Pénurie de professionnels de santé

Actions, nouvelles et autres
Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 08/06/2023 - Par Ludovic BEHRLÉ - Photo RL/Marion BOUR

Thionville - Un médecin généraliste sur deux a plus de 55 ans
  • Image
Onze communes sur les treize de l’agglomération thionvilloise sont en manque de professionnels de santé. Photo RL/Marion BOUR
Comment se porte la communauté d’agglomération Portes de France Thionville ? L’évaluation de son Contrat local de santé 2019-2023 et la réalisation d’un diagnostic révèlent différents maux qui nécessitent une intervention prioritaire en cinq axes.

La communauté d’agglomération Portes de France Thionville vient donc de signer son deuxième Contrat local de santé. Ce qui a permis de dresser un diagnostic de santé partagé, incluant les habitants, les treize communes de la CAPFT, les professionnels de santé, les acteurs sociaux et associatifs de terrain et les partenaires institutionnels, permettant de prendre en compte les problématiques factuelles mais également ressenties par la population.

Ce diagnostic met en évidence divers points, en ce qui concerne l’accès à la santé. On apprend tout d’abord que 52 % des médecins généralistes, exerçant sur le territoire de l’agglo, ont plus de 55 ans et 33 % plus de 60 ans. Et que 9,5 % des patients de plus de 17 ans consomment sans médecin traitant. « Onze communes sur treize sont en manque de professionnels de santé, indique Jean-Christophe Hamelin-Boyer, assesseur délégué à la santé. Un arrêté de l’Agence régionale de santé de 2022 a classé dix communes de la CAPFT en zone d’action complémentaire (ZAC) ». Terville et Illange font exception, et Tressange est quant à elle classée en Zone d’intervention prioritaire (ZIP).

Pour faire face à la désertification médicale et soutenir l’installation de médecins, l’agglo a mis en place une aide financière destinée à la primo-installation. Elle porte sur l’acquisition d’équipement et de mobilier nécessaire à l’adaptation de l’activité médicale. « À ce jour, quatre médecins en ont bénéficié, deux sont en cours et trois autres sont à l’étude », confie le président Pierre Cuny.

Un habitant sur quatre en affection de longue durée

Effet du Covid, la santé mentale de la population s’est dégradée. « Les demandes sont importantes », confirme Jean-Christophe Hamelin-Boyer. Ainsi, le diagnostic révèle que le taux d’affections psychiatriques de longue durée a augmenté de 4,2 % entre 2014 et 2019 sur le territoire. Et 30 % des habitants interrogés ont une mauvaise perception de leur état de santé psychique. Un sur quatre a également une mauvaise perception de son état de santé physique. Maladies métaboliques, cardiovasculaires et cancers font des ravages. Un quart des habitants sont en affection de longue durée. Plus de 90 % des décès par an pourraient être évités par un renforcement des actions de prévention, à l’image de celle menée contre l’obésité infantile dans l’agglomération thionvilloise. Enfin, Thionville compte presque 30 % de fumeurs, l’âge moyen d’initiation à la première cigarette ayant été calculé à… 14,4 ans !

Par Ludovic BEHRLÉ
Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 14/06/2023 - Par Michel KLEKOWICKI - Photo RL/Pascal BROCARD

Édito - Pénurie de médicaments : la relocalisation comme remède
  • Image
Michel Klekowicki, rédacteur en chef adjoint au Républicain Lorrain Photo RL/Pascal BROCARD
Le progrès du progrès est parfois une régression. Prenons l’exemple des médicaments. Il n’y a pas si longtemps, l’industrie pharmaceutique coulait des jours heureux dans le village global à la recherche des meilleurs coûts de production. Fort logiquement, dans les années 1990, elle s’est tournée vers les usines du monde : l’Inde et la Chine. Ils vous fabriquaient là-bas des boîtes à un rythme incroyable et, fin du fin, à un prix imbattable. Or donc, les gélules, les pilules et les molécules ont déménagé vers des continents lointains, avant de nous revenir, empaquetées comme il se doit et prêtes à l’emploi. L’Éden de la rentabilité en somme.

