caméra sera projetée sur leurs travaux et ils apparaîtront en pleine lumière. C'est une motivation puissante, pas forcément louable, et dont on ne peut faire abstraction dans les opinions exprimées...

Mr Pierre Fréhel déplore en outre que la France ait pris un retard considérable, voire irrattrapable, à propos des OGM, par rapport aux Etats-Unis.

Ce n'est pas la course aux armements, si je comprends bien ! C’est la course aux OGM !!

Je trouve cela simplement effrayant, et cela ne me console nullement d'apprendre que "les plantes que nous consommons sont déjà le résultat d'améliorations génétiques permanentes".
De quoi parlons-nous là, au juste !? Manipulation est-il synonyme d'amélioration !? Ou bien convient-il d'entendre par-là les tomates de l'hypermarché qui n'ont des tomates que leur forme extérieure ? Ou les fraises qui poussent en hauteur, sur des substrats qui ne sont plus tout à fait de la terre ? Et qui, à défaut du parfum, possèdent exactement la couleur "des vraies fraises" !? Si, certes, nous n'en sommes pas encore morts, (quand je dis "nous", j'entends "les gens encore vivants" !) - pas plus que des graisses hydrogénées, du maïs modifié, et de toute une longue liste d'additifs mystérieux et pas très engageants, déchiffrables de préférence à la loupe et muni d'un appareil décripteur, sur les emballages que l'on sait, il n'est pas certain que ce genre de commerce profite aux populations subissant la famine, ni non plus aux personnes atteintes du cancer du colon, ou du cancer du sein. Pour ne parler que de celles-là. Car les cas de cancer sont en constante augmentation. L'on pourrait dire parallèlement aux "améliorations" et "perfectionnement" des aliments mis à notre disposition...
Je ne trouve point du tout paradoxal que les plus virulents détracteurs des manipulations génétiques soient également au premier rang des défenseurs de la planète ! Notre planète a mis quelques milliards d'années à se créer telle qu'elle est. Les gènes de l'homme se sont élaborés et modifiés, lentement, en s'adaptant à un environnement hostile. A présent, l'homme - certains hommes - veut changer tout - tout de suite - et jouer ce faisant, à l'apprenti sorcier ! Au nom de quoi devrions-nous ne pas nous y opposer !?

La France n'est pas la seule réticente. Aux dernières nouvelles, cent cinquante pays sont au rang officiel "des opposants" ! Ce n'est pas rien, tout de même !


La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 29 oct. 2010, 14:57
par Bubu
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EDITO 10/10

CANCER-ESPOIR ET SES LOTOS

Notre loto 2010 est en route ! Un thème qui semble frivole, juxtaposé à notre propos habituel, plutôt grave...Cela semble un peu insolite !

Mais pleurer à longueur d'années, cela ne nous réussit guère et ne réjouit personne !Loto Cancer Espoir Oublier un peu ses malheurs et songer que l'on peut avoir de la chance dans la vie est une bonne chose ! Et puis... cela permet que nous soyons connus davantage, ce qui n'est pas un mal ! Et connus sous un jour plaisant, ce qui est encore mieux. Avec, en plus, de quoi renflouer une modeste trésorerie, eh bien ma fois, c'est donc parfait !

Les bonnes volontés se sont mobilisées pour la collecte.

Pour cette année, à l'heure où j'écris cet éditorial, plus de 3600 € ont été collectés, tout confondu (argent, lots en nature, bons d'achat). A présent, notre collecte est terminée. De nombreux lots en nature et en bons d'achats sont en train d'être préparés, dans de jolies boîtes-cadeaux. En particulier, 3 gros lots, d'une valeur approximative de 500 € chacun, dont 2 gros lots avec, chaque fois, un écran plat, multiples bons d'achats et paniers garnis, etc.

Aucun lot n'aura une valeur inférieure à 50 €, et probablement les « petits lots », à une ligne, se situeront entre 70 et 90 €. Il nous reste à déterminer la répartition précise.

Tout cela représente une grosse somme de travail, que nous faisons tous avec beaucoup de joie !

Nos bénévoles ont été accueillis avec gentillesse et sympathie, auprès des différentes entreprises de Thionville, Yutz et Hettange-Grande, que ce soit dans le domaine de la restauration, de l'habillement, de la beauté ( esthétique, coiffure, bijouterie, etc...), de l'optique, de la décoration, des magasins floraux, des vêtements, des colifichets, chaussures, magasins de sports, des boulangeries, pressings, et j'en passe... Et même... grands magasins (Géric, toujours fidèle au poste ! Ainsi que l'hyper-Match de HETTANGE-SOETRICH, en accord avec son homologue de HETTANGE-CENTRE !)

Les Acteurs de Santé ont, pour la plupart, joué le jeu, eux aussi.

Parfois, l'ampleur des dons était inversement proportionnelle à la réussite sociale, et les grincements de dents remplaçaient les poignées de mains chaleureuses. Mais c'était l'exception. Et cela donnait plus d'impact, encore à la chaleur, quasi générale, de l'accueil.

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 29 nov. 2010, 15:23
par Bubu
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EDITO 11/10

EDITORIAL DE TOUSSAINT

«Automne et son odeur de vent, de brou de noix »
« D'herbage, de fumée et de froides châtaignes »
« Répand comme un torrent l'alerte désarroi »
« Du feuillage arraché, et des fleurs qui s'éteignent »...

Je ne saurais plus dire de quel auteur classique est ce poème, déclamé avec un brin de mélancolie et beaucoup de conviction lorsque je sautillais entre les flaques. Mes nattes battaient la mesure et mon sac à dos se prêtait au rythme, dans un flatch flatch mouillé...

Ah, le bon vieux temps ! Combien de temps, au juste !?

Je préfère enchaîner sur autre chose... Le fameux loto du mois d'octobre, tiens, par exemple !Eh bien, il s'est super-bien passé ! Presque trop de monde... Pas trop de râleries. Un superbénéfice !

Donc rebelote l'an prochain !? Hmmm... Vous savez, pour réussir ce genre d'entreprise, d'une certaine envergure, il faut disposer d'un sacrément bon bras droit, qui vous aide à vous tenir droit dans vos bottes, contre vents et marais. Ou alors il faut être imprégné d'une bonne dose de masochisme. D'une sacrée dose. Je ne sais pas si , chez moi, la dose est suffisante. Peut-être qu'un bon psy pourrait mesurer ça ?

A l'occasion de ma tournée de conférences, peut-être que sur mon chemin je croiserai le bon psy qui m'expliquera...

