Allo Docteur - Rubrique paramédicale
Allo Docteur - Rubrique paramédicale









RUBRIQUE PARAMEDICALE

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EN COURS : 
Un massage de Bien-Etre sera effectué devant notre caméra par Bérengère CHUPIN, infirmière D.E.


ACTUALITE :

Juin 2017 : "Massage bien-être" avec Bérengère Chupin

Octobre 2016 : Les prothèses du membre supérieur - 3
Vidéos n°6 et 7 : explication de Mr Entzmann - suite et fin


Septembre 2016 : Les prothèses du membre supérieur - 2
Vidéos n°4 et 5 : l'embarras du choix - Thierry Entzmann explique


Septembre 2016 : Les prothèses du membre supérieur
Vidéos n°1, 2 et 3 : Alan nous présente sa main myoélectrique


Juillet 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°13 : témoignage : un gai luron qui a bâti 3 maisons - partie 2


Juillet 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°12 : témoignage : un gai luron qui a bâti 3 maisons - partie 1


Juillet 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°11 : amputation partielle ou totale du pied - partie 2


Juillet 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°10 : amputation partielle ou totale du pied - partie 1


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°9 : les parties en contact avec le corps : l'emboîture - le manchon - la gaine de suspension étanche


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°8 : conditions requises pour un appareillage - vivre avec sa prothèse - rééducation - révision - réparation - renouvellement


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°7 : prothèse de sport - les esthétiques - le contact avec l'eau


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°6 : le genou électronique


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°5 : le degré de sophistication, phase pendulaire et phase d'appui, différents types de genoux et les tests


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°4 : le coût, les prothèses provisoires et définitives, les ajustements et les modes d'attache


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°3 : la chaussure et l'importance du talon


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°2 : quelques pièces constituantes - le pied prothétique et ses qualités de restitution


Juin 2016 : Les prothèses du membre inférieur
Vidéo n°1 : les matériaux et leurs propriétés


Mai 2016 : Prothèses orthopédiques : la société PROTEOR

Mai 2016 : Premier contact

Mai 2016 : Prothèses orthopédiques : introduction à notre enquète
Vidéo


Décembre 2015 : Les lentilles de contact
Vidéo


Septembre 2015 : Une gymnastique très douce spécialement adaptée au grand âge
Vidéo


Mars 2015 : Noviel Roger, professeur et fondateur de l'Ecole de Taï Chi à YUTZ, nous répond
Vidéo


Mars 2015 : Les confidences de Germaine (Ecole de Taï Chi de YUTZ)
Vidéo


Février 2015 : Quelques parades en Art Martial (Ecole de Taï Chi de YUTZ)
Vidéo


Février 2015 : Le maniement de l'éventail et du sabre - (Ecole de Taï Chi de YUTZ)
Vidéo


Février 2015 : La leçon après l'échauffement (Ecole de Taï Chi de YUTZ)
Vidéo


Février 2015 : La séance d'échauffement (Ecole de Taï Chi de YUTZ)
Vidéo


Février 2015 : Enquête : Le Taï Chi - Projet

Octobre 2014 : Le Shiatsu
ITW de Luc HOFF, professeur de Shiatsu à Ecole-Energie-Shiatsu à YUTZ


Octobre 2014 : Le Shiatsu - Projet d'enquête

Octobre 2014 : La tête et les jambes, gym douce au Belvédère d'Algrange
Vidéo n°3


Octobre 2014 : La tête et les jambes, gym douce au Belvédère d'Algrange
Vidéo n°2


Octobre 2014 : la tête et les jambes, gym douce au Belvédère d'AlgrangeV
Vidéo n°1


Octobre 2014 : La tête et les jambes à Algrange : le projet d'enquête

Mai 2014 : ITW au Lycée technique d'Ottange « Dans le domaine de l'optique »
Vidéo


Mai 2014 : Dans le domaine de l'Optique - Projet d'enquête

Mars 2014 : Régis DAUPHIN, kinésithérapeute à ZOUFFTGEN, témoigne
ITW en vidéo


Mars 2014 : La vie d'un kiné - Le projet d'enquête

Mars 2014 : ITW auprès de Laetitia ANDRZEJEWSKI et Virginie CASTAGNA, infirmières libérales à ZOUFFTGEN
Vidéo


Mars 2014 : Projet d'enquête auprès de deux infirmières libérales associées

Février 2014 : ITW de Bénédicte PETIT-MEYER, infirmière scolaire au Collège de Hettange-Grande
Vidéo


Février 2014 : Projet d'enquête auprès d'une infirmière scolaire

Février 2014 : Histoire de dents - Laboratoire 3D - TERVILLE
Vidéo


Février 2014 : Interview d'un prothésiste dentaire - Projet d'enquête


Août 2013 : Olivia Bianconi, professeur des Ecoles , à SIERCK les BAINS
Les bienfaits « des ballons » pour éviter les mauvaises postures - vidéo


Août 2013 : Projet d'enquête : une nouveauté à l'Ecole : les élèves, assis sur des ballons !

Juin 2013 : Gym douce à l'EHPAD « La Kissel »
Vidéo n°2


Mai 2013 : Gym douce à l'EHPAD « La Kissel »
Vidéo n°1


Février 2013 : Les appareillages pour malentendants
ITW d'Alexandre THIRION, audioprothésiste à THIONVILLE - Vidéo


Janvier 2013 : Les appareillages pour malentendants
Rapport de Bertrand Kirbach, audioprothésiste à THIONVILLE


Janvier 2013 : Projet d'enquête sur les appareillages pour malentendants

Janvier 2013 : La surdité liée à l'âge
ITW d'un patient : Maurice LISCH témoigne


Octobre 2012 : La dysphasie : Céline FRETON, orthophoniste à FAMECK
Témoignage vidéo


Octobre 2012 : La dysphasie - Projet d'enquête

Juillet 2012 : La rééducation d'un laryngectomisé
Jean-Marc KREMER, orthophoniste à THIONVILLE, explique...


Juin 2012 : Description d'une séance d'orthophonie
Par Jean-Marc KREMER, orthophoniste à THIONVILLE


Mai 2012 : Visite chez l'opticien

Mai 2012 : Les domaines concernés par l'orthophonie
Jean-Marc KREMER, orthophoniste à THIONVILLE, nous explique...


Avril 2012 : Ostéopathie crânienne
Anne-Charlotte BUSAC, ostéopathe à THIONVILLE, explique...


Avril 2012 : Introduction à l'orthophonie
Par Jean-Marc KREMER, orthophoniste à THIONVILLE


Mars 2012 : Rôle du kiné dans le traitement des cancers
Hubert JUPIN, kinésithérapeute à Thionville, nous explique...


