Addictions : réduire ou stopper net ?
Les Vie-libriens se sont réunis salle du Manège en présence de Marcel Ratzel, président national. Photo RL
La section Vie Libre de Thionville-Yutz œuvre depuis 1983 pour aider les malades alcooliques ainsi que les polyaddicts.
Au lendemain de leurs assises annuelles, nous avons rencontré les acteurs du groupe local pour un tour d’horizon.
Bernard JEANNENOT, responsable de la section en 2005-2006, puis de 2012 à 2016, et depuis 2017 : « Comme tous les ans, nous constatons que beaucoup de choses sont dites, beaucoup de solutions sont proposées, mais que rien ne bouge. Les lois sur les addictions sont contournées. Aujourd’hui, il est proposé de gérer sa consommation d’alcool en réduisant progressivement sa consommation. C’est possible, avec les soins appropriés (suivi psychologique, médication, groupe d’entraide). Avec nos années d’expérience d’aide aux malades de l’alcool, nous avons constaté qu’une personne alcoolo-dépendante ne peut plus boire avec modération, pour elle c’est l’abstinence totale et définitive. Vie Libre continue à œuvrer pour le bien-être du malade et de son entourage, dans l’écoute et la revalorisation, avec ses partenaires : l’hôpital Bel-Air, le centre de cure l, ILE de Sarreguemines, le centre Beaudelaire et le centre de cure de Maizeroy. »
Yannick MAHLER (secrétaire) : « 2017 a été une année riche en actions et événements. Nous avons tenu 240 permanences où nous avons accueilli 798 personnes. Nous sommes intervenus six fois dans les écoles (dont le lycée Charlemagne) sans compter nos visites aux familles, aux détenus et aux malades hospitalisés. Toutes ces actions représentent 4804 heures de bénévolat. Il y a des réussites et aussi des échecs. Ces derniers ne sont jamais définitifs, chacun doit savoir qu’il peut compter sur l’amitié des Vie-Libriens. »
Groupe Femmes (Madeleine et Annia) : « Nous nous sommes rencontrées autour de plusieurs thèmes, nous avons entendu des témoignages intéressants, et nous nous sommes entraidées. Nous avons discuté de la notion d’estime de soi, de la place de l’entourage, des troubles causés par l’alcoolisation fœtale et de bien d’autres sujets. Nous sommes également intervenues pour présenter notre mouvement, lors de manifestations à Yutz, et avons participé à des marches et à des repas interculturels. »
Les jeunes et l’alcool
Il a enfin été question d’aborder le rapport qu’ont les jeunes avec l’alcool. L’occasion pour le groupe de se pencher sur la lecture d’un article de presse, base des discussions. « Autrefois, l’alcool faisait partie de l’hygiène alimentaire. Nombre d’adultes se souviennent que leurs grands-parents versaient un peu de vin dans le verre d’eau des enfants pour tuer les microbes. Aux grandes occasions, les gamins avaient droit à une petite coupe de champagne, cela faisait tellement plaisir au grand-père , rapporte le document. La société entretenait une alcoolisation quotidienne. Aujourd’hui, les jeunes boivent de plus en plus tôt. Ils veulent atteindre l’ivresse rapidement avec le binge-drinking. Face à l’augmentation de consommation d’alcool notamment chez les jeunes filles, nous nous inquiétons de la banalisation de l’alcool. Les parents sont souvent à l’origine du problème, mais ils sont aussi le remède. Il faut qu’il y ait un dialogue. »
En 2018, la section thionvilloise poursuivra ses actions dans les écoles : école de la seconde chance (6 février), collège Charlemagne (8 et 9 février), lycée professionnel Sophie-Germain (16 février).
Pour en parler :
- • Thionville : les mardis et mercredi de 17 h à 19h, le vendredi de 10 h à 12 h, 5 rue du Manège (tél. 03 82 51 81 74)
Hôpital Bel-Air : 6e étage tous les mercredis de 18 h 30 à 20 h
• Yutz : les lundis de 17 h à 19 h Gymnase Mermoz, groupe femmes à l’escale 1 rue de Bretagne, tous les 3e dimanche du mois de 14 à 16 h (tél 03 82 56 44 98)