Patatras ! Ce bel ordonnancement mondial, pensé pour cracher du cash, s’est effondré avec la crise sanitaire. Le monde était bloqué, les usines exotiques aussi. L’Occident, fébrile, toussant et crachotant s’est aperçu avec horreur que les médicaments usuels ne tombaient pas du ciel, mais arrivaient par cargo via Anvers, Le Havre où d’autres jolis complexes portuaires. Sans livraisons, pas de paracétamol, pas d’antibiotiques, pas d’anticancéreux. Ce douloureux épisode de stress a connu de multiples rechutes, notamment l’hiver dernier lors des épidémies entremêlées de bronchiolite, de grippe et de variants plus ou moins vilains du Covid. Pénurie par ici, restrictions par là, interruption de traitements lourds aussi : il fallait réagir. Dès 2020, Emmanuel Macron avait annoncé une vague de relocalisation de la production de médicaments. Mais une branche coupée ne repousse pas si facilement : les premiers bourgeons de la souveraineté retrouvée ne devraient éclore que cette année. Mieux vaut tard que jamais : encore faudra-t-il réussir à trouver un médecin généraliste pour signer l’ordonnance. Mais ça, c’est une autre histoire…

Par Michel KLEKOWICKI
Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 16/06/2023

Pénurie de médecins libéraux : ces généralistes tirent la sonnette d’alarme
  • Image
Alix Fiorletta et Jean Salvagio, deux médecins libéraux de Rombas : « Nous perdons le sens de notre vocation. »
Alix Fiorletta et Jean Salvagio sont médecins libéraux à Rombas. Ils sont inquiets pour leur profession face au manque de généralistes qui se fait de plus en plus sentir et aux tâches administratives toujours plus lourdes. Ils affirment que la prise en charge des patients s’est fortement dégradée.

La médecine de ville est en manque de bras. La profession ne séduit plus les jeunes. Alix Fiorletta et Jean Salvagio, deux médecins libéraux de Rombas, dénoncent la lourdeur des tâches administratives qui leur prennent trop de temps et les détournent du cœur de leur métier. « Nous perdons le sens de notre vocation. »

« On ne peut pas comprendre une politique de santé publique qui tente à se mécaniser de façon certaine depuis le numerus clausus. La qualité de la prise en charge des patients se dégrade de jour en jour », confessent les deux professionnels.

Ils déplorent le nombre de consultations trop important, des obtentions de rendez-vous chez les spécialistes tardives, des hospitalisations parfois impossibles du fait du manque de personnel. « Les patients s’inquiètent à juste titre. Nous tirons la sonnette d’alarme. La revalorisation des honoraires n’est pas au centre de nos préoccupations même si elle est devenue primordiale pour de nombreux confrères. Nous sommes solidaires des actions menées dans ce sens. »

« Plus de 30 consultations par jour »

Le serment d’Hippocrate les contraint à poursuivre leur mission tant bien que mal. « La santé de nos patients doit rester au centre de nos préoccupations. Même si nous avons l’impression de bâcler notre travail. Nous assurons plus de 30 consultations par jour, cinq fois par semaine, soit 10 à 12 heures de travail quotidiens. Sans oublier les visites à domicile. Nous ne sommes pas des biens de consommation, le burn-out nous guette », s’inquiète les médecins rombasiens. « Dernièrement, notre confrère qui exerçait au sein de notre structure a décidé de rejoindre le privé pour exercer en tant que médecin salarié. Nous avons aussitôt recherché un remplaçant pour assurer sa succession. Aucun n’a voulu reprendre la patientèle. »

Actuellement, la majorité des médecins préfère, pour des raisons familiales et leur confort de vie, exercer en tant que médecin salarié ou s’expatrie au Luxembourg.

Les deux médecins ont bien une idée pour rendre de nouveau leur activité attractive : « une augmentation du tarif des consultations » qui pourrait convaincre les jeunes praticiens de s’installer en libéral.

