Pénurie de professionnels de santé

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Bubu
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Pénurie de professionnels de santé

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Le Républicain Lorrain du 08/06/2023 - Par Ludovic BEHRLÉ - Photo RL/Marion BOUR

Thionville - Un médecin généraliste sur deux a plus de 55 ans
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Onze communes sur les treize de l’agglomération thionvilloise sont en manque de professionnels de santé. Photo RL/Marion BOUR
Comment se porte la communauté d’agglomération Portes de France Thionville ? L’évaluation de son Contrat local de santé 2019-2023 et la réalisation d’un diagnostic révèlent différents maux qui nécessitent une intervention prioritaire en cinq axes.

La communauté d’agglomération Portes de France Thionville vient donc de signer son deuxième Contrat local de santé. Ce qui a permis de dresser un diagnostic de santé partagé, incluant les habitants, les treize communes de la CAPFT, les professionnels de santé, les acteurs sociaux et associatifs de terrain et les partenaires institutionnels, permettant de prendre en compte les problématiques factuelles mais également ressenties par la population.

Ce diagnostic met en évidence divers points, en ce qui concerne l’accès à la santé. On apprend tout d’abord que 52 % des médecins généralistes, exerçant sur le territoire de l’agglo, ont plus de 55 ans et 33 % plus de 60 ans. Et que 9,5 % des patients de plus de 17 ans consomment sans médecin traitant. « Onze communes sur treize sont en manque de professionnels de santé, indique Jean-Christophe Hamelin-Boyer, assesseur délégué à la santé. Un arrêté de l’Agence régionale de santé de 2022 a classé dix communes de la CAPFT en zone d’action complémentaire (ZAC) ». Terville et Illange font exception, et Tressange est quant à elle classée en Zone d’intervention prioritaire (ZIP).

Pour faire face à la désertification médicale et soutenir l’installation de médecins, l’agglo a mis en place une aide financière destinée à la primo-installation. Elle porte sur l’acquisition d’équipement et de mobilier nécessaire à l’adaptation de l’activité médicale. « À ce jour, quatre médecins en ont bénéficié, deux sont en cours et trois autres sont à l’étude », confie le président Pierre Cuny.

Un habitant sur quatre en affection de longue durée

Effet du Covid, la santé mentale de la population s’est dégradée. « Les demandes sont importantes », confirme Jean-Christophe Hamelin-Boyer. Ainsi, le diagnostic révèle que le taux d’affections psychiatriques de longue durée a augmenté de 4,2 % entre 2014 et 2019 sur le territoire. Et 30 % des habitants interrogés ont une mauvaise perception de leur état de santé psychique. Un sur quatre a également une mauvaise perception de son état de santé physique. Maladies métaboliques, cardiovasculaires et cancers font des ravages. Un quart des habitants sont en affection de longue durée. Plus de 90 % des décès par an pourraient être évités par un renforcement des actions de prévention, à l’image de celle menée contre l’obésité infantile dans l’agglomération thionvilloise. Enfin, Thionville compte presque 30 % de fumeurs, l’âge moyen d’initiation à la première cigarette ayant été calculé à… 14,4 ans !

Par Ludovic BEHRLÉ
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Re: Pénurie de professionnels de santé

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Le Républicain Lorrain du 14/06/2023 - Par Michel KLEKOWICKI - Photo RL/Pascal BROCARD

Édito - Pénurie de médicaments : la relocalisation comme remède
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Michel Klekowicki, rédacteur en chef adjoint au Républicain Lorrain Photo RL/Pascal BROCARD
Le progrès du progrès est parfois une régression. Prenons l’exemple des médicaments. Il n’y a pas si longtemps, l’industrie pharmaceutique coulait des jours heureux dans le village global à la recherche des meilleurs coûts de production. Fort logiquement, dans les années 1990, elle s’est tournée vers les usines du monde : l’Inde et la Chine. Ils vous fabriquaient là-bas des boîtes à un rythme incroyable et, fin du fin, à un prix imbattable. Or donc, les gélules, les pilules et les molécules ont déménagé vers des continents lointains, avant de nous revenir, empaquetées comme il se doit et prêtes à l’emploi. L’Éden de la rentabilité en somme.

Patatras ! Ce bel ordonnancement mondial, pensé pour cracher du cash, s’est effondré avec la crise sanitaire. Le monde était bloqué, les usines exotiques aussi. L’Occident, fébrile, toussant et crachotant s’est aperçu avec horreur que les médicaments usuels ne tombaient pas du ciel, mais arrivaient par cargo via Anvers, Le Havre où d’autres jolis complexes portuaires. Sans livraisons, pas de paracétamol, pas d’antibiotiques, pas d’anticancéreux. Ce douloureux épisode de stress a connu de multiples rechutes, notamment l’hiver dernier lors des épidémies entremêlées de bronchiolite, de grippe et de variants plus ou moins vilains du Covid. Pénurie par ici, restrictions par là, interruption de traitements lourds aussi : il fallait réagir. Dès 2020, Emmanuel Macron avait annoncé une vague de relocalisation de la production de médicaments. Mais une branche coupée ne repousse pas si facilement : les premiers bourgeons de la souveraineté retrouvée ne devraient éclore que cette année. Mieux vaut tard que jamais : encore faudra-t-il réussir à trouver un médecin généraliste pour signer l’ordonnance. Mais ça, c’est une autre histoire…

