Thionville - Journée des donneurs de sang : une collecte 100 % festive
Ce mercredi 14 juin, la collecte organisée à Veymerange sortira de ses codes habituels. Photo RL/Philippe NEUJeux pour enfants, spectacle de magie, collation gourmande, etc. Ce mercredi 14 juin, Journée mondiale des donneurs de sang, l’amicale thionvilloise prévoit une collecte festive au complexe de Veymerange. La présidente Françoise Blottière annonce la couleur.
« On a pris de l’expérience. Ce sera encore plus réussi. » Françoise Blottière vise, ce mercredi 14 juin, un sans-faute. En 2018, l’Amicale des donneurs de sang bénévoles de Thionville et environs avait déjà organisé une collecte évènementielle. Cinq ans plus tard, l’association récidive dans le cadre de la Journée mondiale des donneurs de sang.
La présidente annonce la couleur, rouge festive, qui colorera le complexe de Veymerange toute la journée (9 h 30 – 14 h et 15 h – 19 h) : « On prévoit des jeux pour enfants, chamboule tout ou encore pêche aux canards. Cela permettra aux parents de pouvoir donner leur sang en toute quiétude. Un magicien sera aussi sur le pont et on a fait un effort avec une collation gourmande, énumère Françoise. Ce dispositif, c’est avant tout une manière de rendre hommage aux donneurs les plus fidèles. »
Une manière, aussi, d’élargir le spectre des donneurs. Car à Thionville et dans ses environs, le compte n’y est pas.
2 000 donneurs en 2023 : « C’est insuffisant »
En 2022, les collectes assurées par l’entité thionvilloise ont rassemblé 2 000 donneurs. Une donnée honorable mais qui paraît encore insuffisante au regard du bassin de population : « En France, on arrive à 4 % de donneurs en moyenne. À Thionville, on dépasse à peine les 3 %. » Les raisons de cette mobilisation toute relative ne proviennent pas des difficultés structurelles habituelles de ce territoire.
Des frontaliers surmenés et donc peu enclins à tendre le bras à leur prochain ? « Ce n’est pas vrai. Lors de nos collectes à Hettange-Grande, ils sont nombreux à venir en soirée en rentrant du travail. » Une jeunesse insouciante et pour l’heure désintéressée de cet acte solidaire ? « Ici aussi, c’est faux, objecte la dirigeante. La dynamique est très bonne en ce moment avec une douzaine de primo donneurs dans la vingtaine recensés à chacune de nos campagnes. » Où se situe le blocage, alors ? « A une tendance urbaine , avance-t-elle. Un excès d’individualisme, hélas, classique. » Un constat inquiétant tant le virage du mois de juin se révèle d’importance.
« Ce n’est pas que du sang »
Ce mois du don précède la période estivale et donc les départs en vacances. Sous l’impulsion de l’EFS (Établissement français du sang), le message est le suivant : constituer des stocks pour faire face à cette trêve ensoleillée : « Actuellement, s’agissant du groupe sanguin O, l’état des réserves est de 10 jours. Or il nous faudrait 12 jours de stock… »
En bonne présidente, Françoise insiste sur le rôle salvateur du sang récolté. Traitement du cancer, leucémie, opération chirurgicale d’urgence… Elle sait que le discours est connu. En connaît les limites. Alors elle conclut d’un point de vue plus personnel : « A chaque don, c’est un peu comme si je donnais de moi. Ce n’est pas que du sang, mais aussi de l’espoir et de l’énergie. »
Par J.-M. C.