Nous ne sommes pas des biens de consommation, le burn-out nous guette. Alix Fiorletta et Jean Salvagio, médecins libéraux à Rombas.
Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 03/07/2023 - Par Thierry Fedrigo - Photo Alexandre MARCHI

Lorraine - Grève des praticiens hospitaliers : « L’hôpital s’effondre par pans entiers »
  • Image
Si l’hôpital manque de bras, c’est aussi parce qu’il manque d’attractivité pour les jeunes médecins et les paramédicaux. Photo Alexandre MARCHI
Deux groupements de syndicats de praticiens hospitaliers ont appelé à la grève ces lundi 3 et mardi 4 juillet. Un mouvement destiné à alerter les autorités sanitaires sur la piètre attractivité de l’hôpital à la veille d’un nouvel été sous tension.

« L’hôpital s’effondre par pans entiers ! » La plupart des syndicats de praticiens exerçant à l’hôpital ont appelé à la grève ces lundi 3 et mardi 4 juillet. Deux intersyndicales, l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) et Actions praticiens hospitaliers (APH), demandent chacune et à un jour d’intervalle, à leurs adhérents et sympathisants de tomber la blouse en réponse à la décision prise le 12 mai dernier d’ajourner les négociations menées avec le gouvernement sur l’attractivité de l’hôpital pour les médecins hospitaliers et hospitalo-universitaires. Au CHRU de Nancy, vingt-six médecins sur 670 se sont déclarés en grève ce lundi, soit 4,2 % des effectifs. Un mouvement assez peu suivi à Nancy, mais également au CHR Metz-Thionville.

Les praticiens hospitaliers réclament une revalorisation de leur métier et davantage de reconnaissance de leur implication dans le fonctionnement de l’hôpital. « La profession de praticien hospitalier est devenue un véritable repoussoir », assène l’INPH dans un communiqué. « Un grand nombre de collègues de toutes les disciplines et de tous les âges démissionnent de plus en plus. Les jeunes médecins ne veulent plus s’engager dans une profession devenue aussi peu attractive », ajoute-t-il. Pour inverser la vapeur et ramener les médecins à l’hôpital, les syndicats professionnels regroupés sous la bannière INPH, comme le SNAM (Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes, biologistes et pharmaciens des hôpitaux publics) ou la CMH (Coordination médicale hospitalière), « exigent la reprise immédiate des négociations sur les mesures d’attractivité et l’attribution d’une dotation financière ».

« Augmenter les salaires de tout le personnel soignant »

Les quatorze organisations présentent dans APH sont sur la même ligne. Elles veulent une revalorisation de la permanence des soins (gardes et astreintes), et une « correction des injustices de la grille salariale des praticiens hospitaliers dues aux négociations bâclées du Ségur de la santé ». L’INPH revendique également une « augmentation générale des rémunérations pour tenir compte de l’inflation ». Le ministère de la Santé devrait recevoir les syndicats ce mardi. Pour les patients, peu de perturbations en vue. Dans les faits, beaucoup de médecins déclarés en grève assurent leur service.

C’est le cas du Pr Tahar Chouihed du CHRU de Nancy , relais en Grand Est de SAMU-Urgences de France (SUdF), l’un des syndicats rattachés à APH. Pour ce médecin urgentiste en grève mais à son poste, il est capital que le levier de la rémunération soit actionné dans les plus brefs délais : « Tout le système hospitalier est tendu en ce moment, essentiellement en raison d’un manque de ressources humaines. L’idée est donc d’alerter les tutelles sur ces difficultés de recrutement. Si au CHRU, nous ne manquons pas de médecins, en revanche, on a près de 120 postes de paramédicaux vacants. » Le signe manifeste d’un piètre engouement pour l’hôpital.

« On se rend compte qu’on n’arrive pas à attirer des médecins, mais, surtout, des paramédicaux, poursuit Tahar Chouihed. Sur les urgences, on parvient à combler notre planning, mais, en aval, on s’aperçoit qu’on a presque 200 lits fermés parce qu’on ne dispose pas des ressources soignantes. Ce problème, il faut le régler à court terme en augmentant les salaires de tout le personnel soignant. » Pas seulement des médecins.