En attendant, je ne sais pas si vous savez que CANCER-ESPOIR a présenté, à l'aide de son partenaire habituel la MJC de YUTZ, la première conférence de la série projetée pour cet automne. Le Dr Wajsbrot, joyeux électron libre, y mélangea allégrement les molécules et les bons mots. Après avoir constaté, micro en main, que je souffrais de logorrhée, il s'attaqua de front au stress sous toutes ses formes, lui tirant au passage le coup de chapeau que tout philosophe se doit d'adresser à un mal encore plus nécessaire que simplement utile. Une charmante étudiante en psychologie, Christine, entama, avec lui, une conversation du tac au tac, qui me laissa tant rêveuse que ce n'est qu'aujourd'hui enfin que je m'emparais du dictionnaire pour songer à y chercher le terme « logorrhée ».

Ciel !

Ce n'est pas d'un psychologue que je vais avoir besoin, mais carrément d'un psychiatre. Ah la la !

Et dans tout cela, j'oublie de vous dire que la chorégraphie de Taï Chi, avec Claudine et son groupe, de l'école de Karaté de Gilbert Gruss, tous en noir, avec juste leurs pieds blancs – et nus – qui dépassaient par en-bas, accompagnés juste des notes musicales qui convenaient à ce ballet feutré dans cette lumière tamisée, fut simplement fascinante et magique.

De quoi soigner un peu mon anomalie logorrhéique !

En attendant la conférence suivante, où nous allons en entendre...(à propos du sport ! )

Mais chut !!

Et rendez-vous le 19 novembre au soir. (A la MJC, bien sûr ! Pas au bois de Boulogne !) loto 2010 est en route ! Un thème qui semble frivole, juxtaposé à notre propos habituel, plutôt grave...Cela semble un peu insolite !

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 04 janv. 2011, 13:50
par Bubu
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EDITO 12/10

NOEL - ESPOIR

Rêveuse, je contemplais sur mon bureau le personnage hybride, mi-danseuse, mi-patineuse, qui levait les bras, en quête de l'infini, vers un soleil pâle. Sa robe était d'un vert cru, parce qu'il fallait bien attirer le regard. Des patins à glace, aux contours affirmés, réflétaient mon amour de ce sport très spécial, en particulier, et de la pratique de l'activité physique, en général. « Le mouvement, c'est la vie, et c'est l'espoir », aurait pu s'intituler mon logo. Et c'est ce qu'il se voulait de suggérer, en-dessous des caractères un peu tremblotants de ce mot composé, mélange ambigu de peur et de joie : CANCER-ESPOIR. Ce titre chapeautait notre patineuse, un peu comme un parapluie, et ce qui me bottait par-dessus tout, c'était le terme ESPOIR, tout en haut, et tout grand. C'était le seul mot à retenir, la seule leçon à tirer de notre foutue vie, « et de ses manigances, qui ne pourraient pas nous prendre nos amours, pour la seconde fois », pour paraphraser une chanson restée célèbre !

La danseuse-patineuse s'avançait dans un nuage pastel. Etait-elle happée, ou ne l'était-elle point, par une sorte de fantôme blanc, en arrière-plan, crabe ou méduse, avide de la phagocyter rapidos?

Et, le regard lointain, je continuais à interroger le présent, le passé et l'avenir.

La déco de Noël commençait à réapparaître en premier plan, s'affichant déjà, encore timide, joyeuse et insouciante sur la toile sombre de nos nuits d'hiver. Bientôt, elle nous envahirait de son omniprésence. Factice, féérique, prenante. Elle inciterait, autoritaire, à l'achat attendri de l'ours en peluche, de la Barbie, et d'une kyrielle de choses les unes plus utiles ou inutiles que les autres, et dont la qualité première serait de faire plaisir à celui qui, en catimini, les placerait sous le sapin, bien davantage encore qu'à celui qui les y ramasserait!

Noël pour tous ! Pour ceux, partis, dont le souvenir serait honoré par quelques branchages sur une pierre gravée. Pour ceux qui restaient et qui, devant toutes ces boules scintillantes, iraient se cacher pour pleurer. Noël pour tous ceux, insouciants, serrant dans leurs bras enfants, parents, amis, amants.

Pour tous ceux qui, marchant droit, ne boîtaient pas. Pour tous ceux qui, aidés de leur déambulateur, avaient la chance d'être affranchis d'une chaise roulante. Pour tous ceux qui, en chaise roulante, avaient le bonheur de pouvoir encore parler, s'essuyer le nez, et manger tout seul. Pour tous ceux qui avaient encore leurs yeux pour voir les belles boules, et leurs oreilles pour entendre les chants liturgiques.

Oh, serais-je animée de « la langueur des automnes monotones » !?

Pourtant, hier, moi aussi j'avais fait mon cadeau de Noël. Discrètement, avec un mois d'avance, et sans préméditation ! Dans l'une des maisons de retraite où j'allais périodiquement faire mon petit tour, j'avais croisé une dame toute menue, toute petite, l'air très très préoccupé, et qui, d'une voix fluette, à la fois affirmée et timide, me confessa qu'elle ne pouvait plus pénétrer dans sa chambre, dont elle n'avait pas la clé, et dont la porte avait été, d'autorité verrouillée par, semblait-il, un personnel un peu pressé. Toute la journée, elle avait erré, en quête d'une clé mystérieuse, dont l'absence lui interdisait l'accès à son petit havre de sécurité : SA chambre ! A l'instar des autres pensionnaires, elle ne disposait plus que de ce bien-là : ces quelques mètres carrés proprets, avec WC et douche, et quelques objets intimes, à placer ou accrocher où elle le souhaiterait. Cette dame (je m'abstiendrai de dire « la petite dame », ou « la petite vieille », parce que ces termes sont plus condescendants encore qu'ils ne sont gentils), cette dame me paraissait avoir, comme on dit « toute sa tête » ! A notre atelier-mémoire, elle avait participé par des réponses dénotant un étonnant degré de culture générale. L'après-midi, j'étais retourné à la résidence pour y récupérer un dossier confidentiel oublié dans la salle-atelier. J'avais obtenu du personnel une clé pour ouvrir la porte, et c'est-là que Paulette (il s'agit d'elle) avait croisé mon chemin, à nouveau, et m'avait présenté sa requête. Je l'avais tenue par la main, et nous avions déambulé dans les couloirs, à la recherche d'un trousseau de clés, pour ouvrir sa porte. Après moult recherches, interrogations et errances, nous avions aboutis au service Alzheimer, où j'étais parvenue à pénétrer, mais duquel nous avions eu un certain mal à nous échapper. Paulette était soupçonnée de s'être trompée d'étage. Pourtant non, elle affirmait le contraire. Après quelques valses-hésitations dans l'ascenseur, tenant toujours Paulette fermement par la main, je me retrouvais en sa compagnie devant sa supposée porte, effectivement et solidement fermée à double ou triple tour... Qu'allions-nous faire ?! Le samedi après-midi, le personnel était rare dans les longs couloirs. J'eus l'idée d'essayer la clé que je tenais en main, celle de la salle-atelier. Elle me semblait bien compliquée, cette clé, mais c'était le sésame qui parvint à ouvrir la porte... du paradis ! Il s'agissait bien de la chambre de Paulette, et sans le savoir, je tenais dans ma main un passe-partout !

