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Journée Mondiale du Diabète 2012

Publié : 09 nov. 2012, 17:16
par Bubu
Le Républicain Lorrain du 07/11/2012

Diabète : une journée pour comprendre - Photo RL

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A partir de 40 ans, il est conseillé de faire régulièrement contrôler son taux de glycémie. Photo Archives RL
Entre Metz et Thionville, 20 000 cas de diabètes sont recensés. Plus de 50 000 en Moselle. Les régions du Nord de La Loire sont d’ailleurs plus touchées que celles du Sud de la France. « On constate plus de surpoids et d’obésité dans notre région », constate le Docteur Pierre Cuny, endocrinologue diabétologue au CHR Metz-Thionville.
Le Républicain Lorrain du 07/11/2012

Mener le diabète par le bout du doigt - Photo Archives Marc WIRTZ

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À partir de l’âge de quarante ans, il est conseillé de faire contrôler son taux de glycémie une fois par ans. Plus l’index glycémique est corrigé rapidement, plus la maladie a des chances d’être stabilisée dès les premières années. Photo Archives Marc WIRTZ
En l’espace de vingt-cinq ans, le nombre de diabétiques en France a presque doublé et la maladie est devenue un problème de santé publique au-delà de nos frontières. Une journée mondiale est d’ailleurs prévue le 14 novembre.

On le dit insidieux et sournois. Parce que le diabète sait se faire discret et nombreux sont ceux qui ignorent en être porteurs. Décryptage d’un problème de santé publique, avec le docteur Pierre Cuny, endocrinologue diabétologue au CHR Metz-Thionville.

Combien dénombre-t-on précisément de diabétiques en France ?

Docteur Pierre CUNY : « En fait, on parle de prévalence du nombre de personnes atteintes. Actuellement, on note une prévalence de 4 %, soit quelque 2,5 millions de diabétiques de type 2 (le plus répandu, NDLR), avec de fortes disparités régionales. On constate un taux plus élevé dans les régions situées au Nord de la Loire, en particulier le Nord-Pas-de-Calais, l’Alsace et la Lorraine. »

Pourquoi ces régions plus que les autres ?

« Le diabète est dû, dans 95 % des cas, à une surcharge pondérale, voire à une obésité. Or, un lorrain sur deux est en surpoids et un sur cinq en obésité. Le surpoids affecte plutôt les classes privilégiées et l’obésité les classes en précarité. Leur augmentation parallèle ne fait que révéler un diabète latent. En Lorraine, 100 000 personnes sont concernées. Sur Thionville, on a une prévalence de 10 000 à 12 000 patients. »

Quels sont les facteurs aggravants ?

« Les personnes en surpoids présentent des risques cardio-vasculaires majeurs. De même, s’ils font de l’hypertension artérielle, cela augmente le risque par trois. Ensuite, les antécédents familiaux, la sédentarité, des infections à répétition, l’envie de boire ou d’uriner plus souvent sont autant de symptômes qui font suspecter la présence de diabète. Pendant la grossesse également, les femmes peuvent développer un diabète gestationnel, en particulier si elles donnent naissance à un bébé de plus de quatre kilos. »

On estime à 700 000 le nombre de diabétiques qui s’ignorent. Existe-t-il des formes de dépistage ?

« Je vais être très didactique et très simple. Toute personne de plus de quarante ans doit faire contrôler sa glycémie une fois par an. Pour quelqu’un en surpoids, dont le taux est supérieur à 1,26 gramme, on parle de diabète. Entre 1,10 et 1,26 gramme, il y a un risque. Ce n’est pas tant le diabète qui est grave, mais le non-traitement. À plus d’1,26 grammes, le sang devient plus collant, comme du sucre et bouche les plus petites artères. C’est ce qui entraîne des complications au niveau des yeux, des reins ou sur le bout des pieds. »

Quels traitements préconisez-vous ?

« Le premier traitement, c’est la prévention. Pratiquer une activité physique, respecter des règles d’hygiène et d’alimentation, maintenir un poids normal, réduisent les risques de 30 %. Plus on corrige rapidement sa glycémie, plus on garde cette correction en mémoire. Les premières années sont les plus importantes pour avoir des bienfaits à plus long terme. Si ces mesures ne suffisent pas, les traitements médicamenteux sont très efficaces. »

Publié : 09 nov. 2012, 17:24
par Bubu
Le Républicain Lorrain du 07/11/2012

Dianolor, porte-voix d’un mal silencieux - Photo Julio PELAEZ

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Pour Marlène Escalier, présidente de Dianolor, les patients souffrent davantage d’une usure au quotidien. Photo Julio PELAEZ
L’Association Dianolor n’hésite pas à parler de « catastrophe mondiale ». Le diabète gangrène les populations aux quatre coins du globe, avec « une forte progression dans les pays émergents comme l’Inde ou la Chine », relève la présidente Marlène Escalier.