Février 2012 : La vie d'une infirmière dans une résidence pour personnes âgées
HACQUIN Monique, infirmière au Belvédère de HETTANGE-GRANDE, raconte...


Janvier 2012 : Les journées de l'infirmier - Les nuits de l'infirmière - ou l'inverse
Jérôme BOËZENNEC, infirmier, explique


Décembre 2011 : « L'ostéopathie »
Anne-Charlotte BUSAC, ostéopathe à THIONVILLE, nous explique


Allo DocteurLes lentilles de contact

Questions auxquelles un opticien de Hettange-Grande, Mr WEISS Hervé, est invité à répondre. Enquête réalisée en vidéo, par Simone, pour l'Association Cancer-Espoir

QUESTIONS :
  1. Préambule : nous sommes habitués à entendre parler du port des lentilles de contact. Depuis des décennies, en fait. Nous vous demanderons de nous initier davantage à propos de ces « prothèses » (avec ou sans guillemets ?) qui, pour certains, représentent le summum du confort, et que d'autres considèrent pourtant avec une certaine circonspection. Tous s'entendent sur un point : leur coût... non remboursé semble-t-il par la SS... sauf peut-être dans certains cas, dont vous pourrez nous entretenir le moment venu. Dans un premier temps, j'aimerais que notre propos se borne au port de lentilles dites « correctrices ».

  2. Pouvez-vous simplement présenter au zoom de notre caméraman quelques échantillons, pour montrer de quoi il retourne...

  3. A partir de quelles années les progrès techniques de leur fabrication ont-ils permis qu'elles soient accessibles au grand public ?

  4. Ces progrès portaient sur quelles qualités, nouvelles, qui avaient empêché qu'on les utilise facilement, précédemment ?

  5. Le matériau qui les compose a considérablement évolué, paraît-il, depuis le tout début de leur création. Actuellement, sans entrer dans le détail des molécules composant ces matériaux, pouvez-vous nous dire s'il en existe plusieurs types, et si oui, nous en donner, d'une façon compréhensible et simple, les différences, tant du point de vue composition que du point de vue avantages et inconvénients ?

  6. Les lentilles peuvent-elles corriger les mêmes défauts de vision que les verres de lunettes ? Les corriger mieux, peut-être !?

  7. En quoi est-ce un avantage par rapport aux lunettes ?

  8. Est-il difficile de placer une lentille sur l'oeil ? Pouvez-vous nous faire une démonstration sur vous-même ?

  9. Cela risque-t-il de faire mal ? Une personne qui se maquille ne risque-t-elle pas de souiller ses lentilles ? Quelqu'un qui ne porte pas ses lentilles voit-il assez clair pour les manipuler sans correction, alors qu'elles sont petites, et transparentes !? Que fait-il si l'une tombe au sol !?

  10. L'entretien de ces lentilles est, paraît-il, nécessairement pointilleux. Il consiste en quoi ? Et pourquoi ?

  11. Combien de temps dans la journée peut-on porter ses lentilles sans les enlever ? Est-ce une moyenne ou est-ce vrai pour tous ? Qu'arrive-t-il si ce temps n'est pas respecté ? Peut-on impunément dormir avec ses lentilles ? Y a-t-il, pour la santé de l'oeil, un inconvénient au port des lentilles ?

  12. Sur certains sites internet, on nous parle d'une durée de vie des lentilles, qui serait, selon la formule, de 1 jour, 1 mois, un an... Pourquoi cette variabilité des durées de vie ? Dans quel cas choisir « un jour »... Question de ne pas avoir à se soucier du nettoyage !? Quel avantage de choisir une durée de vie de 1 mois !?

  13. Ces lentilles correctrices ne semblent pas devoir être remboursées par la SS... Par les Mutuelles non plus ?

  14. Existe-t-il un âge préférentiel où l'on achète ces lentilles ? Un milieu social préférentiel ?

  15. Connait-on la proportion de personnes qui achètent des lentilles par rapport à celle achetant des lunettes. Les femmes sont-elles plus nombreuses que les hommes ?

  16. Et, finalement, le prix de ces lentilles varie dans quelle fourchette... et bien sûr, en fonction de quoi !?

  17. Nous en arrivons aux lentilles dites thérapeutiques... celles-là remboursées, justement, au moins sous certaines conditions... Pouvez-vous nous en toucher quelques mots... ? Avez-vous personnellement déjà été amené à équiper quelqu'un de ce port de lentilles, et cela nécessite-t-il une surveillance particulière ? Connaissez-vous le nombre de personnes, (disons « en France », qui porte ce genre de lentilles, actuellement ?

  18. Enfin, il existe des lentilles dites « cosmétiques »... Avez-vous déjà été amené à en vendre !? Si moi, je souhaitais que mes yeux paraissent bleus au lieu de brun, ce serait possible !? Vous pourriez vous en charger !? A part ces idées - certes permises - mais tout de même un brin saugrenues - en quelle occasion encore ce port de lentilles « cosmétiques » ?

  19. Certaines personnes risquent-elles de ne pas du tout supporter des lentilles ? De ne plus les supporter, au bout « d'un certain temps » ? Si oui, en moyenne, combien de temps ? Est-ce alors recommandé qu'elles ne s'obstinent pas à en porter ?

  20. Par rapport aux achats de lunettes, quelle est la proportion de personnes qui achète des lentilles ?

  21. Quels conseils donneriez-vous à une personne hésitant entre « les lunettes et les lentilles » ?

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Allo DocteurLes lentilles de contact : vidéo



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Allo DocteurUne gymnastique très douce adaptée au grand âge



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Allo DocteurInterview de Roger NOVIEL, professeur de Tai-Chi-Chuan à Yutz

Une réalisation de Cancer-Espoir

Questions :

  1. A quelque part il est dit sur Internet : « Définir le Tai-Chi-Chuan, un vrai défi »... Pouvez-vous néanmoins, pour nous, essayer de le définir ?

  2. Que signifient les termes « le Yin et le Yan » ? Tai-Chi-Chuan se traduit-il en français ?

  3. En quoi le Tai-Chi-Chuan peut-il avoir une influence favorable sur la santé ?

  4. Y-a-t-il obligatoirement des mouvements ?

  5. En visionnant certaines vidéos sur internet, j'ai été assez fascinée du rythme très particulier de cette pratique, évoquant pour moi à la fois un ballet très lent, avec, parfois, une suite de mouvements étonnamment rapides, du genre karaté, ou encore une sorte de lutte à la japonaise... A quoi correspond cette diversité ?

  6. Cette pratique nous vient d'Asie, je crois ? Pouvez-vous développer un peu l'historique ?

  7. A partir de quel âge peut-on pratiquer ? Une personne de santé fragile, et, en particulier, une personne cardiaque, peut-elle sans risques pour sa santé pratiquer le Tai-Chi-Chuan ?