Par Michel KLEKOWICKI
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Le Républicain Lorrain du 16/06/2023

Pénurie de médecins libéraux : ces généralistes tirent la sonnette d’alarme
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Alix Fiorletta et Jean Salvagio, deux médecins libéraux de Rombas : « Nous perdons le sens de notre vocation. »
Alix Fiorletta et Jean Salvagio sont médecins libéraux à Rombas. Ils sont inquiets pour leur profession face au manque de généralistes qui se fait de plus en plus sentir et aux tâches administratives toujours plus lourdes. Ils affirment que la prise en charge des patients s’est fortement dégradée.

La médecine de ville est en manque de bras. La profession ne séduit plus les jeunes. Alix Fiorletta et Jean Salvagio, deux médecins libéraux de Rombas, dénoncent la lourdeur des tâches administratives qui leur prennent trop de temps et les détournent du cœur de leur métier. « Nous perdons le sens de notre vocation. »

« On ne peut pas comprendre une politique de santé publique qui tente à se mécaniser de façon certaine depuis le numerus clausus. La qualité de la prise en charge des patients se dégrade de jour en jour », confessent les deux professionnels.

Ils déplorent le nombre de consultations trop important, des obtentions de rendez-vous chez les spécialistes tardives, des hospitalisations parfois impossibles du fait du manque de personnel. « Les patients s’inquiètent à juste titre. Nous tirons la sonnette d’alarme. La revalorisation des honoraires n’est pas au centre de nos préoccupations même si elle est devenue primordiale pour de nombreux confrères. Nous sommes solidaires des actions menées dans ce sens. »

« Plus de 30 consultations par jour »

Le serment d’Hippocrate les contraint à poursuivre leur mission tant bien que mal. « La santé de nos patients doit rester au centre de nos préoccupations. Même si nous avons l’impression de bâcler notre travail. Nous assurons plus de 30 consultations par jour, cinq fois par semaine, soit 10 à 12 heures de travail quotidiens. Sans oublier les visites à domicile. Nous ne sommes pas des biens de consommation, le burn-out nous guette », s’inquiète les médecins rombasiens. « Dernièrement, notre confrère qui exerçait au sein de notre structure a décidé de rejoindre le privé pour exercer en tant que médecin salarié. Nous avons aussitôt recherché un remplaçant pour assurer sa succession. Aucun n’a voulu reprendre la patientèle. »

Actuellement, la majorité des médecins préfère, pour des raisons familiales et leur confort de vie, exercer en tant que médecin salarié ou s’expatrie au Luxembourg.

Les deux médecins ont bien une idée pour rendre de nouveau leur activité attractive : « une augmentation du tarif des consultations » qui pourrait convaincre les jeunes praticiens de s’installer en libéral.

Nous ne sommes pas des biens de consommation, le burn-out nous guette. Alix Fiorletta et Jean Salvagio, médecins libéraux à Rombas.
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Re: Pénurie de professionnels de santé

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Le Républicain Lorrain du 03/07/2023 - Par Thierry Fedrigo - Photo Alexandre MARCHI

Lorraine - Grève des praticiens hospitaliers : « L’hôpital s’effondre par pans entiers »
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Si l’hôpital manque de bras, c’est aussi parce qu’il manque d’attractivité pour les jeunes médecins et les paramédicaux. Photo Alexandre MARCHI
Deux groupements de syndicats de praticiens hospitaliers ont appelé à la grève ces lundi 3 et mardi 4 juillet. Un mouvement destiné à alerter les autorités sanitaires sur la piètre attractivité de l’hôpital à la veille d’un nouvel été sous tension.

« L’hôpital s’effondre par pans entiers ! » La plupart des syndicats de praticiens exerçant à l’hôpital ont appelé à la grève ces lundi 3 et mardi 4 juillet. Deux intersyndicales, l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH) et Actions praticiens hospitaliers (APH), demandent chacune et à un jour d’intervalle, à leurs adhérents et sympathisants de tomber la blouse en réponse à la décision prise le 12 mai dernier d’ajourner les négociations menées avec le gouvernement sur l’attractivité de l’hôpital pour les médecins hospitaliers et hospitalo-universitaires. Au CHRU de Nancy, vingt-six médecins sur 670 se sont déclarés en grève ce lundi, soit 4,2 % des effectifs. Un mouvement assez peu suivi à Nancy, mais également au CHR Metz-Thionville.