La joie et le soulagement de cette femme, qui avait été conduite jusqu'à son petit havre de paix par une main amie, et ses remerciements attendris, furent peut-être le plus beau cadeau de Noël que j'aurai l'occasion de faire pour 2010. L'intensité de cette joie, en face d'un petit bonheur retrouvé me réchauffera le coeur, autant, je crois, que les boules multicolores suspendues dans le ciel d'hiver. Et même davantage. Car les boules sont pour tout le monde, mais cette joie, elle avait été pour moi toute seule !

Einstein disait bien : « Tout est relatif » !

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 30 janv. 2011, 17:06
par Bubu
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EDITO 01/11

UN BONJOUR DE RUSSIE OU LES VOEUX DE LA PRESIDENTE

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Me voici en Russie ! En votre aimable compagnie. Car vous n'avez pas le choix. Et moi non plus. La météo nous a liés plus sûrement que les beaux discours : elle vient de nous rassembler sous la bannière des compagnons du tourné-en-rond sous les tourbillons des flocons blancs et des ornières verglacées.

Plus besoin de sports d'hiver snobs et coûteux. A présent, on peut pratiquer à Zoufftgen, tout comme à Thionville ! Voyez ci-contre à quelle activité grisante je m'adonne en ce moment. Excusez, sur la carte confectionnée pour vous, l'écriture un peu tremblée, mais c'est le froid...

Je marche. Je marche beaucoup. C'est presque plus prudent que de rouler. Surtout avec une batterie qui bat de l'aile...

Je marche et je rêve. Quelle chance! De pouvoir marcher, par exemple ! D'avoir de bonnes bottes aux pieds, et un chaud manteau ! Même s'il n'est pas tout à fait de la dernière mode... D'avoir un chez-soi où l'on peut rentrer pour se chauffer les pieds et les mains. Même si ce n'est pas devant la cheminée. Quelle chance d'avoir des occupations pour meubler ses journées, et assez de bonne humeur pour s'en réjouir ! Chance aussi d'avoir une voiture en panne. Ça évite de tomber dans les embouteillage sur l'A 31 !

Chance d'être guérie de son cancer – ou en train d'en guérir. C'est presque mieux que de ne jamais l'avoir eu, ce cancer, car ainsi ça fait une expérience de plus. Chance aussi que les progrès de la médecine permettent de guérir de plus en plus de personnes. Même si – petit bémol – les progrès, en général, induisent parallèlement – entre autres - une pollution au biphénol reconnue comme cancérigène...

Mais trêve de Nouvel-An oblige :

Que pourrais-je, pour cette nouvelle année qui commence, vous souhaiter ? – nous souhaiter ? De beaucoup plus – que, simplement « d'avoir beaucoup de chance » ? Et surtout d'abord, peut-être, la chance de savoir, sans efforts, être optimiste. Afin de toujours être en mesure de se dire : «ça pourrait être mieux...mais ça pourrait aussi être tellement pire ! » !

Et puis, aussi, la chance, avec un petit effort, on pourra peut-être lui donner un petit coup de pouce, non !? La chance sourit aux audacieux, certes. Et si la chance, de plus, appartenait aux optimistes !?

Alors, bonne chance pour ce voyage dans l'espace, qui va garder tout son mystère, malgré les progrès de la météo et de la médecine, jusqu'à l'atterrissage... en 2012 !

Bon vent !

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 28 févr. 2011, 11:56
par Bubu
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EDITO 02/11

MEDIATOR, LEVEZ-VOUS !


- Vous êtes bien la création des laboratoires SERVIER et vous vous dénommez bien MEDIATOR !?

L'accusé, tête basse, et le regard fuyant :

- Exact, Madame La Juge

- Et vous reconnaissez votre action néfaste - en l'occurrence de nombreux homicides - involontaires - certes - je vous l'accorde, dans le procès intenté ce jour à vous-même, ainsi qu'à votre père !? (plus bas : c'est difficilement contestable, d'ailleurs... !)

L'accusé (mal à l'aise) :

- Oui, M'dame...

- Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

L'accusé a un geste de révolte :

- Je ne suis pas le seul ! Il y en a plein comme moi, sur le marché, et personne ne dit rien !

- Vous osez, de plus, accuser des innocents !?

L'accusé (de plus en plus hardi) : j'accuse pas, Madame, je constate : la simple aspirine, elle fait passer l'arme à gauche à des tas de gens, pendant qu'ils rêvent du paradis, au milieu de la nuit !!

Les représentants des Laboratoires X,Y et Z, parties civiles :

- Nous nous opposons formellement à une accusation aussi gratuite !

La juge :

- Accusé, justifiez vos paroles outrageantes !

- Ben quoi, tout le monde sait (ou ne sait pas), que c'est un fluidifiant du sang, que c'est prescrit, aussi, pour éviter AVC, embolies et compagnie, et que du coup ça vous fait mourir par hémorragies occultes de vos ulcères gastriques !

Brouhaha dans la salle !

L'accusé (de plus en plus indigné) :

- Enfin quoi, vous savez pas que les ulcères d'estomac, ça peut saigner, et que tout vot'sang, il peut partir en douce, pendant qu'vous faites de beaux rêves !?

Re-brouhaha. La juge agite sa clochette :

- Accusé, taisez-vous ! Ou plutôt : qu'avez-vous à dire d'autre pour votre défense !?

- Ben, qu'l'aspirine, et le médiator, c'est même pas les seuls coupables ! Vous avez bien entendu parler du Vioxx, non, des laboratoires M...

La juge :

- Taisez-vous, pas de noms, ici, d'autres laboratoires que Servier, le seul à l'ordre du jour !

L'accusé, toujours indigné :

- Oui, c'est parce que, mon père, il est pas très riche, alors que vous avez les tout gros, tels que...

Clochette de la juge :

- Je vais faire lever la séance ! Accusé, bornez-vous aux faits !

