Contrat local de santé signé ce jeudi Portes de France-Thionville - Santé : prévenir plutôt que guérir
Pierre Cuny : « En matière de santé, la prévention est essentielle et doit être portée par les politiques publiques. » Photo Armand FLOHR
Parmi les maux ciblés par ce contrat local de santé Portes de France, les maladies métaboliques et cardiovasculaires, chez l’adulte et l’enfant. Photo d’illustration Anthony PICORÉ
Désormais élargi au territoire de l’agglo, le contrat local de sécurité nord mosellan signé hier – historiquement le premier à avoir été signé dans le département en 2013 – est articulé autour de six axes principaux. Revue de détail.
Un peu d’histoire
Le 16 décembre 2013, le contrat local de santé de Thionville était le premier à être signé en Moselle. Depuis, « il a non seulement été étendu à tous les territoires de l’agglomération Portes de France - Thionville, mais il a aussi fait florès », s’est félicité hier Daniel Lorthiois, président du régime local d’Assurance maladie. En effet, Metz, Forbach ont depuis marché dans ses traces. Un CLS pour quoi faire ? Mettre en œuvre des actions concertées (Agglo, Agence régionale de santé, Région Grand Est, État et Assurance maladie) aux fins de prévention en matière de santé, afin de contribuer à lutter contre les maux les plus prégnants d’un territoire. Ainsi, six axes ont été retenus pour Portes de France-Thionville.
Accès à la santé et aux soins
C’est le B.A.BA et pourtant en la matière, plus rien ne va de soi. Pour compenser les départs en retraite attendus sur la période 2018-2028, le territoire devra accueillir 26 nouveaux généralistes et 61 spécialistes. Une gageure face à laquelle l’agglo n’a pas voulu se résigner ainsi que l’ont souligné le président Pierre Cuny et son vice-président en charge du dossier, Henri Boguet. Raison pour laquelle un dispositif d’aide à l’installation complémentaire de ceux déjà existants a été voté il y a peu. Il prévoit une aide pouvant aller jusqu’à 50 % HT des investissements engagés par un praticien qui s’installe, somme plafonnée à 20 000 € HT par praticien.
Bien-être et santé mentale
Sur ce point, le diagnostic de territoire est édifiant. Jugées centrales, la question du bien-être et celle de la santé mentale demeurent problématiques : la Moselle nord connaît une surmortalité liée aux troubles mentaux du comportement. Et il n’y a pour l’heure un manque de lits consacrés à cette problématique. Certes, 20 M€ seront engagés dans le projet de clinique de la santé mentale dont la première pierre a été posée en septembre dernier. En sus, le contrat local de santé prévoit la mise en place d’une formation des acteurs du territoire aux enjeux de santé mentale.
Le tabagisme toujours…
Ennemi juré des professionnels de santé, le tabagisme est de surcroît en terrain favorable en Moselle Nord , la grande proximité du Grand-Duché et de ses tarifs attractifs en la matière annihilant les efforts du gouvernement. Résultat, la prévalence du tabagisme dans le Grand Est est dans la moyenne très haute, à 30,1 % parmi les 18-75 ans. Pour mettre le paquet sur les plus jeunes, le CLS prévoit la mise en place d’action de développement des compétences psychosociales au sein des classes de CM2, pour apprendre aux élèves qui entreront prochainement au collège – ce qui est trop souvent l’âge de la première clope – à dire non !
Environnement, maladies métaboliques et cardiovasculaires, cancers
Le cadre de vie est cité, dans la plupart des enquêtes de terrain, comme un facteur essentiel de santé. Pollution, stress, etc. sont pourtant des réalités prégnantes contre lesquelles il faut lutter aussi « en faisant en sorte que la santé soit prise en compte dans les choix opérés au sein des politiques publiques. » Plus concrètement, en matière de lutte contre l’obésité, contre les maladies cardiovasculaires ou les cancers, dont la prévalence est très élevée en Moselle Nord (29 % pour les tumeurs), de nombreuses actions seront programmées comme, par exemple, Bouge ton cœur qui propose aux personnes les plus éloignées de l’activité physiques un accompagnement adapté (séance de sports encadrée, rdv avec un professionnel de santé, atelier prévention, travail sur l’alimentation avec une diététicienne).
Dès le plus jeune âge
Pour les plus jeunes, le plan prévention de l’obésité infantile déjà engagé sur Thionville sera étendu à toute l’agglomération à partir de la rentrée 2019, via des actions d’éducation dès la maternelle et dans tous les établissements scolaires : activités pédagogiques, cycles d’activité physique, etc.
H. B.