« Pour ma part, je pense que les professionnels du soin sont extrêmement mal payés à l’hôpital public », reprend le praticien qui plaide, notamment, pour un maintien de la mesure mise en place l’été 2022 par le ministre de la Santé, François Braun : « Le tarif de la garde de nuit et de week-end pour les médecins a été multiplié par 1,5. Il faudrait pérenniser cette disposition au-delà du 31 août. Il faut vraiment prendre des décisions à court terme. Les solutions à moyen et long terme, on y travaille. Mais là, il faut tenir l’été. »

Par Thierry Fedrigo

Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 05/07/2023 - Par A.R. - Photo Archives Gilles WIRTZ

Santé - Une permanence des soins à Mercy ?
  • Image
Le cabinet médical de garde de l’Association de permanence des soins de l’agglomération messine (Apsam), à l’hôpital Legouest, à Metz, répond aux demandes de soins non programmées en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux de ville. Photo Archives Gilles WIRTZ
Le directeur général adjoint du CHR Metz-Thionville, David Larivière, répète un incontournable constat : « Nous n’avons pas assez de médecins sur le territoire, que ce soient les urgentistes ou les libéraux ». Un bilan d’autant plus catastrophique qu’il se situe à l’aube des grandes vacances. « Quand il n’y a pas assez de médecins de ville, les gens se rendent aux urgences. » Un réflexe inévitable qui s’est pérennisé au fil des années. « Les médecins libéraux régulateurs participent à la gestion des appels en étroite collaboration avec les urgentistes du Samu », apprécie le directeur, qui veille à les soulager.

Une maison médicale

Sur le territoire, il existe déjà une maison médicale dans les locaux de l’hôpital Legouest. Et l ’Association de permanence des soins (Apsam) assure l’accueil des patients la nuit, de 20 h à minuit, et le week-end. « Les médecins qui assurent les gardes ne chôment pas », certifie Serge Maurière, secrétaire général de l’Association départementale de permanence des soins. Pareille structure existe également non loin de l’hôpital Bel-Air, à Thionville. « Nous allons ouvrir une maison médicale de garde dans les locaux du CHR, affirme David Larivière. Nous avons les locaux, un bureau adossé au service des urgences de Mercy. » Tout est prêt, il ne manque qu’un médecin généraliste pour y assurer les consultations les soirées et le week-end. « On cherche, répète Serge Maurière. Nous voulons également doubler le nombre de médecins à la maison médicale de Legouest. » Appel aux bonnes volontés.

Par A.R.

Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 29/09/2023 - Par Thierry Fedrigo - Photo Pierre Heckler

Grand Est - Les habitants du Grand Est jugent leur système de santé
  • Image
Certains habitants du Grand Est doivent attendre près d’un an un rendez-vous avec un neurologue. Photo Pierre Heckler
L’Observatoire régional de la Santé Grand Est et France Assos Santé dans la région Grand Est sont allés interroger plus de deux mille habitants du Grand Est sur ce qu’ils pensent de leur système de santé. Le constat est édifiant. Entre renoncement aux soins et refus de prise en charge, la déliquescence semble se poursuivre pour les usagers.

Un système de santé en insuffisance respiratoire. Ce n’est définitivement plus une vue de l’esprit. La machine est grippée. Certains de ses rouages, inertes. Une vaste enquête menée par l’Observatoire régional de la Santé (ORS) Grand Est et France Assos Santé vient, une fois de plus, le confirmer. Entre le 28 février et le 5 mai de cette année, les deux organisations représentantes des usagers au sein des instances régionales sont allées tendre le micro à 2 101 habitants du Grand Est avec une question simple : comment vivez-vous votre santé au quotidien ? Le constat est accablant.