L’association thionvilloise relaie donc naturellement la journée mondiale. Des stands d’information se tiendront du 12 au 17 novembre, dans des pharmacies de Florange, Sierck-les-Bains, Thionville, Yutz, Illange et Cattenom. Si, le plus souvent, les diabétiques ne souffrent pas d’un manque de connaissances sur le sujet, « il y a un effet d’usure au quotidien du fait des contraintes, précise Marlène Escalier. Nous sommes là pour accompagner les patients de façon complémentaire avec les professionnels. Nous expliquons que le diabète se soigne très bien, même s’il ne se guérit pas, à condition de le prendre en charge ». Suivra également, le 17 novembre, une conférence à la salle Dupont-des-Loges à Thionville, animée notamment par le docteur Christophe Herfeld, qui présentera le programme d’éducation thérapeutique Rédocthionis. À noter aussi que durant toute la semaine, la mairie de Terville et le théâtre de Thionville seront illuminés en bleu, à l’instar de nombreux édifices dans le monde entier.

Plus de renseignements sur : www.intercomsante57.fr

Publié : 11 nov. 2012, 10:06
par Bubu
Le Républicain Lorrain du 08/11/2012

Le diabète : une maladie à comprendre et apprivoiser - Photo RL

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Une cinquantaine d’auditeurs s’est retrouvée à la salle Bestien pour traiter du thème du diabète. Photo RL
Dans le cadre de son cycle de conférences traitant des maladies, le service solidarité de la ville avait invité l’association Dianolor et le docteur Pierre Cuny à traiter du diabète, ses conséquences, son évolution et les remèdes.

La salle Bestien a été le théâtre d’une conférence sur le diabète organisée par le service solidarité de la ville avec l’aide de l’association des diabétiques de Nord Lorraine (Dianolor) et le concours d’un expert en la matière, Pierre Cuny, docteur en endocrinologie et diabétologie à l’hôpital Beauregard de Thionville. Marlène Escalier, la présidente de Dianolor, a ouvert cette conférence en rappelant quelques chiffres marquants concernant le diabète, une maladie chronique incurable qui touche plus de trois millions de personnes en France dont cent mille lorrains. Plus de sept cent mille personnes touchées par la maladie l’ignorent. En préambule au débat, un film intitulé Vivre avec le diabète était présenté à l’assistance avec des témoignages de cinq diabétiques.

Pierre Cuny découvrant ce film a su être très réactif sur cette présentation du diabète. Faisant le point sur ce qui a été présenté au public, il a tout d’abord rappelé quelques faits. Le diabète est une maladie qui suit très fidèlement l’augmentation de l’obésité, même si le diabète n’est pas directement lié à l’obésité. Il existe deux types de diabètes : le diabète de type 1 (carence complète en insuline) non lié à un problème de surpoids et qui peut survenir dès l’enfance, que l’on sait aujourd’hui contrôler avec les injections d’insuline, et le diabète de type 2 qui peut avoir des souches génétiques et touche majoritairement des personnes obèses. Soixante-six pour cent des diabétiques sont de type 2. Pour le médecin, la découverte de l’insuline en 1921 a été la plus grande découverte avec la pénicilline. Avant cela, les diabétiques de type 1 décédaient et ceux de type 2 avaient une espérance de vie de vingt-cinq ans.

Il a aussi insisté sur le rôle primordial du dialogue entre le patient et le médecin, se devant d’expliquer l’évolution de la maladie, le traitement et écouter le patient pour agir au mieux sur son traitement. Après cette partie médicale, la parole était donnée à l’auditoire. Une des questions qui revenait souvent était liée à l’alimentation. De ce côté, le spécialiste prônait la régularité dans la prise des repas, une hygiène de vie et la pratique du sport, évitant ainsi des complications hypoglycémiques. Quant à la question de greffe du pancréas pour les diabétiques de type 1, Pierre Cuny considère cette solution comme l’ultime recours rappelant toute la complexité de cette intervention et des risques de rejet.

Cette conférence, si elle n’a pas forcement apporté de nouvelles informations aux nombreux diabétiques présents, leur a donné un regard plus étendu sur cette maladie qui fait partie de leur quotidien comme un animal de compagnie, comme il était souvent fait référence dans le film qu’il faut apprivoiser mais dont il faut aussi se méfier.