  8. Quelles sont les études nécessaires pour devenir professeur ? Je pense qu'il existe des diplômes ? Existe-t-il des écoles spéciales ?

D'autres questions seront susceptibles d'être posées à l'impromptu au fur et à mesure de leur opportunité au cours de cette enquête.

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Allo DocteurTai-Chi-Chuan : démonstration à l'école LE DRAGON BLEU

1- LA SEANCE D'ECHAUFFEMENT



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2- LA LEÇON APRES L'ECHAUFFEMENT



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3- MANIEMENT DE L'EVENTAIL ET DE L'EPEE



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4- QUELQUES PARADES EN ART MARTIAL



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5- LES CONFIDENCES DE GENEVIEVE



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6- Mr NOVIEL ROGER, PROFESSEUR ET FONDATEUR DE L'ECOLE, REPOND AUX QUESTIONS



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Allo DocteurInterview à l'école Energie Shiatsu de Yutz

Cancer-Espoir va réaliser une interview avec prise de vidéo auprès de Luc HOFF, professeur de shiatsu et Fondateur de l'école. Lisez ci-dessous le petit reportage de Simone, à propos de la séance de manipulation à laquelle elle s'est prêtée :

Une charmante jeune femme m'invite du geste à m'étendre au sol, dans la grande salle de l'école, recouverte d'un tapis en caoutchouc vert, amortisseur de choc. Il y a là de nombreux élèves-étudiants, qui apprennent cette pratique, sous l'oeil vigilant de leur professeur. Ils s'entraînent sur « les modèles ». J'ai accepté d'être l'un des modèles» parmi de nombreux autres. L'ambiance est active et silencieuse.

Je suis étendue, toute habillée, je viens juste d'enlever ma veste. Mes jambes sont pliées, pieds au sol, genoux en l'air. On m'a placé un petit coussin sous les fesses, et un petit polochon sous la tête. La jeune femme - oh, je m'aperçois que je n'ai pas retenu son pourtant joli prénom... qu'elle me pardonne : je vais la prénommer Irina, comme mon ancienne prof de danse sur glace...

Irina, accroupie devant moi, est en tenue blanche. Cela ressemble un peu aux tenues des judokas. Elles me pose quelques petites questions : est-ce que j'ai souvent mal à un même endroit ? Ai-je subi des opérations ?

Je n'ai pas envie de parler. Je réponds un peu par monosyllabes. Je suis sous le charme. Elle me tient le poignet, d'une main, et l'autre main me palpe, mais pas n'importe comment. Souvent, elle se contente de poser cette main à un endroit précis. Je sens des ondes de chaleur bénéfiques me parcourir. C'est incroyable, sa main est une véritable baguette magique ! « Souvent, j'ai mal là... et encore là... (je montre). Elle continue ses palpations... Là, je suis sur le méridien de la vésicule biliaire, explique-t-elle... Moi, ignare, je m'étonne un peu , car elle palpe et caresse ma jambe gauche. Et je me souviens : au lit, le soir, j'ai mal là, et là, et là. Et justement, elle est en train de me toucher ces endroits-là ! Je suis plongée dans l'euphorie. Nous parlons, néanmoins, mais à mi-voix. Elle m'explique un peu : sa main, là, c'est la main-mère, qui ne me lâche pas L'autre main circule, là où il faut. Mais, ajoute-t-elle, selon le cas, la main-mère change, parfois la droite, parfois la gauche. Je contemple le plafond, béate. C'est inouï ce que cette main me chauffe !

« Pouvez-vous vous coucher sur le ventre, me demande-t-elle » ?

Je fais la grimace... je n'aime pas du tout ! Elle s'adapte : « Couchez-vous sur le côté, le gauche d'abord » : elle me roule sur le côté, en quasi position PLS (position latérale de sécurité), puis, tournant autour de moi, elle me manipule les côtes... comme si mes côtes étaient sorties de mon corps, organes flottants, sensibles, bienheureux. Des côtes dont tout à coup je saisis l'utilité pleine et entière... Elles les enfonce, les élargit, je ne sais pas trop ce qu'elle me fait, mais c'est un vrai bonheur ! Je respire à fond, à pleins poumons, sous ses doigts.

« Vous êtes très réceptive », me dit-elle très contente.

Elle a perçu, dans tous mes muscles, les bienfaits de sa savante pratique. Elle rayonne. Moi aussi.

« Je sens vos muscles vivre sous ma main » constate-elle ».

Presque une heure entière vient de s'écouler. Normalement, nous étions partis pour « une demi-heure environ ». Je n'ai pas vu le temps passer, elle non plus.

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Allo DocteurEcole Energie Shiatsu



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Allo DocteurLa tête et les jambes

Les résidents des EHPAD ont besoin d'être beaucoup stimulés, vu leur âge, souvent avancé, et leur état de santé. Il s'agit de personnes relativement fragiles. Pendant 1 h 30, ne faire qu'une série de choses serait pour eux plutôt fatigant. En mélangeant les actions « de la tête et les jambes », au sens figuré, tout passe beaucoup mieux. Simone, l'animatrice bénévole déléguée par Cancer-Espoir, œuvre dans ce sens : nous allons assister à 3 séries de « Tête et jambes », tournées au Belvédère, à Algrange, destinée à conserver la forme intellectuelle et morale d'un maximum de personnes, dans une bonne humeur évidente... et celle-ci est encore plus importante que tout le reste, pour pallier aux risques d'état dépressifs !

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Allo DocteurLe Belvédère - Algrange

LA TETE ET LES JAMBES - 1ère PARTIE



LA TETE ET LES JAMBES - 2ème PARTIE



LA TETE ET LES JAMBES - 3ème PARTIE



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Allo DocteurVisite guidée dans les domaines de l'optique

Mr SABIO, proviseur de ce lycée, nous ouvrira les portes du département « OPTIQUE ».

La visite sera placée sous la houlette du directeur technique, Mr THIEL.

Nous projetons de conduire l'ITW de la façon suivante :

  • Présentation de Mr THIEL, lequel va nous entretenir de son rôle précis dans l'établissement, et du ou des buts projetés pour les élèves, et avec quels débouchés possibles

  • Entretien éventuel avec un ou plusieurs professeurs

  • Visite d'une classe d'optique où nous projetons d'interviewer différents élèves sur les raisons de leur choix - leurs projets - et leur sentiment personnel sur cette discipline
  • Nous les verrons à l'oeuvre, lors de quelques travaux pratiques, et toutes les explications utiles nous serons données à ce propos par le professeur

  • Enfin, histoire de pimenter un peu, nous essayerons de poser « aux potaches » quelques « colles »… Par exemple : « Tiens, voici mes lunettes... dis-moi un peu ce qu'elles prétendent corriger en ce qui me concerne... »

  • Pour finir, Mr SABIO, proviseur de ce lycée, nous fera un petit historique, et nous entretiendra des perspectives offertes aux élèves

Le lycée d'optique d'Ottange à tenu à compléter notre vidéo qui sera donc une œuvre commune, et vous sera présentée dès son achèvement.