Les praticiens hospitaliers réclament une revalorisation de leur métier et davantage de reconnaissance de leur implication dans le fonctionnement de l’hôpital. « La profession de praticien hospitalier est devenue un véritable repoussoir », assène l’INPH dans un communiqué. « Un grand nombre de collègues de toutes les disciplines et de tous les âges démissionnent de plus en plus. Les jeunes médecins ne veulent plus s’engager dans une profession devenue aussi peu attractive », ajoute-t-il. Pour inverser la vapeur et ramener les médecins à l’hôpital, les syndicats professionnels regroupés sous la bannière INPH, comme le SNAM (Syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes, biologistes et pharmaciens des hôpitaux publics) ou la CMH (Coordination médicale hospitalière), « exigent la reprise immédiate des négociations sur les mesures d’attractivité et l’attribution d’une dotation financière ».

« Augmenter les salaires de tout le personnel soignant »

Les quatorze organisations présentent dans APH sont sur la même ligne. Elles veulent une revalorisation de la permanence des soins (gardes et astreintes), et une « correction des injustices de la grille salariale des praticiens hospitaliers dues aux négociations bâclées du Ségur de la santé ». L’INPH revendique également une « augmentation générale des rémunérations pour tenir compte de l’inflation ». Le ministère de la Santé devrait recevoir les syndicats ce mardi. Pour les patients, peu de perturbations en vue. Dans les faits, beaucoup de médecins déclarés en grève assurent leur service.

C’est le cas du Pr Tahar Chouihed du CHRU de Nancy , relais en Grand Est de SAMU-Urgences de France (SUdF), l’un des syndicats rattachés à APH. Pour ce médecin urgentiste en grève mais à son poste, il est capital que le levier de la rémunération soit actionné dans les plus brefs délais : « Tout le système hospitalier est tendu en ce moment, essentiellement en raison d’un manque de ressources humaines. L’idée est donc d’alerter les tutelles sur ces difficultés de recrutement. Si au CHRU, nous ne manquons pas de médecins, en revanche, on a près de 120 postes de paramédicaux vacants. » Le signe manifeste d’un piètre engouement pour l’hôpital.

« On se rend compte qu’on n’arrive pas à attirer des médecins, mais, surtout, des paramédicaux, poursuit Tahar Chouihed. Sur les urgences, on parvient à combler notre planning, mais, en aval, on s’aperçoit qu’on a presque 200 lits fermés parce qu’on ne dispose pas des ressources soignantes. Ce problème, il faut le régler à court terme en augmentant les salaires de tout le personnel soignant. » Pas seulement des médecins.

« Pour ma part, je pense que les professionnels du soin sont extrêmement mal payés à l’hôpital public », reprend le praticien qui plaide, notamment, pour un maintien de la mesure mise en place l’été 2022 par le ministre de la Santé, François Braun : « Le tarif de la garde de nuit et de week-end pour les médecins a été multiplié par 1,5. Il faudrait pérenniser cette disposition au-delà du 31 août. Il faut vraiment prendre des décisions à court terme. Les solutions à moyen et long terme, on y travaille. Mais là, il faut tenir l’été. »

Par Thierry Fedrigo

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Re: Pénurie de professionnels de santé

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Le Républicain Lorrain du 05/07/2023 - Par A.R. - Photo Archives Gilles WIRTZ

Santé - Une permanence des soins à Mercy ?
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Le cabinet médical de garde de l’Association de permanence des soins de l’agglomération messine (Apsam), à l’hôpital Legouest, à Metz, répond aux demandes de soins non programmées en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux de ville. Photo Archives Gilles WIRTZ
Le directeur général adjoint du CHR Metz-Thionville, David Larivière, répète un incontournable constat : « Nous n’avons pas assez de médecins sur le territoire, que ce soient les urgentistes ou les libéraux ». Un bilan d’autant plus catastrophique qu’il se situe à l’aube des grandes vacances. « Quand il n’y a pas assez de médecins de ville, les gens se rendent aux urgences. » Un réflexe inévitable qui s’est pérennisé au fil des années. « Les médecins libéraux régulateurs participent à la gestion des appels en étroite collaboration avec les urgentistes du Samu », apprécie le directeur, qui veille à les soulager.

Une maison médicale

Sur le territoire, il existe déjà une maison médicale dans les locaux de l’hôpital Legouest. Et l ’Association de permanence des soins (Apsam) assure l’accueil des patients la nuit, de 20 h à minuit, et le week-end. « Les médecins qui assurent les gardes ne chôment pas », certifie Serge Maurière, secrétaire général de l’Association départementale de permanence des soins. Pareille structure existe également non loin de l’hôpital Bel-Air, à Thionville. « Nous allons ouvrir une maison médicale de garde dans les locaux du CHR, affirme David Larivière. Nous avons les locaux, un bureau adossé au service des urgences de Mercy. » Tout est prêt, il ne manque qu’un médecin généraliste pour y assurer les consultations les soirées et le week-end. « On cherche, répète Serge Maurière. Nous voulons également doubler le nombre de médecins à la maison médicale de Legouest. » Appel aux bonnes volontés.

Par A.R.

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