L'accusé, de plus en plus épanoui, et s'éclatant :

- Ben, M'dame la Juge, si vous n'voulez pas que j'vous récite la liste des molécules un peu beaucoup sulfureuses mises sur le marché actuellement, il faut aussi que vous acceptiez que toute la société, du moins en France, elle soit assise sur le banc, là, à mes côtés !

- !?

- Ben oui ! Vous savez bien qu'en France, c'est là où la demande du médicament est la plus forte ! Donc, statistiquement (comme on dit maintenant), c'est aussi là qu'il y a le plus de morts...

- Hm hm !

- Et si le malade, ou celui qui se prend pour tel, il n'a pas dans la main une grande liste rassurante de mots qu'il ne sait pas lire, il est anxieux, et il va chez le médecin d'en face. Eh oui !! Donc, le toubib, il écrit, il écrit...!

- Oh la la...! (Bruit de clochette agitée furieusement)

- Ah, Madame la juge, à présent, j'dis tout ! Il y va d'ma tête, vous comprenez ! Et mon père, il est pas mieux loti... Donc, j'disais : les toubibs, ils font beaucoup d'anatomie, de physiologie, mais, à part en 1ère année de fac, ou en années de pharmacie, ils ne font pas beaucoup de chimie... Donc, les labos, ils apprennent aux toubibs à manier la chimie...

- Ben c'est pas si mal, après tout !

- Non, bien sûr ! Mais ça se passe comme ça : vous avez le délégué médical qui vient, et qui explique au toubib, entre deux patients, alors ça va forcément un peu vite !

- Bon, soit ! Mais, le délégué médical, il est formé pour...(?)

- Ben - heuh - Parfois, il endosse l'habit parce qu'il rate la 1ère année de médecine - parfois il rate le concours d'internat, et il n'a plus de sous, alors, tant qu'à faire... parfois il aime ça (ça arrive !)

- Et alors !?

- Alors !? Ben le toubib, avec toutes ces nouvelles molécules qui se mélangent dans sa tête entre deux clients, il a pas le choix. Il peut pas faire une enquête entre deux clients ! Il fonce de l'avant comme le soldat au front ! Le stéthoscope dans la main droite, le Vidal dans la main gauche. Il peut pas non plus fermer son cabinet quinze jours par trimestre pour aller étudier les molécules dans les laboratoires.

- Dommage...

- Parfois, en plus, avec une déléguée médicale super-nana, bien maquillée, parfumée, et tout...

Clochette...

- Finissons-en ! Finalement vous préconisez quinze jours de formation par trimestre des toubibs, auprès des labos !?

- Heuh, M'dame, j'ai pas vraiment dit ça... Ou est-ce que j'ai vraiment dit ça !? Parce que, vous comprenez, si mon père, Servier, il a encore son mot à dire, sur la place, alors, oui, je préconise ! Les toubibs formés par les labos, pas mal !

- Mais !?

- Hah ! Ben mais ! Si mon père, Servier, disparaît de la circulation, alors, j'dis tout !

- Et tout, selon vous, c'est quoi !?

L'accusé regarde à droite et à gauche, et hésite. Puis, se décidant :

- Ben oui, quoi, les labos, c'est pas tellement bien qu'ils soient juges et parties en-même temps. Mais bon, si Servier reste, j'vais pas m'en plaindre. Si Servier part, alors, oui, j'vais m'en plaindre !

- Oh lala ! Savez-vous c'que vous voulez !?

- Ben oui, quoi ! Mais pour dire toute la vérité, M'dame, et rien qu'la vérité, entre nous : c'est toute la société qui devrait remplir le banc, là, à mes côtés, vous avec ! Et les toubibs, avec. Et les patients, avec ! D'abord le ministre de la santé, tout en-haut de l'échelle, jusqu'au brave type, tout en bas, qui devrait avoir droit à une loupe – offerte gratis par les labos -pour déchiffrer les recommandations, dans sa boîte d'aspirine ! Ouaih ! Au lieu d's'endormir, doucement, sur ses deux oreilles, en se répétant : « C'est le toubib qui l'a dit ! »

Re-re-clochette. Mme le Juge fait évacuer la salle !

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 27 mars 2011, 11:01
par Bubu
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EDITO 03/11

TABAC égale-t-il LIBERTE !?

Beaucoup ont reproché à Jacques ATTALI d'avoir soulevé une tempête, non pas dans un verre d'eau, mais dans un cendrier !

Avec des mégots voletant au vent de la plus inesthétique façon ! Et sans être partisan du « droit de mourir dans la dignité », on a bien le droit de s'octroyer le droit de mourir, la dernière cigarette au bec, selon certains ! Et fût-ce même l'avant-dernière - ou encore celle d'avant...

Des éditorialistes plus célèbres que votre servante se sont quant à eux gaillardement pris le droit de pousser des cris d'orfraie, par rapport à une comparaison jugée totalement inappropriée !

Médiator comparé à tabac, dans la bouche du nouveau coupable du mois. Pour moi, les choses sont vite tranchées : cela ne se compare pas du tout :

Médiator... quelques centaines de morts... ou tout au plus des milliers...

Tabac : des millions ! Millions !? Je trouve le chiffre modeste... Et là, nous ne parlons que de morts, point d'invalidité à perpétuité ! Et puis, il y a aussi une autre grande différence : le Médiator est interdit à présent - mais le tabac - sa fabrication et sa vente - ne sont pas prêts de l'être.

Liberté, liberté chérie... cela fait longtemps que la chansonnette ne s'était plus fait entendre ! Pourtant il y a progrès manifeste ! Il y a une quinzaine d'années, je n'avais que le choix entre ne pas assister à une réunion, ou m'y faire enfumer. A présent, mon choix s'est élargi : j'ai le choix entre respirer l'air pollué de monoxyde de carbone et de molécules de goudron, à la terrasse des cafés, lorsque le soleil donne, ou de pénétrer dans la salle, pour m'y sentir à l'abri, ou de rester chez moi. Cela fait donc trois choix au lieu de deux. C'est la liberté du non fumeur, c'est à dire la liberté de deux adultes sur trois, et celle de quatre humains sur cinq, statistiquement, en France, du moins. J'ai aussi la liberté de voir les bronchiteux chroniques expectorer leurs poumons, en faisant les cent pas, devant l'entrée de Bel-Air, en pyjama ou peignoir, s'agrippant à leur cigarette comme à une bouée de sauvetage. J'ai aussi le droit de humer, en passant, l'odeur que cela dégage, à laquelle je préfère encore l'odeur subtile du mélange anesthésique-bétadine, une fois franchi le seuil. J'ai aussi la liberté de contempler, tout emplie de dégoût, le cendrier géant, débordant de mégots englués de sable et de salive, regorgeant de goudron fumant et jaunâtre ; et j'ai même la faculté de faire un grand détour, pour ne point être trop polluée, au passage, par ses émanations tout droit sorties de l'enfer de Dante.