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Allo DocteurIntervenant : Lycée Technique d'OTTANGE



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Allo DocteurEnquète chez un kinésithérapeute

Régis DAUPHIN, à Zoufftgen - « La journée ordinaire d'un kiné » - Enquête réalisée par Cancer-Espoir

Questions :

Nous allons aborder avec vous les choses, aujourd'hui, d'une façon inaccoutumée... Un peu comme si nous allions filmer, à vos côtés, des patients invisibles et muets...

Acceptez-vous d'ouvrir votre livre de RV, à la journée d'hier, ou de la semaine précédente, de nous donner l'heure de début de votre journée de labeur, et un nom (inventé), Mr Dupont, ou Mme Durand, et nous dire ce que vous allez entreprendre sur cette personne... L'interroger ? Etudier son ordonnance ? Ou bien s'agit-il d'un patient qui a déjà chez vous ses habitudes ? Enfin, veuillez nous décrire son cas, et ce que vous entreprenez ensuite avec cette personne....

Et si vous le voulez bien, racontez-nous la suite de votre journée de la même façon. Si possible, en nous présentant parallèlement les appareillages utilisés... et pour quoi faire au juste...

Nous sommes curieux de nature, et souvent, nous vous demanderons d'expliquer certains détails, de rendre plus compréhensibles certains termes techniques. De faire, sur nous, une démonstration de mouvements actifs ou passifs, et dans quel but ces mouvements ? Et puis aussi d'autres thérapies que celles « du mouvement », qui sont utilisées par vous.

Enfin, lorsque cette « journée » fictive sera terminée, la question suivante vous sera posée : « Votre meilleur ami a un fils qui envisage d'entreprendre des études de kiné. Quelles sont les satisfactions que cela pourra lui procurer, et sur quels points estimez-vous par contre devoir le rendre attentif, voire prudent »...

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Allo DocteurIntervenant : Régis DAUPHIN



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Allo DocteurLa vie d'une infirmière libérale

Enquête réalisée par Cancer-Espoir auprès de Laetitia ANDRZEJEWSKI et Virginie CASTAGNA, infirmières libérales à ZOUFFTGEN

Questions :

Pouvez-nous nous confier comment débute votre journée, à quelle heure, pour quoi faire ? Comment elle se poursuit... et jusqu'à quelle heure. Et pour quoi faire encore. Et enfin, comment elle se termine ? A quelle heure, et quelle est votre forme physique et morale, le soir venu...

Tout au long de votre récit (partagé, donc, entre toutes deux...), nous aurons l'occasion de vous faire un peu développer certains points (ici cités dans le désordre...) : quelles sortes de soins, s'adressant à quelle population - les patients sont-ils tous... gentils... faciles... compréhensifs ? Les tranches d'âge sont-elles bien réparties, ou comment se présentent-elles ? Depuis combien de temps exercez-vous ? Pourquoi, précisément, ce métier-là ? Pourquoi le libéral plutôt que l'hôpital ? Quelles sont les études que vous avez suivies ? Conseilleriez-vous à votre meilleure amie ou à votre fille de choisir ce métier ? Pourquoi oui ou pourquoi non ?

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Allo DocteurIntervenantes : Laetitia ANDRZEJEWSKI et Virginie CASTAGNA



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Allo DocteurEnquète auprès d'une infirmière scolaire

Bénédicte PETIT-MEYER va nous entretenir de sa mission d'éducatrice à une bonne hygiène de vie et à la santé auprès des collégiens :

Elle sera, dans le cadre de notre ITW, amenée à développer de nombreux points, dont quelques-uns, non exhaustifs, ci-dessous.

Questions :

  • Depuis combien de temps exercez-vous la profession d'infirmière ?

  • Depuis combien de temps exercez-vous dans un collège ?

  • Pourquoi avoir choisi précisément d'exercer votre profession sous cette forme particulière ?

  • Nous avons cru comprendre que votre rôle ne se borne pas exactement aux soins de quelques bobos ou malaises - le plus souvent et heureusement - sans gravité - mais ce rôle dépasse largement ce cadre... puisqu'il aborde une véritable éducation à la santé, et ceci sous de nombreuses formes... Nous aimerions que vous développiez à présent ce que vous réalisez, dans ce cadre, précisément...

Nous laisserons Bénédicte PETIT-MEYER développer dans le détail les différents aspects de la chose, et nous bornerons, par-ci, par-là, de demander quelques précisions.

D'avance, nous la remercions vivement d'avoir accepté, avec énormément de bonne grâce, notre proposition d'interview, et de nous avoir entrouvert... un monde ignoré... à savoir le rôle éducatif très réel et efficace que peuvent jouer à présent les infirmières scolaires « qui en veulent ! », aussi bien au niveau de la relaxation, contre le stress - au niveau du « bien dormir » et de « l'assez dormir », en abordant aussi les problèmes de la propreté, de la nutrition, des bonnes attitudes pour ménager son dos, et beaucoup d'autres choses qu'une fois grand, les patients occultent fâcheusement, trop souvent satisfaits de se contenter de « guérir » plutôt que de « prévenir »...

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Allo DocteurIntervenante : Madame PETIT-MEYER - Infirmière scolaire



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Allo DocteurInterview d'un prothésiste dentaire

Introduction :

Nous visitons l'atelier de Mr ..., lequel va donc essayer de nous initier un brin à ce travail qui semble très particulier, nécessiter un soin extrême, une technicité très rôdée ne souffrant aucun à peu près.

La première prothèse connue semble dater de 2600 ans (Wikipédia...). Elle aurait été taillée dans une dent de vache simulant 3 incisives absentes... et maintenue en place à l'aide d'un fil d'or... (on se demande bien comment !...)

Questions :

  1. Je vais droit au but : à quoi servez-vous - en résumé ?

  2. Quelles sortes d'études sont nécessaires pour obtenir votre qualification ? Les Ecoles sont-elles nombreuses, et quel est le niveau d'entrée requis ?

  3. Vous travaillez forcément et exclusivement en collaboration étroite avec le dentiste, je suppose ? Plusieurs dentistes, probablement ?