La consultation a été présentée ce vendredi 29 septembre par Marie Anselm, chargée d’études à l’ORS, et Émilie Gardeur, directrice de l’ORS. Elle met au jour des failles dans toute la chaîne sanitaire. Une personne interrogée sur deux affirme, ainsi, avoir été contrainte d’abandonner l’idée de se faire soigner en raison d’un délai d’attente trop long. L’enquête fait apparaître des temps de prise en charge sidérants dans la plupart des spécialités. Il faut, par exemple, patienter en moyenne plus de huit mois avant un rendez-vous avec un neurologue, autant avec un ophtalmologue, et sept mois avec un dermatologue. De même, comptez 6,8 mois pour décrocher une consultation cardiologique, 6,4 mois en gynécologie et près de six mois en endocrinologie-diabétologie. Un dentiste, 5,7 mois ; un oto-rhino-laryngologiste, 5 mois ; un chirurgien, idem; un radiologue, 3 mois.

Évidemment, il existe de grosses disparités entre les départements de la région. Il est plus difficile d’atteindre un cardiologue à Bar-le-Duc qu’à Nancy, même si les déserts médicaux ont commencé à gagner les villes. Preuve en est avec les médecins généralistes qui, pour beaucoup, ne prennent plus de nouveaux patients, même dans les centres urbains. Les usagers interrogés par l’Observatoire régional de la Santé Grand Est et France Assos Santé le font remonter. 306 d’entre eux déclarent avoir essuyé un « refus de soins » de la part d’un médecin au motif qu’il croule sous la charge de travail et ne peut plus étendre sa patientèle. « Je n’étais pas encore patiente auprès du spécialiste », témoigne l’une des sondées.

Constat alarmant

Conséquence, comme pour les spécialistes, un répondant sur deux s’est découragé et n’a pas consulté. 59 % ont fait une croix sur une auscultation spécialisée, 45 % sur une auscultation par un médecin généraliste, 38 % sur une visite à un dentiste, 36 % sur une exploration ophtalmologique… « Pour les généralistes, on trouve ce constat plutôt alarmant dans la mesure où ils sont la porte d’entrée vers un parcours de soins coordonnés », a commenté Marie Anselm, chargée d’études à l’ORS. Pour les plus persévérants, le plan B est de dénicher un autre médecin généraliste (20 %), de se tourner vers les urgences (16 %) et d’appeler le 15 (13 %). D’où ces engorgements constants des services hospitaliers où la bobologie va se frotter aux pires pathologies. 14 % seulement acceptent d’attendre un créneau disponible. Chez un généraliste, cela reste encore tolérable, puisque 40 % des usagers disent avoir réussi à obtenir un rendez-vous dans la semaine. 11 % en ont eu un dans la journée, 23 % dans les deux jours, 26 % au-delà de sept jours.

Ces difficultés d’accès aux soins sont d’autant plus dommageables qu’elles peuvent entraîner des retards de diagnostic et des complications. En matière de prévention des maladies, autant dire qu’on est proche du néant, alors que le gouvernement en a fait l’une de ses priorités. Autre élément saillant de cette enquête, le renoncement aux soins pour des questions financières. 13 % des contributeurs attendent un « meilleur remboursement de certains soins ». 35 % disent, notamment, s’être privés d’appareils auditifs, de lunettes ou de prothèses dentaires, en raison de leur coût. Un tiers d’entre eux seulement s’est vu proposer une « offre 100 % santé ». Enfin, malgré ce tableau peu engageant, une majorité des deux mille participants se perçoit en « bonne santé ». Enfin, plutôt les plus aisés (7,7/10) que les plus modestes (5,8/10).

Par Thierry Fedrigo

Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 30/09/2023 - Photo d'illustration Sipa/Mourad Allili

Santé - Un syndicat de médecins s'oppose au contrôle des arrêts maladie par l'employeur
  • Image
Le gouvernement souhaite limiter la hausse des dépenses liées aux arrêts maladie. Photo d'illustration Sipa/Mourad Allili
Le contrôle des arrêts maladie par l'employeur via un médecin mandaté est une disposition prévue dans le prochain budget de la Sécurité sociale. MG France, premier syndicat de médecins généralistes, dénonce une mesure de « casse sociale » qui doit être « supprimée ».

