Le Républicain Lorrain du 17/11/2015 - Par
C.F. - Photo
Julio PELAEZ
Broncho-pneumopathie chronique : le tabac, « l’ennemi n° 1 »
Les bénévoles de l’association Vair et les soignants de l’hôpital Bel-Air ont proposé aux volontaires de tester leur souffle, hier, dans la galerie du Leclerc. Tout au long de la semaine, ils seront présents en différents endroits de l’agglomération thionvilloise dans le cadre de la campagne de prévention de la BPCO. Photo Julio PELAEZ
Connue sous l’appellation générique "toux du fumeur", la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) concerne 3,5 millions de Français qu’elle use à petit feu.
L’association Vivre l’asthme et l’insuffisance respiratoire (Vair) a débuté, hier, une série d’interventions afin de prévenir des dangers de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Le Dr Pierre Botrus, chef du service pneumologie de l’hôpital Bel-Air, était notamment mobilisé pour aller au-devant du public.
Qu’est-ce que la broncho-pneumopathie chronique obstructive ?
Dr Pierre BOTRUS : « C’est une maladie au long cours, très insidieuse qui se traduit par une obstruction permanente, progressive et irréversible des voies respiratoires […] On la nomme communément la "toux du fumeur"; la toux du matin, celle qui a du mal à passer après une bronchite… En fait, ce sont ses premiers symptômes […] On estime que 15 % des tabagiques vont développer cette forme de maladie respiratoire à un moment donné de leur vie, après l’âge de 40 ans. Seules les personnes présentant un terrain naturel favorable sont impactées. »
Vous pointez du doigt la cigarette. Est-ce le seul facteur responsable ?
« Clairement, le tabac est l’ennemi n° 1 : on considère le seuil pathologique à un paquet par jour pendant dix ans. Seul l’arrêt définitif du tabac stoppe l’évolution de la maladie. Dans une moindre mesure, l’exposition aux poussières (comme l’amiante par exemple) ou la pollution atmosphérique peuvent être mis en cause. »
Comment vit-on avec une BPCO ?
« À son stade le plus avancé, la maladie est très invalidante mais avant d’en arriver là, le ré-entraînement à l’effort (marche, …) est une étape, tout comme la prise en charge rapide des infections respiratoires. Pour les cas les plus sévères, les traitements à base de bronchodilatateurs sont évidemment nécessaires […]. Actuellement, nous sommes en train de mettre en place le protocole Prado voulu par l’Agence de santé régionale qui consiste en une prise en charge régulière et étroite des malades par des infirmiers à domicile. Le but est d’éviter les hospitalisations à répétition. »
Recueilli par C. F.