  4. Combien de personnes au total travaillent dans votre atelier ? Cela correspond-il au cas général ?

  5. Souvent, la question va se poser des matériaux utilisés. Afin de mieux nous permettre de fixer nos idées, pouvez-vous d'emblée nous citer les principaux produits utilisés, en nous les présentant sur des prothèses finies ou en cours de confection ?

  6. Nous souhaiterions à présent que vous nous présentiez quelques étapes de la confection d'une simple couronne, par exemple... et nous expliquiez dans quel cas une couronne est utile, et en quelles matières elle peut être confectionnée ?

  7. Nous souhaiterions que vous nous parliez du bridge... en nous présentant les différentes étapes... Dans quel cas un bridge est-il utile ?

  8. Nous passons à présent aux prothèses « que l'on peut enlever » (dite amovibles), et là, on distingue encore les prothèses partielles ou complètes. Pouvez-vous nous guider, là aussi, pour visionner quelques étapes du travail ?

  9. Qu'appelle-t-on un implant et à quoi sert-il ? Pouvons-nous voir chez vous un implant « libre», et un implant (ou plusieurs) fixé(s)... et dans quoi ?

  10. Tout prothésiste est-il en mesure de réaliser la confection des implants ?

  11. De gros progrès ont été réalisés pour la fabrication de ces implants... Lesquels ? Les matériaux utilisés sont-ils les mêmes pour tout les implants, et dans n'importe quel cas ?

  12. Faut-il un implant par dent ?

  13. Les implants sur la mâchoire supérieure ou inférieure posent-ils les mêmes problèmes ?

  14. Un implant dure-t-il en général pour le restant de la vie, ou non, et pourquoi, et dans ce cas, que fait-on ?

  15. Les différents coûts des prothèses s'expliquent naturellement par les différences de matériaux, et d'heures nécessaires pour leur confection... Mais pouvez-vous nous présenter dans cet ordre d'idée différentes réalisations, en commentant les différences de matériaux, et de travail ?

  16. Enfin, les matériaux utilisés présentent-ils des risques pour le patient, le dentiste, le prothésiste. Si oui, lesquels, et comment y pallier ?

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Allo DocteurIntervenant : Laboratoire 3D - TERVILLE


INTERVIEW D'UN PROTHESISTE DENTAIRE



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Allo DocteurLes enfants sur les bancs de l'école

Dos ronds ? Scolioses diverses ? Plus de 30 heures, dans la semaine, assis à l'école... S'ajoutant aux heures, affalés devant la télé - s'additionnant à celles, assis dans l'auto... Est-ce vraiment pour le bien des enfants ? La santé ne passe-t-elle pas, d'abord, par une remise en question courageuse d'habitudes acquises semblant sacro-saintes, lesquelles témoignent surtout d'une réelle sclérose de nos soi-disant « têtes pensantes », jusqu'à présent très peu agissantes !

Olivia, professeur des écoles, de plus spécialisée en sport, est un précurseur courageux et imaginatif, en la matière ! Nous aurons la faveur de pouvoir filmer une démonstration de l'heureuse initiative d'Olivia, sur des bancs d'école remplacés par de gros ballons.

  • Pouvez-vous nous décrire comment vous en êtes arrivée à être très sensibilisée à la posture des enfants à l'école, et à l'utilité de rechercher une solution pour y pallier ?

  • Peut-être dans votre précédente réponse serez-vous amenée à nous décrire votre parcours personnel. Sinon, pouvez-vous nous le décrire, et montrer en quoi ce parcours aurait aiguisé votre sensibilité particulière à « de bonnes postures » ?

  • Combien d'années d'enseignement totalisez-vous à présent ? S'agit-il d'un enseignement classique dans le primaire ? Etes-vous spécialisée pour certaines classes (CP, CM... ?)

  • Quelles sortes de mauvaises postures avez-vous eu l'occasion de remarquer lors de vos cours dans le cadre habituel ? Ces postures sont-elles plus fréquentes selon l'âge ? Le sexe ? Avez-vous déjà été amenée, lors de votre parcours d'enseignante, à avertir certains parents d'une déformation du rachis débutante de leur enfant à surveiller ?

  • Comment vous est venue l'idée de ballons en guise de siège ?

  • La taille des ballons, on peut le supposer, a une importance. La taille la mieux adaptée présente une fourchette possible de combien de cm ? Et est-ce facile de trouver des tailles de ballons adaptées à cette fourchette ? Le ballon est-il gonflé à l'air (probablement oui...) ? Mais peut-il se dégonfler, et se regonfler ? Nous supposons que vous avez toutes garanties sur sa solidité dans LA DUREE... Pouvez-vous nous le confirmer ?

  • Quel est le prix d'un tel ballon ?

  • Un ballon par enfant ? Comment va-t-il le reconnaître ?

  • Depuis combien de temps les enfants utilisent-ils à présent votre méthode ? Quelques jours ou quelques semaines ? Plus ?

  • Cela leur plaît-il ? Ont-ils évolué dans la conception qu'ils ont à présent de cette sorte de sièges ? Ont-ils accepté directement, sans manifester aucune réticence, cette nouvelle façon de se tenir ? Qu'en disent les parents ? Cela a-t-il été facile ou pas trop, de leur faire accepter l'idée ?

  • Auprès de votre administration, avez-vous dû vous battre ou non pour votre idée ? Et qu'en pensent vos collègues ?

  • Les ballons ne servent-ils que pour VOS cours, ou pour tous les enseignants de votre école ?

  • Cette méthode est-elle envisagée pour d'autres écoles ?

  • Nous croyons avoir compris que vous avez travaillé en quelque sorte en partenariat avec un kiné, de par sa fonction spécialisée pour la correction des postures viciées. Pouvez-vous nous décrire le déroulement de votre travail en commun ?

  • Si nous avons bien compris, vous envisagez 15 heures hebdo de cours « sur ballon », pour un élève. Combien d'heures de classes un élève totalise-t-il dans la semaine ? Avez-vous déjà expérimenté plusieurs semaines de ce genre de cours, et si oui, votre conclusion ?

  • En tout, votre bataille (avec ou sans guillemets) pour l'évolution des choses à l'école aura pris combien de temps ? Y a-t-il des moments où quelques difficultés de parcours ont pu vous faire douter de la réalisation ? Quel est votre sentiment actuel ?

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Allo DocteurIntervenante : Olivia BIANCONI


PRESENTATION DES BALLONS, DU POURQUOI ET DU COMMENT,

PAR OLIVIA BIANCONI



OLIVIA NOUS EN DIT UN PEU PLUS



PETITS LURONS ET LURONNES A L'OEUVRE !



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Allo DocteurGym douce - ou moins douce - dans une EHPAD - Vidéo (2)

Dans l'EHPAD La KISSEL, animatrice Simone : équilibres, travail des mains, des pieds... des genoux... du cou... du dos...

