Journée mondiale du diabète 2022
Publié : 05 déc. 2022, 10:14
Le Républicain Lorrain du 14/11/2022 - Photo RL/Armand FLOHR
Journée mondiale du diabète - « On ne doit pas se sentir coupable de l’avoir »
Journée mondiale du diabète - « On ne doit pas se sentir coupable de l’avoir »
Marlène Escalier insiste : dans le cadre du DT2, le malade a le pouvoir d’équilibrer son diabète. Photo RL/Armand FLOHR
La France compte quatre millions de diabétiques, dont 10 % de DT1. Cette tendance ne cesse de croître année après année. Une explication ?
Marlène ESCALIER, présidente de l’Association des diabétiques de Nord Lorraine : « Pour le diabète de type 2, la sédentarité et l’alimentation jouent clairement un rôle. On observe d’ailleurs que la courbe des malades suit celle de l’obésité en France. Il n’est pas rare, aujourd’hui, de voir des jeunes âgés de 15 ans développer un vrai diabète de type 2. Ce n’était pas le cas avant. Notons toutefois que l’obésité ne provoque pas le diabète mais le révèle chez des personnes prédisposées. »
Le type 1, surnommé le diabète des enfants, suit la même hausse, + 4,5 % par an. Pour quelle raison ?
« C’est une maladie auto-immune dont on ne connaît pas la cause. Plusieurs théories ont circulé. La dernière en date évoque l’excès d’hygiène dans nos sociétés. Le système immunitaire, de moins en moins sollicité, s’ennuierait et se retournerait contre ses propres cellules. On parle aussi de l’apparition de nouveaux virus mais rien n’est encore acté scientifiquement. »
La prise en charge du DT1 connaît, en ce moment, d’immenses avancées technologiques. Qu’en est-il du DT2 ?
« C’est moins spectaculaire mais on assiste à la mise sur le marché de nouveaux traitements remboursés en France. Un médicament permet notamment d’uriner le sucre tout en protégeant le cœur et les reins. D’autres cachets, à effet incrétine, favorisent encore la perte de poids. »
Quel message faites-vous passer aux diabétiques qui passent la porte de votre association ?
« Que c’est une maladie, du moins surtout pour le type 2, où l’on a la main. On ne doit pas se sentir coupable de l’avoir mais on est responsable de sa prise en charge. Adopter une bonne alimentation – sujet qui sera d’ailleurs au cœur de l’intervention d’une diététicienne, ce 19 novembre salle du Beffroi à Thionville –, permet de rééquilibrer son diabète. Tout comme l’exercice physique. »
Pour conclure, une grande détresse habite les diabétiques, et leur entourage, au moment de l’annonce de la maladie. Pour autant, de nombreux malades pointent le manque de soutien psychologique. Un avis ?
« Pour être efficace, une cellule psychologique doit faire partie intégrante d’une unité d’endocrinologie. Or cela reste complexe dans une organisation hospitalière. Au sein de notre association, nous menons un grand travail d’écoute. D’une certaine manière, nous pallions un peu ce manque… »