Le programme Riposte

Une course-marche 100% féminine à Thionville au profit de la lutte contre le cancer du sein
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Le programme Riposte

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Le Républicain Lorrain du 03/10/2017 - Par Sabrina FROHNHOFER - Photos Philippe NEU - Armand FLOHR

Thionville : Riposte - leur arme face au cancer du sein
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Les séances d’escrime dispensées par Thierry, maître d’armes, sont adaptées aux personnes qui viennent d’être opérées d’un cancer du sein. Photo Philippe NEU
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Riposte réunit autour de la table les deux clubs d’escrime de Thionville, des médecins et les Dames de cœur. Le programme a pu être lancé grâce à la Thionvilloise et aux sponsors. Photo Armand FLOHR
Les Dames de cœur en rêvent depuis un an. L’expérience Riposte vient d’être lancée à Thionville. Les femmes opérées d’un cancer du sein ont saisi le sabre avec l’accord de médecins et la participation des clubs d’escrime.

Clélia en est à sa cinquième séance. Et au vu de sa mine réjouie, les Dames de cœur, à l’origine de l’initiative, sont convaincues d’être sur la bonne voie. « Dès le premier cours, j’ai ressenti un bien-être mental. C’est vraiment génial. J’ai été opérée du sein il y a un mois et déjà je sens que mon bras a bien récupéré, il est plus mobile. » Le programme auquel participe Clélia se nomme Solution Riposte pour Reconstruction, Image de soi, Posture, Oncologie, Santé, Thérapie, Escrime. Il a été lancé à Toulouse puis à Nancy. Les Dames de cœur, qui se mobilisent depuis 2012 pour accompagner les femmes dans leur combat face à la maladie, avaient dans l’idée de le mettre sur pied à Thionville. « Mais il a fallu attendre que les maîtres d’armes se forment. Tout est parfaitement adapté et sécurisé », précise Nadine Wolf , présidente de l’association. Plusieurs professionnels ont accepté de participer à l’aventure : Guillaume Bazin, médecin du sport, Philippe Houplon et Dominique Zallot, cardiologues, Mathias P oussel , membre du Directoire du CHRU de Nancy. La société d’escrime de Thionville et Escrime 3 frontières ont relevé le défi et accueillent les personnes en convalescence les lundi et vendredi, de 17 h à 18 h, et le mercredi, de 10 h 30 à 11 h 30, au gymnase de la Milliaire. « J’avais envie depuis longtemps d’allier l’escrime à ma profession, je suis médecin , précise Christophe Conrad. En utilisant le sabre, on rééduque le bras du côté du sein opéré mais il y a aussi un contexte psychologique : celui de se battre contre la maladie. » Le docteur Dominique Zallot s’est elle aussi laissée séduire. « Pourtant, je ne suis pas sportive. Je n’ai pas l’esprit de compétition mais le côté ludique me plaît vraiment. »

Une éducation thérapeutique

C’est donc toute une équipe mobilisée et surtout motivée qui gravite autour de la Solution Riposte à laquelle participent seulement trois patientes pour le moment. « C’est très accessible , encourage le docteur Bazin. Je les reçois en consultation au préalable pour m’assurer qu’il n’y a aucune contre indication cardiovasculaire. Cette action contribue à la resociabilisation et permet aux femmes de reprendre confiance en elles. Souvent, après l’opération, elles n’osent plus bouger leur bras c’est un réflexe de protection. »

Les Dames de cœur espèrent connaître un beau succès avec cette nouvelle activité. « On a lancé la marche nordique, la relaxation, la sophrologie, des groupes de paroles et l’année dernière la rame , rappelle Nadine Wolf. On essaie de faire en sorte que chacune trouve une discipline qui lui corresponde. Pour l’escrime, on a de la place pour trente-six personnes. » Les pratiquantes n’auront rien à débourser la première année, hormis l’adhésion aux Dames de cœur. « Le matériel sera payé par nos soins. Tout cela est possible grâce à la Thionvilloise, à nos sponsors, à nos manifestations et à la générosité de certaines familles. »

Thierry Speck, maître d’armes à la Société d’escrime de Thionville, a appris au fil des séances à s’adapter à ses nouvelles élèves. « Mon but est surtout qu’elles ressortent avec le sourire. C’est une belle aventure. On leur donne un coup de main mais franchement, ça va dans les deux sens. »

Grâce à Riposte, les Dames de cœur ont mis la main sur une nouvelle arme infaillible. « C’est une éducation thérapeutique , apprécie Clélia. Cette aventure, c’est la vie. »