Ici il s'agit d'une gym particulièrement douce, avec un travail, encore plus en souplesse, au niveau bras et jambes, surtout. Dans la dernière partie, un travail à la barre parallèle.

Il faut souligner que les résidents dans les EHPAD sont la plupart, même en chaises roulantes, friands de ce genre d'exercices actifs, à l'inverse des mouvements passifs, réservés spécialement aux kinés. Ils bougent beaucoup trop peu, dans la journée. Il leur faudrait un moniteur tous les jours, dimanche y compris, pour les maintenir en forme - et cela paierait - mais voilà, c'est un beau rêve... QUI paierait !?

Je me suis spécialisée dans cette gym pour « le grand âge », et les personnes plus ou moins handicapées : j'ai effectué ce travail pendant quasi vingt ans, auprès de mon époux, atteint de paralysie supra-nucléaire progressive, maladie dont il fallait essayer d'endiguer les effets destructeurs.

Les vieilles voitures qui roulent se détériorent lentement. Et celles qui ne roulent pas passent très vite à la casse. Certes, ni ces gens, ni moi-même ne sommes plus cotés à l'argus, mais nous faisons « de notre mieux » et j'ai la prétention de penser que « c'est pas mal du tout » ! Les équilibres sont ici travaillés aux barres parallèles. C'est merveilleux de pouvoir en disposer ici, à l'EHPAD La Kissel de Hettange-Grande. Ces personnes ne sont pas habituées à ce genre d'exercices. Il faut qu'ils apprennent à ne pas prendre ces barres pour des déambulateurs d'un nouveau style, ou au contraire les considérer comme l'endroit de l'espace que les mains doivent fuir. Leur réflexe de savoir les utiliser juste ce qu'il faut et comme il faut est encore timide. Mais ça vient.

Après ce genre de séance, les gens sont un peu fatigués mais épanouis ! Même les dépressifs !

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Allo DocteurIntervenante : Mme Simone SCHLITTER


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Allo DocteurGym douce - ou moins douce - dans une EHPAD - Vidéo

Les personnes âgées ont besoin de bouger, autant, sinon davantage, que les plus jeunes. Elles sont très souvent contraintes à l'immobilité par différentes infirmités physiques - et à l'immobilisme par une lente et souvent irréversible sclérose de leur esprit d'entreprise, parallèlement à celle de leurs organes.

Les stimulants leur sont indispensables. Nous allons dans la VIDEO (actuellement en préparation) assister à une séance de désencrassement des articulations en même temps que d'un réveil du tonus. Echauffement - équilibres - tout est permis... en rêve... Nous rêverons, avec ces dames, et quelques messieurs, peut-être, de nous retrouver dans des situations maîtrisées différentes (en nous agitant, au rythme) : sur un cheval au galop - danseuse souriante à l'opéra - en train de secouer le tapis sur le balcon de la voisine - faire un créneau sans emboutir l'arbre qu'on ne voit pas dans le rétro cassé - corrigeant le conjoint récalcitrant - sur les vagues de la grande mer - monter lentement jusqu'au 1er étage, et en courant jusqu'au 3ème étage - recevoir à son bureau un beau jeune homme, ou une belle jeune fille, en paraissant 20 ans de moins - rentrer le ventre - serrer les fesses - bloquer les genoux - baisser les épaules - tirer le cou - s'asseoir sous l'eau, en apnée - 10 secondes - puis 15... ah, c'est possible !! Et enfin : brasse simple, crawl, brasse papillon - et qui est-ce qui va pouvoir disposer de biceps dignes de ce nom...

Pour des raisons techniques (malaise de Teddy, le caméraman...), nous vous présentons une vidéo ici abrégée. Une autre vidéo, le mois prochain, développera ce qui manque dans celle-ci : souplesse des articulations des mains et des pieds - du cou - du dos.

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Allo DocteurIntervenante : Mme Simone SCHLITTER


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Allo DocteurLa surdité liée à l'âge : interview d'un audioprothésiste (2) :

Les questions :

  1. Les indications de l'ORL vous sont-elles nécessaires, ou simplement utiles, pour délivrer ce genre de prothèses ?

  2. Faites-vous vous-mêmes subir un audiogramme au patient ?

  3. En cas de divergence entre l'audiogramme du médecin, et le vôtre, qu'y a-t-il à faire, si toutefois le problème se pose en ces termes ?

  4. Pouvez-vous mettre à notre disposition photos et schémas (en précisant l'échelle) des différents appareillages dont peut disposer le patient ? Peut-on connaître les prix, et les taux de remboursement de la Sécu (indépendamment des Mutuelles) ?

  5. Notre propos étant ici essentiellement de nous intéresser à la perte d'audition liée à l'âge, et dans le cas d'un appareil très miniaturisé, faisant intervenir une certaine habileté du doigt pour modifier la plage de fréquences audibles selon l'environnement sonore, cela reste-t-il néanmoins facilement possible chez une personne dont la mobilité et l'habileté des doigts est également diminuée par l'âge ?

  6. Nous vous soumettons le problème suivant, également et parallèlement soumis à un ORL :

    1. Dans un environnement bruyant, la personne âgée malentendante ne s'y retrouve plus, et essaye de lire sur les lèvres de son interlocuteur, pour mieux comprendre. Les fameux appareils auditifs, mis actuellement à disposition du patient, chez l'audioprothésiste, sont-ils en mesure de palier à ce gros inconvénient ?

    2. "Il entend bien, mais comprend mal"... Faut-il fatalement en conclure qu'il est bête !?

    3. Autre exemple : un ami malentendant, portant un appareil auditif de soi-disant "dernière génération", se promène à mes côtés, en ville... klaxons, sirène d'ambulances, bruits intenses de chantier en travaux à certains endroits, affolé, il enlève son appareil... et le remet en place dès que nous avons quitté les zones sonores... Ensuite, nous entrons dans un bar, un haut-parleur diffusant une musique d'ambiance est installé - il enlève à nouveau son appareil... Comment ces manoeuvres qui sont des pis-allers bien embêtants pourraient-elles être évitées !? Est-ce parce que la technique n'a pas encore réussi à pallier à ces variations brutales de volume et de fréquence, dans la vie ordinaire, ou est-ce à votre avis mon ami "qui ne sait y faire", et dès lors pourriez-vous lui dire ce qu'il y a à faire exactement pour qu'il ne soit pas tenté d'oublier son appareil "dans un tiroir" !?