Il déplore une mesure de « casse sociale ». MG France, premier syndicat de médecins généralistes, appelle ce samedi à « supprimer » le contrôle des arrêts maladie par l'employeur via un médecin mandaté, dispositif prévu dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Le syndicat « alerte les parlementaires sur le danger que recèle cette disposition ».

Le gouvernement a présenté cette semaine son projet annuel de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui inclut plusieurs mesures destinées à limiter la hausse des dépenses liées aux arrêts maladie. Parmi celles-ci, cette disposition qui donnera à un employeur le pouvoir de mandater un médecin pour aller contrôler le bien-fondé d'un arrêt maladie, ce dernier étant octroyé par le médecin traitant du salarié en question. Cette possibilité de contre-visite n'est pas neuve, mais elle aurait désormais des conséquences plus lourdes : quand le médecin envoyé par l'employeur jugera l'arrêt injustifié, le versement des indemnités pourra être suspendu.

Bubu
Site Admin
Messages : 1635
Inscription : 18 avr. 2007, 22:03

Re: Pénurie de professionnels de santé

Message par Bubu »

Le Républicain Lorrain du 07/10/2023 - Propos recueillis par Anne Rimlinger - Photo Gilles Wirtz

Santé - « Libérer du temps aux médecins »
  • Image
Philippe Alarcon est chef du pôle des urgences au CHR Metz-Nancy. Photo Gilles Wirtz
Vous venez de lever le plan blanc engagé à la mi-septembre, le service des urgences se rétablit ?

Dominique Peljak : « Il y a dix jours, nous avons eu un problème d’effectif de médecins urgentistes. Entre les arrêts maladie, les congés et l’épuisement professionnel, la situation était impossible à tenir. Cette semaine, nous arrivons à des plannings corrects. »

Le problème d’effectif ne concerne plus que les médecins ?

Philippe Alarcon : « Depuis le mois de janvier et l’arrêt des personnels soignants, nous avons remis des forces vives chez les paramédicaux à Metz comme à Thionville. Face aux effectifs médicaux, nous avons régulé les admissions aux urgences, reconfiguré les services. À Thionville comme à Metz, ce sont des services de haute intensité. »

Comme vous organisez-vous pour éviter que ces problèmes ne se répètent ?

Philippe Alarcon : « Nous voulons faire en sorte que les praticiens hospitaliers viennent aux urgences. Nous venons de mettre en place la Mupa, médecin d’urgence pour personnes âgées, pour éviter les attentes sur des brancards. Les gériatres assurent la prise en charge de 9 h à 17 h. Nous comptons, par jour, une trentaine d’admissions de personnes de plus de 75 ans à Metz et vingt-cinq à Thionville. »

Dominique Peljak : « Sur ce même schéma, nous organisons l’intervention de cardiologues et d’orthopédistes afin d’accélérer les expertises et les parcours de soins. On travaille aussi avec la psychiatrie. À terme, nous voudrions avoir une équipe mobile externe de gériatrie. Il s’agit de libérer du temps aux urgentistes. Nous voulons mettre le patient au bon endroit. Faire un système raisonné pour qu’il ne craque plus. »

Vous avez également mis en place une équipe d’infirmières de première ligne ?

Philippe Alarcon : « Depuis le mois de juillet, l’équipe paramédicale de médecine d’urgence (EPMU) fonctionne 24h/24. Le médecin régulateur envoie une équipe Smur avec une infirmière qui apporte les premiers soins. »

Quelle est l’opération séduction à mener pour attirer des médecins urgentistes ?

Philippe Alarcon : « À partir de la mi-octobre, nous aurons une collaboration avec le CHU de Nancy qui va nous envoyer des renforts. Il est plus facile de recruter quand il y a du monde, que les conditions de travail sont meilleures. »

Répondre