Pour en savoir plus sur les Dames de cœur et leurs activités : http://www.lesdamesdecoeur.fr

Sabrina FROHNHOFER
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Le Républicain Lorrain du 26/04/2018 - Par Gaëlle KRAHENBUHL - Photo Anthony PICORÉ - Vidéo : Guillaume OBLET

« Je me sens forte » : l’escrime pour se reconstruire après un cancer du sein
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Hélène Zannol (troisième en partant de la droite) est maître d’armes. Chaque mercredi matin, à la société d’escrime de Metz, elle dispense un cours pour des femmes sortant d’une opération de cancer du sein. L’objectif est de remobiliser leurs bras, et surtout de se réapproprier leur corps. Photo Anthony PICORÉ
Après une opération du cancer du sein, certaines femmes trouvent dans l’escrime un moyen de se reconstruire. Physiquement et mentalement. À Metz, l’atelier Riposte a été mis en place par la société d’escrime.

Ce mercredi matin, au complexe sportif Belletanche, quatre escrimeuses entrent sur la piste. Si les gestes sont un peu timides, c’est parce que les combattantes du jour ont débuté l’escrime la semaine dernière. Sous l’œil bienveillant d’Hélène Zannol, la maître d’armes, elles sont les premières à participer à l’atelier Riposte à Metz.

Chacune a subi une opération de cancer du sein récemment. Ici, toutes veulent se reconstruire. Physiquement, d’abord. « L’escrime leur permet de retrouver la mobilité du côté du bras opéré », explique Hélène Zannol. « Le sabre est une arme légère, on donne des coups en latéral et il n’y a pas de brutalité. Pour les parades, on sollicite les bras dans tous les sens. » Les gestes répétés leur permettent de reprendre possession de leur corps. « L’opération qu’elles ont subie laisse des traces importantes. C’est essentiel de retrouver toute la mobilité, ne serait-ce que pour se coiffer, pour des gestes simples du quotidien. »

« Quand j’enfile le masque, je suis une combattante »

Sarah, 43 ans, s’est inscrite après en avoir entendu parler à l’hôpital de Mercy. « Quand on a un cancer du sein, on pense qu’on va mourir… Ici, on se rend compte qu’on est encore vivante. Après la première séance la semaine dernière, j’avais mal partout. C’est une douleur qu’on peut identifier et qui est plutôt agréable en fait, par rapport à ce qu’on a vécu pendant un an. Physiquement, on ressent des choses. Ça fait du bien. »

Pour se remettre de l’opération, Sarah teste plusieurs méthodes. « De la marche et un peu de méditation… Avec l’escrime, c’est la notion de combat qui m’intéressait. Quand j’enfile la tenue et le masque, je suis une combattante. Je me sens forte. »

Car au-delà de la remobilisation du bras, l’escrime permet à ces femmes de retrouver l’estime de soi. « Le combat leur redonne confiance », estime Hélène Zannol. « Elles ont une meilleure image d’elles. Elles vont au-delà de la maladie. »

Pour Hélène, l’une des participantes, cet atelier entre dans un programme déjà bien chargé. « Je me suis mise à la natation, la marche nordique, la gym… et maintenant l’escrime. C’est à la Ligue contre le cancer que j’en ai entendu parler. J’avais ce besoin de me plonger dans plusieurs activités. Grâce à tout ça, j’ai oublié mon cancer. Ici, on y pense beaucoup moins et on peut parler à des femmes qui vivent la même chose. »

Hélène Zannol met d’ailleurs tout en œuvre pour que les participantes se sentent à l’aise. « Elles sont habillées de la même façon. Leur pudeur est préservée et il n’y a aucune discrimination. Pour nous, en tant que maître d’armes, on doit apprendre à être patient, à faire les choses en douceur, ne pas les brusquer. On propose des ateliers avec des balles aussi, pour qu’elles retrouvent la préhension de la main. »

Cette institutrice, qui pratique l’escrime depuis trente ans, est une passionnée. Elle s’occupe d’ateliers handisport dans les environs. Infirmière en service de réanimation quelque temps, elle est touchée par la cause de ces femmes. « C’est important pour moi d’être utile auprès d’elles. Ici il n’y a aucun jugement. Elles sont elles-mêmes. » Des combattantes.