  7. Enfin, en réponse plus précise aux doléances de mon ami Maurice, dans nos échanges de mails publiés en introduction, que pouvez-vous dire, pour "réhabiliter", en quelque sorte, un appareillage sophistiqué, dont il conviendrait à présent, pour le moins, de présenter aussi les facilités de maniements dans les différentes situations ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr Bertrand KIRBACH, Audioprothésiste, THIONVILLE

Les réponses :

  1. Le médecin ORL pose le diagnostique de la surdité. Ses indications, et surtout ses contre indications, sont essentielles pour le choix de l'appareillage.

  2. Je réalise un audiogramme systématique. Les fréquences intermédiaires (1500Hz et 3000 Hz notamment) sont testées car elles ont un rôle primordial en terme de phonétique. De même, je teste le comportement des oreilles aux fortes intensités pour apprécier la tolérance.

  3. De manière générale, il n'y a pas, ou peu, de différences entre les audiogrammes de l'ORL et de l'audioprothésiste.

  4. Il existe 2 grandes familles d'appareils auditifs :

    • Les contours d'oreille, dissimulés derrière le pavillon,
    • Les intra auriculaires insérés dans le conduit auditif externe.

Le choix va être déterminé essentiellement par l'importance et l'allure de la surdité à appareiller.

A l'heure actuelle, la proportion est d'environ 80% de contours pour 20% d'intra auriculaires.

Les intras, plus petits, sont souvent difficilement utilisables par les patients les plus âgés car difficiles à manipuler et demandant plus d'entretien.

Le coût de l'appareillage varie de 1000 à 2000 € par appareil, selon la performance pure (plus l'oreille est déficiente, plus l'appareil doit être performant !) pour une prise en charge de 199.71 € (à 100%) par les organismes de sécurité sociale.

  1. La plupart des appareils auditifs actuels sont automatiques et ne nécessitent aucune manipulation pour les faire fonctionner. En résumant, le réglage de l'appareil va s'adapter automatiquement selon les besoins et l'environnement.

  2. Les difficultés de compréhension dans le bruit ne dépendent pas uniquement de la qualité de la prothèse auditive. Dans une surdité où les 2 oreilles sont atteintes de façon symétrique, il est indispensable d'équiper le patient avec 2 prothèses réglées en stéréophonie pour obtenir le meilleur résultat possible en environnement bruyant.

A priori, les difficultés de compréhension d'un individu ne sont pas liées à ses capacités intellectuelles !

Dans le cadre d'une surdité liée à l'âge, ou presbyacousie, les 2 oreilles sont atteintes de façon symétrique. Il est donc indispensable qu'elles soient appareillées ensemble pour une bonne audition en environnement bruyant. L'appareillage bilatéral est le seul qui permette la meilleure compréhension et le meilleur confort possibles en toutes circonstances.

  1. L'appareil sophistiqué n'est valable que s'il est justifié par les performances réelles de l'oreille. Il vaut bien souvent mieux équiper les 2 oreilles de prothèses moins performantes, donc moins coûteuses, qu'avec un seul appareil de très haut de gamme.

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Allo DocteurLa surdité liée à l'âge : interview d'un audioprothésiste - Vidéo

Introduction :

Il existe semble-t-il plusieurs types de prothèses auditives, les unes extérieures au conduit auditif, les autres pratiquement invisibles, et très miniaturisées.

En introduction à notre enquête, il nous semble opportun de publier un échange de mails entre la rédactrice d'ALLO DOCTEUR, Simone, et l'un de ses amis, Maurice...

Maurice :

Je vais te faire part de mon expérience de mon appareil auditif avant qu'il ait atterri dans le tiroir.

Je suis allé chez XXXXX un peu au hasard... moulage du conduit auditif audiogramme etc...

Au premier essai tout allait bien tant que j'étais dans le bureau insonorisé de l'audioprothésiste.

Les problèmes ont commencé quand je suis sorti du magasin (au centre ville) : le chantier avec le marteau piqueur... les bus, voitures, camions, etc... J'ai enlevé le truc et je me suis dit : "on verra ça au calme."

Finalement j'ai constaté que je n'avais qu'une seule possibilité de réglage c'était le volume.

Si on veut intervenir sur les graves ou les aiguës, il faut aller chez XXXXX, il le branche sur un ordinateur, fait le réglage et transmet le réglage dans l'ordinateur de l'appareil.

Simone :

Pourquoi ne l'as-tu dès lors pas fait !?

Maurice :

Bien sûr que je l'ai fait et je me suis vite aperçu qu'il aurait fallu que j'aille voir mon régleur trois fois par jour pour chaque situation ou ambiance particulière et je pense que les fabricants ont dû se faire les mêmes remarques que moi et ont été obligés de déléguer les différents réglages d'ambiance à l'utilisateur .

On a fait des progrès depuis : il y a entre autres plusieurs réglages d'ambiance par exemple au restaurant, à l'usine, au concert, etc... Ce sont des réglages qui diminuent les fréquences les plus gênantes dans chacun des cas.

Simone :

Cela serait donc possible pour toi ? Est-ce dès lors une question de finances ? Sinon pour quelles raisons ne te procures-tu pas ce genre d'appareillage !?

Maurice :

Tu as deviné : il y a effectivement une composante financière, mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi un manque de confiance qui s'est instauré du fait que chaque fois que je vais voir le vendeur il me dit que mon truc est périmé et qu'il y a mieux. Si je les écoutais j'en aurais déjà acheté une demi douzaine !

Mais le rêve des techniciens, c'est de séparer la parole du bruit, malheureusement on est encore très loin d'y parvenir contrairement à ce que prétendent les vendeurs de ces appareils qui disent à chaque fois qu'on vient les voir que l'appareil qu'on a est complètement périmé et qu'on a fait de gros progrès depuis.

Simone :

C'est peut-être vrai !? As-tu des preuves que c'est faux ?

Maurice :

La preuve, si c'en est une, c'est que les appareils de la plupart de mon entourage sont relégués dans le fond d'un tiroir. Il serait peut être intéressant de faire des statistiques à ce sujet.

Le cerveau humain est capable de cette performance, "séparer la parole du bruit...", il utilise entre autres la stéréophonie pour localiser l'origine du son intéressant. Pour cela il détecte le retard qu'a un son entre une oreille et l'autre à raison de 300 mètres par seconde ça fait en gros un millième de seconde et là il trouve encore un tas de nuances.

Ce que les vendeurs ne tiennent pas tellement à réaliser c'est la différence entre entendre et comprendre, pour eux s'il y a un problème ils collent un appareil, alors que souvent il faut aussi rééduquer le cerveau, il ne s'agit pas seulement d'aplatir l'audiogramme.

Simone :

Là, franchement, je te trouve dur... Rééduquer un cerveau, est-ce bien du domaine de l'audioprothésiste !!? Comme l'oreille d'une personne âgée perçoit moins bien les sons aigus, il faudrait des appareils qui amplifient juste dans une certaine gamme de fréquence, et pas dans les autres, perceptibles, elles, encore normalement... Ces appareils existent-ils à l'heure présente, et, si oui, sont-ils facilement manipulables par une personne âgée, laquelle, même bien portante, a perdu de la souplesse au niveau de la précision du geste des doigts ?