Et je vais vous confier, de plus, la liberté que possède ma fille ! Grande personne, qui, un certain jour, à l'instar de sa mère, s'est rendu compte (il n'est jamais trop tard), que la cigarette, à terme, non seulement c'était mortel, mais que, de plus, on avait mal avant de mourir !

Eh bien, ma fille, elle possède la liberté suivante : demander à son époux de choisir entre sa femme sans cigarette, ou sa cigarette sans sa femme. En attendant qu'il fasse son choix, elle n'a que le choix entre grelotter de froid, l'hiver, la fenêtre ouverte, avec la fumée, qui sort par dehors (avec vent favorable), ou son époux dehors, et elle dedans, ou tous les deux dedans, avec scènes de ménage, chaque fois que pour ne pas la faire grelotter, il n'ouvre pas la fenêtre et se venge de sa frustration dans une litanie de reproches allant crescendo.

Quant à moi, un jour, j'ai pris la liberté de dire à mon gendre : ma fille sera une jeune veuve, car je ne te donne plus dix ans à vivre ! Il m'a contemplée, les yeux ronds. Aujourd'hui, trois ans déjà se sont écoulées...

En fait, je ne vous l'ai pas dit : mon gendre - il se prénomme Jean-Gilles - c'est un as ! Vous placez entre ses mains expertes n'importe quel mécanisme cassé, il vous le répare - depuis la pompe de l'aquarium, en passant par l'essoreuse de la machine à laver - en faisant un détour par la serrure de la porte de derrière qui n'avait jamais fonctionné - pour aboutir à la machine à coudre aux cames un peu récalcitrantes - sans oublier le tube néon et son starter à bout de souffle.

Ce serait dès lors dommage que l'avenir me donne raison. Ma fille a toujours quelque chose à faire réparer dans son ménage. Et moi aussi, d'ailleurs, dans le mien ! Sans compter que Jean-Gilles est plutôt beau mec - bien qu'un peu dégarni au niveau du crâne. De plus, lorsqu'il ne pue pas trop le tabac, et n'est point trop obsédé par la prochaine cigarette à sortir du paquet, c'est de plus un garçon agréable, serviable - et - allez - soyons franche : super, même, tant qu'à faire !

Souhaitons-lui longue vie !

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 01 mai 2011, 09:49
par Bubu
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EDITO 04/11

Conte pour mal dormir - déconseillé en-dessous de 70 ans - Monsieur LOME

Il était une fois un monsieur dénommé Mr LOME, lequel avait pris pour épouse Mme FAME. C’était du temps où il était encore coutumier de distinguer les deux sexes.

Ils vivaient non point dans le monde d’Alice au pays des merveilles, mais sur une grosse boule, nommée planète, « au pays de l’horreur ».

Leur bébé (unique) tenait un ours en peluche dans la main droite, et un dinosaure dans la main gauche. Il (le bébé) était placé devant une sorte de machinerie appelée télé, de longues heures, et celle-ci déversait des flots d’hémoglobine derrière un écran. Quand le débit du sang devenait trop fort, celui-ci s’écoulait même sur le sol, à travers les jointures. Ou alors, les techniciens de la machine s’arrangeaient pour y placer par derrière des sortes de bonshommes qui buvaient le sang, dénommés « vampires ».

En fait, la vie de Mr LOME et de Mme FAME, ainsi que de leur bébé, était trop belle - trop lisse, surtout ! Ils avaient besoin de se faire un peu peur pour se sentir vivre. De l’autre côté de la boule nommée planète, ils avaient des cousins devenus très malchanceux, régulièrement tourmentés par de mauvais génies, en particulier un certain TSU et une certaine NAMIE. Leurs maisons s’écroulaient, leur sang coulait. Et Mr LOME et son épouse tremblaient pour eux, et aussi se disaient dans le secret de leur cœur : « Heureusement que nous-mêmes n’avons pas tous ces malheurs, et que c’est seulement du semblant de sang qui s’écoule de notre écran de télé ! ».

Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Il existait sur cette boule - remplie de feu à l’intérieur - j’ai oublié de le dire - un personnage absolument sulfureux, reconstitué directement à partir de la cendre condensée de ce feu jaillissant par endroit de cette boule sous pression. Il se nommait LATOME. Il était capable du pire. Un vrai Méphistophélès, si vous voyez ce que je veux dire…

Il était apparu à Mr LOME en personne, et à tous ses cousins répartis sur la boule. Il leur avait dit : « Top, signez là, et je vous donnerai l’énergie quasi-éternelle ! ».

Mr LOME, son épouse, et tous les cousins et cousines avaient frémi... Car l’histoire de Faust, tout le monde connaît… Un petit Top par-ci, et son âme perdue, par-là…

Alors, ils s’étaient réunis, et avaient discuté à n’en plus finir : les familles pauvres avaient besoin d’énergie pour leurs machines servant à fabriquer les aliments indispensables. Les familles dans les régions sèches avaient besoin d’énergie pour leurs machines servant à apporter l’eau indispensable. Les gens habitant loin avaient besoin d’énergie pour leurs machines leur servant à venir plus près. Et aussi plus vite. Et les familles riches avaient besoin d’un iphone, de la wifi, d’ordinateurs avec beaucoup de gigawatts, et de voitures spéciales appelées 4x4, et bien sûr d’un bloc central appelé télé, et souvent de plusieurs. Et aussi de pouvoir disposer d’assez d’eau et assez vite pour remplir tous les spas à jets bouillonnants auxquels chaque famille « un peu bien » se devait d’aspirer.

Et de la façon dont la famille LOME se développait sur la boule - même avec un seul bébé plus nounours plus dinosaure, l’on ne pouvait dès lors envisager autre chose qu’une énergie quasi-éternelle - et quasi-illimitée. C’est pourquoi, malgré sa réputation à juste raison très sulfureuse, la voix de sirène de Mr LATOME était entendue, avec une oreille et demie. L’autre demi-oreille restante, affolée, pivotait dans tous les sens de l’espace, comme un radar, cherchant conseil dans les précédents vécus, sur la boule, et aussi cherchant à capter les ondes venues du ciel, lesquelles hélas gardaient jalousement leur part de mystère.

Si bien que, à la majorité de la puissance des voix, c'est-à-dire une et demie contre une demie, la signature fut donnée.