Metz voulait riposter contre le cancer

En Lorraine, l’atelier Riposte existe dans plusieurs villes et vient de débarquer à Metz, sous l’impulsion d’Anthony Schaller, le président de la société d’escrime. « J’ai connu cet atelier dans d’autres clubs et j’ai été touché par l’initiative. Ça m’a poussé à aller au bout du projet. Ça fait plusieurs mois qu’on travaillait sur son élaboration. Comme nous ne sommes pas un club de sabre, nous avons dû investir dans l’achat de matériel. »

Soutenu par la Ligue de Moselle contre le cancer et un groupement de chefs de service du CHR Metz-Thionville, le club a pu lancer l’atelier ce 18 avril. La condition ? Il doit être encadré par un maître d’armes formé exclusivement pour Riposte. C’est à Toulouse que la formation a lieu. « Ça a été lancé il y a trois ans par le docteur Hornu, une anesthésiste toulousaine, passionnée d’escrime. Depuis, cet atelier s’est largement développé. »

Aujourd’hui, une cinquantaine de clubs sont agréés Solution Riposte en France. « À Metz, on en est au début. Pour le moment, elles sont quatre à venir mais on pourrait aller jusqu’à douze. Ensuite, j’aimerais former un autre maître d’armes et développer les séances. » La participation à Riposte est offerte pendant un an. Et la licence est prise en charge par la Ligue de Moselle.

Texte : Gaëlle KRAHENBUHL - Vidéo : Guillaume OBLET

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Bubu
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Le Républicain Lorrain du 26/04/2018 - Par Gaëlle KRAHENBUHL - Photo Remi BENOIT

Avec Riposte, elle a mis un coup de sabre au cancer
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Dominique Hornus-Dragne. Photo Remi BENOIT
Lauréate l’an dernier dans la catégorie “Acteurs du sport – RSE”, Dominique Hornus-Dragne a réuni les deux grandes passions de sa vie, la médecine et l’escrime, pour aider les femmes atteintes du cancer du sein.

Le coup d’envoi de la 7e édition des Trophées Sport et management a été donné le 16 janvier. Comme chaque année, ces trophées valorisent les initiatives développées autour du sport, que ce soit pour accompagner la transformation économique ou managériale des acteurs sportifs (fédérations, ligues, clubs) ou pour mettre en avant des actions citoyennes ou d’entreprises. L’appel à projets se terminera le 6 mars 2020, la cérémonie de remise des trophées étant programmée le 1er avril à l’Assemblée nationale. Petite nouveauté : un prix spécial start up sera attribué.

Férue d’escrime depuis qu’elle a 10 ans, Dominique Hornus-Dragne n’est jamais restée très loin des salles d’armes. Anesthésiste de formation, la Toulousaine s’est vite initiée à la médecine du sport, jusqu’à se mettre au service de la Fédération française d’escrime dès 1990. Mais accompagner les plus fines lames tricolores jusqu’aux championnats du Monde ou aux Jeux Olympiques ne lui suffisait pas. « Je me suis attaché à ces champions mais j’ai toujours préféré m’occuper des plus vulnérables. »

C’est pourquoi en 2011, avec l’aide du professeur Jean-Luc Manenc, elle lance Solution Riposte : une association qui vient en aide aux femmes atteintes du cancer du sein par la pratique du sabre. Une arme et un sport de combat parfaitement adapté pour améliorer la mobilité de l’épaule, souvent réduite après la chirurgie. La position de garde travaille sur la détente du membre supérieur, les parades hautes et les réflexes permettent de retrouver de l’amplitude.

Lutter contre la rechute

L’aspect psychologique est aussi très important. « En escrime, on est toutes habillées pareil donc on est à l’abri du regard des autres. C’est un sport élégant, qui apprend à prendre confiance en soi. » Depuis 2012, 250 maîtres d’armes ont été formés aux spécificités de cet accompagnement, pour mieux connaître la maladie et être à l’écoute des apprenties sabreuses.

Prix Femina en 2014, chevalier de l’Ordre du mérite depuis 2016, Dominique Hornus-Dragne a aussi transmis son savoir-faire pour adapter d’autres disciplines : le tir-à-l’arc, le rugby et dernièrement le badminton. « J’aimerais que les patientes sortent de l’hôpital avec la possibilité d’essayer plein de sports, c’est à nous de les aider pour leur donner le goût de l’activité physique. » Cette dernière permet de mieux lutter contre la fatigue de la chimiothérapie et surtout, réduit de 35 % les risques de rechute.

Aujourd’hui, elles sont un millier de « riposteuses » à pratiquer l’escrime dans 80 salles d’armes de France. Mais Dominique Hornus-Dragne ne veut pas s’arrêter là. Libérée de ses fonctions d’anesthésiste au 1er mai, elle ne compte plus lâcher « son sabre de pèlerin ». Après la Suisse, le Luxembourg, l’Italie, le Canada et la Belgique, elle espère bien continuer à exporter sa solution dans le monde.
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