Don du sang : les stocks au plus bas

François Toujas, président de l’Établissement français du sang, appelle à la mobilisation. Photo Valéry HACHE/AFP
L’Établissement français du sang tire la sonnette d’alarme. Le seuil d’alerte est atteint avec des stocks les plus bas jamais enregistrés.
Jamais, depuis dix ans, les réserves, n’ont été aussi faibles. « Nous sommes dans une situation extrêmement inquiétante et inédite », alerte François Toujas, président de l’Établissement français du sang.
Les stocks s’élèvent à 82 930 poches, contre, en moyenne à cette période de l’année 99 271. « Pour fournir les établissements de santé de manière convenable, nous aurions besoin de 95 000 poches de globules rouges », calcule François Toujas, qui appelle à une mobilisation exceptionnelle des donneurs. Sinon, « nous ne pourrons plus prendre ne charge les besoins des malades. »
Le Covid-19 perturbe la collecte
En cause : l’épidémie de Covid-19 qui perturbe profondément la collecte depuis le mois de mars. Avec une évolution en dents de scie. Au lendemain de l’annonce du confinement, la collecte a chuté de moitié. Avant de repartir fortement à la hausse après un premier message d’alerte et l’appel aux donneurs de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé.
Avec le déconfinement, les habitudes ont changé et les Français ont à nouveau moins donné. Jusqu’à un nouveau message d’alerte qui a permis de reconstituer quelques réserves jusqu’au 12 juillet.
Mais, depuis l’été, le seuil d’alerte est atteint. La reprise des hospitalisations a provoqué, au mois d’août, une hausse de la demande (+ 7 500 poches) alors que la collecte était en baisse (-10 900).
Et la rentrée, toujours perturbée par le virus, ne permet pas de reconstituer les réserves. Les universités et grandes écoles, lieux de collecte habituels, sont soit fermées soit moins fréquentées. La collecte en entreprises chute aussi, pour cause, entre autres, de télétravail.
Le président de l’Établissement français du sang lance donc un appel aux donneurs pour inverser le processus. Et promet que toutes les conditions de sécurité sanitaire sont réunies pour pouvoir donner son sang.
Par Élodie BÉCU