Et depuis, la famille LOME se débat. D’un côté, une belle énergie, qui permet plein de trucs super, de l’autre côté les vapeurs sulfureuses de Mr LATOME qui transforment les uns en mutants, les autres en zombies et d'autres en lambeaux sanguignolants. Avec une sorte de malédiction qui semble peser sur les bébés des bébés des bébés (cela s’appelle « une descendance ») : « Tu es poussière et tu redeviendras poussière ».

La famille LOME aurait préféré que cela n’arrive pas avant l’heure normale, et que la poussière soit plutôt de bonne qualité, et pas incompatible avec les tâches plaisantes prévues pour être accomplies dans une échelle de temps (toujours trop courte) dénommée « la vie » !

Notre histoire se corsa le jour où les mauvais génies Mr TSU et Mme NAMI se donnèrent le mot avec Mr LATOME pour pourrir totalement la vie aux cousins de la famille LOME, de l’autre côté de la boule !

Dès lors, du côté épargné, tous les membres de la famille LOME n’arrêtèrent plus de s’agiter. D’une part, ils éprouvaient frayeur, compassion et grande tristesse à constater les dégâts produits de l’autre côté de la boule - et d’autre part ils se demandaient tous si un jour ou l’autre, ce genre d’histoire n’allait pas leur tomber dessus, à eux aussi. Parce qu’ils n’oubliaient pas le pacte signé avec le sulfureux Mr LATOME.

J’espère que vous êtes curieux de connaître la fin du suspense !?

Je ne sais quel mauvais génie vient de me souffler très fort sur l’ordi, mais là, je crois qu’il s’est planté pour un moment !… Un mois, au moins ! Il vous faudra patienter jusque-là… Et peut-être davantage (vous savez que la patience, c’est avec l’énergie, une qualité fort appréciée).

A bientôt donc, ami lecteur (au masculin et au féminin, bien sûr…).

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 27 mai 2011, 17:53
par Bubu
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EDITO 05/11

Le temps

Par là, j'entends bien sûr le temps qui défile, et non pas le beau ou le mauvais temps qu'il fera demain...

A la définition « du temps qui passe », les scientifiques et les philosophes ont consacré, déjà, beaucoup de temps ! Sans compter le dictionnaire qui vous le définit en deux temps trois mouvements :

« Le temps est la durée des phénomènes »

Inversement, la durée est définie ainsi :

« C'est un espace de temps » !

Si après cela, on ne tourne pas en rond, c'est qu'on n'est pas une bonne bourrique !!

Il paraît qu'il s'agit de la quatrième dimension. Et qu'avant le célèbre Big Bang - que tout le monde connaît, non !? - le temps n'existait simplement pas, le temps zéro ayant débuté à la création du monde ! (Moi, je veux bien...)

Il paraît que si l'on parvenait à tant freiner les atomes dans leur mouvement, qu'ils en deviendraient immobiles, alors l'on obtiendrait le zéro absolu de la température, duquel zéro nos savants se sont déjà beaucoup rapprochés, sans jamais l'atteindre. Peut-être que là, aussi, le temps s'arrêterait ?

Vous me croirez si vous voulez, mais, très sérieusement, la recherche de la définition du temps qui passe m'a souvent absorbée, et parfois agacée, ou même effarée, tant, plus on s'en rapproche, moins on trouve... Dans notre dictionnaire, ils ne se sont pas embêtés !

Et si le temps, c'était tout bêtement une comparaison de mouvements ? Et le mouvement, c'est quoi, sinon le déplacement de « quelque chose », dans une certaine direction, à une certaine vitesse ? Pas étonnant que l'on parle d'un « espace-temps »

Par contre, ce que je puis affirmer, c'est que quand « on n'a pas le temps pour faire quelque chose », c'est qu'on n'a pas envie de le faire ! Ainsi, moi, voyez-vous, je me prends le temps pour vous écrire cet éditorial, parce que cela me plaît. Et pendant ce temps, sur mon bureau, s'accumule une pile d'invraisemblables paperasses pour le tri desquelles le temps, véritablement me manque !

Différence entre le temps et un élastique ? Il n'y en a pas ! Et ce n'est pas une blague belge !

Pour finir en beauté, et contrairement à certains auteurs, je ne débute pas cette histoire par un poème - je la clos par un poème ! (Appréciez l'originalité !) Et je vous laisse deviner qui l'a écrit... (Oui, vous avez trouvé juste, c'est moi...)

J'avais connu un président... Qui n'avait jamais le temps. Pour lui, j'écrivis ce poème. Mais il n'est pas certain qu'il ait pris le temps de le lire...

  • MONSIEUR LE TEMPS

    Monsieur le temps qui passez
    A côté de l'essentiel
    Qui faites la pluie et le beau temps
    En oubliant les arcs en ciel
    Le temps d'aimer
    Le temps de mourir
    Le temps c'est de l'argent
    M'avait dit le président

    Le temps des cerises
    Des cerises éphémères
    Le temps des amandes amères
    Le temps d'oublier ton rire
    Le temps de ne plus souffrir
    Le temps c'est de l'argent
    M'avait dit le président

    Lorsqu'il prit ma main dans la sienne
    Mon enchanteur maître du temps
    Avait une chevelure d'argent
    Et des yeux couleur du temps
    Et sa main qui serrait la mienne
    M'en avait promis tant et tant
    Mais le temps, c'est de l'argent
    M'avait dit le président
La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 12 juil. 2011, 18:03
par Bubu
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EDITO 06/11

La feuille jaune

Vous me croirez si vous voulez, mais j'ai des dons de pythonisse :

" Coupez trois fois avec la main du coeur, en pensant très fort à la question vitale qui vous préoccupe... Je vais y répondre à l'instant... Voyons : valet de coeur qui regarde la dame de pique et qui tourne le dos à la dame de coeur... "

Et je vous prédis ( c'est gratuit), que, tantôt, nous allons avoir un procès retentissant à babord. Je veux dire à gauche. Ou encore à l'Ouest. Et un tout mignon bébé de rose ou de bleu vêtu, à tribord. C'est à dire à droite !

Non, je suis incapable de choisir entre rose ou bleu... un peu de patience, s.v.p.

Je brûle d'envie de vous développer tout ça dans le détail ! Mais en parcourant ce jour l'éditorial d'un expert en ironie politique, dans le quotidien que vous savez, je viens d'avoir un sursaut de modestie. (Et de prudence). Parfois, cela m'arrive : comment pourrais-je songer rivaliser avec les experts en philosophie spécialisée (en politique, viol*, grossesses...) Je me devais de savoir rester à ma place : petite présidente d'une petite assoc, écrivain (vaine !?) à ses heures, et passant le chiffon laineux entre les fils entorticolés de l'ordi, entre deux coups de balais.

Et en plus, j'étais contribuable. C'était incontournable.

Justement, une certaine " feuille jaune " m'avait récemment rappelé que j'étais " un usager au même titre que tous les autres ! "

Donc je me propose de vous entretenir de babord et tribord une autre fois, et de vous raconter ma dernière mésaventure d'usager..., histoire de ne pas quitter ma juste place ! Un certain travail m'y attend...

Courageusement, je m'étais attelée à ma nouvelle tâche, qui consistait tout d'abord à chiffrer 39 95 sur le cadran du téléphone. A coincer ensuite le récepteur entre le cou et l'épaule et à vaquer à moult occupations physiques - débarrasser le clavier de la poussière - jeter à la corbeille les brouillons inutiles - crier après le chien - etc - tout en essayant de ne pas paniquer et à suivre les instructions du robot vocal qui me guidait complaisamment à travers un labyrinthe de possibilités administratives diverses, dont je ne pouvais qu'espérer ne pas rater la bonne une seconde trop tard.

J'avais demandé à Maria, notre ex-employée de maison : " vous allez vous inscrire au chômage, oui ou non !? " J'étais restée en très bons termes avec notre bonne Maria, licenciée pour raison de... décès. Maria détestait le mot " chômage ". Chaque fois que j'avais l'occasion de l'évoquer, elle coupait court, d'un geste large de la main, qui signifiait : " le chien aboye, la caravane passe et Maria se débrouille comme une grande fille ! "

Dernièrement, elle me téléphona. Il convenait que je me procure " la feuille jaune ", afin qu'elle puisse s'inscrire, enfin, au chômage.

Je ne demandais pas mieux...

Après plusieurs jours de ce genre d'exercice - téléphone coincé entre l'épaule et le cou, en lavant la table, et en essuyant la vaisselle tout en la rangeant dans le buffet - mes doigts attentifs à taper 1... ou 2... ou 3... ( avec juste quelques goutelettes de sueurs perlant au lobe de mon oreille anxieuse) et avec, au bout du parcours, l'assurance que j'avais enfin réussi l'épreuve (du parcours), je décidais de changer mon fusil d'épaule. Car chaque fois que j'arrivais presqu'au but, le robot me conseillait : " rappelez ultérieurement, pour cause d'encombrement de nos services ".

Je finis par mettre au point la stratégie suivante : je me procurai l'adresse des fonctionnaires en question, pris ma plus belle plume, et leur fis ma demande " pour la feuille jaune ", en y joignant une enveloppe timbrée dûment libellée à mon adresse.

Infaillible ! Du moins le crus-je. Plusieurs jours durant, j'essuyai la vaisselle et la rangeai dans le buffet, en savourant le confort nouveau de ne plus avoir un téléphone coincé entre le cou et l'épaule. Sans compter qu'un petit pied de nez était ainsi adressé au robot du 39 95, juste vengeance pour avoir été, trois jours durant, prise pour une bourrique !

Le 4ème jour, j'eus le plaisir et la surprise d'avoir un fonctionnaire au bout du fil. Cela concernait son service (suivez mon regard), et " la feuille jaune ". Hélas, le service en question était absolument incapable de me délivrer " cette feuille jaune ", me fut-il répondu, poliment et gentiment, suite à ma demande.

" Qu'à cela ne tienne, affirmai-je, dépitée ! Je viendrai, au final, la chercher moi-même dans vos bureaux, cette feuille ! "

" Impossible, me fut-il répondu, poliment et gentiment. Nos services ne sont pas en mesure de vous délivrer " la feuille jaune " ! Il faut que vous vous la procuriez sur Internet ! "

Je commençais à paniquer légèrement...

- Comment je vais m'y prendre, sur Internet ?

- Eh bien, vous allez faire www ... point ... machin ... chouette, c'est tout simple. Après, clic et clac... et truc, et vous l'aurez !

- Ah bon, et si je n'y parviens pas !?

- Alors venez à nos bureaux, nous vous montrerons comment trouver cela sur Internet !

Tout bas, je me mis à jurer comme un charretier, en essayant de prendre poliment congé de ceux " susceptibles de me dépanner sur Internet en cas de malheur ! "

Je respirai à fond plusieurs fois, laissai passer un jour et une nuit et fis quelques mouvements de yoga. Puis, revivifiée, m'attelai à ma nouvelle tâche : chic ! La fenêtre " employeur " accepta de s'ouvrir ! Après, ce fut moins évident : il convenait que je tape le mot de passe ou le code d'accès. Statistiquement, j'allais pouvoir m'amuser un moment entre ma date de naissance, mon code d'accès à internet, ou le nouveau mot de passe de ma messagerie - Où, au fait, l'avais-je déjà noté, pour m'en souvenir !? J'abandonnai la lutte, et téléphonai à Jean-Gilles, mon gendre : Aide-moi un peu, svp ! Bavant de colère, Jean-Gilles m'ordonna : " Ecris immédiatement une lettre recommandée au 39 95 ou à ses tenants et aboutissants, afin que les pouvoirs publics prennent enfin leurs responsabilités et arrêtent de se foutre de la gueule du monde " !

Je louvoyai et attendis qu'il se soit un peu calmé : je ne voulais pas avoir l'air de lui raccrocher au nez. Je respirai un bon coup, fis un peu de yoga, puis téléphonai à un ami. Il se mit à crier et me conseilla d'aller de suite faire un scandale dans " les bureaux ". Je louvoyai lâchement, raccrochai poliment et rallumai l'ordi. Enfin, j'eus la chance : une petite fenêtre " particulier-employeur " voulus bien se laisser ouvrir. Ouf !! (Auparavant ce n'était pas la bonne porte... pardon : fenêtre !) " VOTRE N° D'URSSAF , me fut-il demandé? "

Ah là, j'étais INCOLLABLE : j'ouvris le gros dossier " salarié " et copiais bêtement. Ouf !! Pourtant, tout en haut, méchamment une inscription " PAS VALIDE", m'empêchait de chanter victoire. Je respirai un bon coup. Fis un peu de yoga, et laissai passer un jour et une nuit avant de changer de plan de bataille. Puis je téléphonai à l'Urssaf, lequel interlocuteur, je l'espérais du moins, n'allait pas, lui aussi, se mettre à me crier après... Mon souhait se réalisa : il me fut dit aimablement de me rendre, néanmoins, dans les bureaux du 39 95, car, depuis trois ans, nous étions, pour la bonne cause, radiés des listes.

J'y fus reçue aimablement. Et il m'y fut dit: " Jamais vous n'obtiendrez la feuille jaune, puisque vous êtes radiés des listes. Qu'à fait Madame Maria pendant tout ce temps? " Pour ne pas me faire - encore - crier après, je n'ai parlé ni des chiens, ni de la caravane. J'ai respiré un bon coup et fait du yoga. Et j'ai laissé passer un jour et une nuit avant d'écrire pour vous cette histoire, ami lecteur.

* Je ne suis pas spécialement féministe, mais j'adhère totalement, à titre personnel, à propos de l'affaire DSK, à l'appel de certaines associations, s'élevant contre "l'impunité règnant en France quant à un sexisme décomplexé"...

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER

Publié : 02 août 2011, 18:02
par Bubu
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EDITO 07/11

"Lu pour vous"

En fait, je l'avais lu pour MOI..., principalement. Et accessoirement pour vous !

Voici comment je procède, généralement : je me rends au super- ou à l'hypermarché du coin, et, saisie d'une frénésie subite, je me précipite au rayon des livres... Tout à l'heure sera bien assez tôt pour me livrer au casse-tête habituel : choisir entre les oranges traitées avant, après ou pendant (la récolte) - les concombres suspects - les fraises suspectées de n'en être point - la viande d'un rouge... bizarre - le poisson sans mercure - et un plat préparé pour midi où la teneur en sodium serait citée d'une écriture suffisamment grande pour être lue sans appareillage grossissant.

Ah, que j'aimais donc ce rayon (des livres) ! Premier exercice mental : essayer de les classer par grands thèmes. Esotériques... à éliminer... Policiers ? Ressemblaient trop, tous, aux séries de la télé... Politiques ? Rien, encore, sur la défection (démission) de DSK et ses répercussions sur le bas peuple. Amélie Northomb ? Je les avais tous lus. Depuis Stupeur et tremblements, qui m'avait interpellée, perdue au milieu des dragons et vampires de tout acabit.

De même, l'autre jour, m'interpella Jean d'Ormesson, coincé entre le détective Sherlock, les recettes pour réussir au mieux vos gâteaux au chocolat, et le dragon venant du passé, projeté dans le présent, et happant l'avenir dans un flamboiement de feu d'artifice.

Jean d'Ormesson !? Celui que j'avais vu à la télé, un peu maniéré !? Je l'avais imaginé sur la Croisette, au milieu des huiles (qui se dénomment « Jet'Set » d'après ce que j'ai appris). Le bonhomme m'avait agacée, vaguement, mais ne le répétez pas... Académicien, de plus ! (Je l'avais oublié... peut-être jamais su... bof !) Agrégé de philosophie ! (Ouh la la !... je ne l'appris qu'après lecture de la quatrième de couverture - après coup - sinon, vous pensez bien, jamais je ne me serais risquée, n'est-ce pas... !).

Je feuilletais le bouquin, oscillant entre le sourire et la sidération ! Avide, je le flanquai dans le caddy. Et le soir, au dîner, je le flairai de plus près.

C'est une chose étrange à la fin que le monde. Couverture blanche, sans recherche aucune.

Un peu dur, sous la dent, au départ... Mais je n'étais pas dans mon bon jour. Il parlait d'un « Vieux », avec un grand V... beubeuhh. A le flairer de plus près, pas de doute, le « Vieux », c'était « Dieu » ! Jean d'Ormesson, faisant parler « Dieu » dans sa bouche, laquelle, visiblement, pendant ce temps-là, retenait un énorme rire, c'était... spécial !

Ayant terminé toutes les tâches multiples, insipides ou distrayantes, que je m'étais proposées - ou non - d'effectuer la quinzaine suivante - je me retrouvai, un jour, au dîner, en compagnie de Jean d'Ormesson, le plus grand séducteur de l'année. Parce qu'il parvint, en me parlant « du Vieux », du Big Bang, d'Einstein, des quantas, de l'infiniment grand, et de l'infiniment petit, de la gravité et de la théorie d'unification des forces, de Descartes, et de la mythologie grecque, à me séduire totalement (avec son trop grand nez, de surcroît... belle prouesse, donc !).

Sacré bonhomme ! Je vous le dis sans aucune ironie ! Vous êtes-vous déjà interrogés sur « le Big Bang » ? Moi, oui... Eh bien, lui, J.D.O., il a exactement la même idée que j'ai eue : « Au début, il y avait Dieu »... Au début, il y avait le Big Bang... rien de changé sous le soleil ! On n'en sait toujours pas plus !

Encore que moi, j'ai appris, grâce à lui, certaines choses : par exemple, me représenter, d'une façon simple, l'idée « des quantas ». Et le bien-fondé de cette théorie du Big Bang. Avec « cette expansion de l'univers », tout s'embrouillait dans ma tête. A présent, c'est beaucoup plus clair. Avec... art... ce bonhomme est parvenu, d'une façon simple, à me faire accepter, au moins, le pourquoi logique de cette idée...

Et puis, quelque chose de bien réconfortant ! Car, selon lui : les athées (traduire « non croyants ») aimant leur prochain seront les premiers à aller au ciel, (ce sont eux les vrais saints !) puisque, chez les autres, l'obtention du Paradis, au bout du bilan, est forcément polluée par un petit calcul... amour-récompense ! (Aha ! Enfin une bonne nouvelle !)

J.D.O. m'a promenée à travers les années-lumières et les galaxies, l'espace et le temps... Ah, que j'étais contente d'apprendre qu'Einstein, littéralement, s'est cassé les dents sur une conception claire du concept TEMPS ! Qu'il ne parvint jamais à définir !

Et comme je fus ravie de m'entendre dire que le présent n'existe pas, puisqu'à l'instant où vous y pensez, vous n'y êtes déjà plus, votre présent est devenu une partie du passé ! C'est incontournable.

Bon, d'accord, vous avez le droit de privilégier les Experts, sur la Une, Ce soir ou jamais, sur la trois, ou Yves Calvi sur la cinq, et j'en passe.

Mais, malgré tout ! Un soir où l'idée vous prendra de vous élever très très haut, jusqu'à en avoir le vertige, pour vous laisser déposer, ensuite, encore étourdie, tout doucement, par un J.D.O sérieux, fouilleur, farceur, et subtil, sur la terre ferme, alors, ce soir-là, embarquez, n'hésitez pas...

Expérience unique !

La Présidente-Fondatrice de Cancer-Espoir : Simone SCHLITTER