Maurice :

Tu as raison, ce n'est pas à l'audioprothésiste de rééduquer le cerveau. Peut être faut-il trouver une nouvelle spécialité.

Ces appareils qui n'amplifient que les gammes de fréquences défaillantes existent. L'ennui, c'est que si l'on prend comme exemple une même personne placée dans un contexte avec des bruits parasites, les fréquences à éliminer ou à renforcer ne sont pas les mêmes dans un local dont les murs sont couvert de tentures ou de carrelage, autrement dit les réglages sont assez complexes.

Curieusement, ce n'est pas au niveau des doigts qu'est le problème car la technique a trouvé une parade : un clavier sur un appareil grand comme un téléphone portable qui émet sur une radiofréquence et c'est la prothèse qui reçoit le signal.

Le problème se serait plutôt d'interpréter une situation complexe et de transférer le réglage qui en découle sur un appareil électronique… pas simple pour une personne âgée.

J'ai cherché sur Google le langage des signes et aussi la lecture labiale. C'est très intéressant.

J'espère que tout mon blabla t'aidera un peu pour ta prochaine vidéo.

Simone :

Oui, je vais regarder moi aussi, mais cela représente un autre thème de recherche...

Questions à un audioprothésiste, interviewé en vidéo :

Nous allons supposer que je sois une patiente qui vienne vous consulter pour une éventuelle prothèse auditive...

  • Qu'allez-vous me dire ou me demander, en premier lieu ?

  • Si je vous présente le résultat d'un test réalisé chez l'ORL (audiogramme, je crois ?), allez-vous m'en faire réaliser un autre par vos soins, ou celui de l'ORL serait-il suffisant... ?

  • Je m'inquiète bien sûr du prix... et comme mes 2 oreilles sont atteintes, presque au même degré, selon l'ORL, pensez-vous qu'un seul appareil puisse néanmoins me contenter, ou est-il fortement préconisé dans ce cas de posséder 2 appareils, un pour chaque oreille ?

  • Pouvez-vous dès lors me présenter vos différents appareillages, m'en donner les prix, et les avantages (et... possiblement... les inconvénients). Probablement aurais-je déjà, pendant cette présentation, de nombreuses questions à vous poser...

  • Pour réaliser ces appareillages, un moulage du conduit est-il obligatoire ?

  • Réalisez-vous une éducation pour l'utilisation de l'appareillage ? Si oui, en combien de séances ?

  • Certaines personnes se plaignent de la pénibilité à l'usage. Ainsi le patient que nous avons interrogé, et qui possède différents appareils, l'un acheté chez un audioprothésiste, il y a 20 ans... et quelques autres, plus récents, mais achetés sur catalogue, et dont le très bas prix ne semble pas être un critère de sophistication, me disait, entre autres, qu'avec son appareil "sérieux", il m'entendait "mieux", mais que cela était plus pénible... En quelque sorte, il semblait avoir mal (?). Qu'en pensez-vous ?

  • Est-il bon, de jour, de ne jamais quitter son appareil ? Pour dormir, probablement vaut-il mieux l'enlever ? Est-il facile ou plutôt difficile de se livrer à ces manipulations ?

  • Le positionnement de la pile est-il délicat ?

  • Ce sont semble-t-il surtout dans les fréquences aiguës que les personnes atteintes de surdité liée à l'âge sont handicapées. Il semble avéré qu'en fonction du lieu où elles se trouvent, et de la nature des bruits émis, cela va représenter pour elles des degrés de difficultés très différents pour distinguer les voix les unes des autres.

    • Le 1er cas, celui du patient Maurice, dans son logement, avec MA seule voix "dans l'oreille", aucun bruit particulier par ailleurs. Aucune difficulté, ni avec, ni sans appareillage...
    • Au téléphone, cela se complique. Si nous avions été plusieurs, à parler plus ou moins en même temps, p.ex. lors d'un banquet un peu bruyant, vos appareillages eussent-ils encore été utiles ? Eussent-ils été gênants ? Selon les circonstances extérieures, existe-t-il des réglages particuliers à réaliser, de quelle nature et en fonction de quelles sortes de bruits ou de sons ? Et si oui, cela existe sur quel(s) type(s) d'appareil ? Et dans ce cas la manipulation pour se trouver "dans la bonne gamme" est-elle compréhensible par Mr Dupont, français moyen disposant - on va dire : "d'un capital réflexe et de souplesse normal" ? Est-ce dès lors, le cas échéant, aussi envisageable chez une personne de 80 ans, légèrement handicapée dans ses mouvements par de l'arthrose, p.ex., mais possédant de bonnes facultés intellectuelles ?

    • Si une personne bouge beaucoup, en changeant fréquemment d'environnements sonores dans une journée, existe-t-il des solutions faciles à propos d'appareillages ?

  • Avez-vous des conseils particuliers à donner ?

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Allo DocteurIntervenant : Mr Alexandre THIRION, Audioprothésiste, THIONVILLE


1e PARTIE



2e PARTIE


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Allo DocteurLa surdité liée à l'âge : interview d'un patient - Vidéo

Introduction :

Je présente Maurice aux auditeurs-spectateurs : tu es donc un ami de longue date, et depuis de longues années, si je ne me trompe, tu te plains de problème gênants de surdité... Par ailleurs, tu menais une vie physiquement très saine, puisque, de longues années, et encore à ce jour, tu effectues des prouesses sur la patinoire de METZ... Si nous pouvions présenter en finale une petite séquence de tes prouesses de patineurs, cela montrerait que le patinage conserve la bonne forme physique, à défaut de l'intégrité totale de l'oreille.

Les questions :

  • Tu as quel âge à présent ?

  • Depuis quand as-tu remarqué des difficultés d'audition ?

  • Ton environnement professionnel ou de loisirs était-il bruyant ?

  • As-tu présentement des difficultés pour entendre et comprendre mes paroles ? Je suppose que tu n'as pas mis ton appareil d'audition... ? Un échange de mails entre nous a bien montré "le pourquoi du comment", mais voudrais-tu nous répéter : pourquoi, le plus souvent, ton appareil reste dans un tiroir ?

  • Peux-tu nous présenter ton appareil, Jérémy va faire un zoom dessus : où est la pile, peux-tu la sortir et la replacer ? Est-ce difficile de le faire ? Comment allumes-tu l'appareil ? Peux-tu le placer devant nous dans l'oreille ?

  • Existe-t-il un appareil pour chaque oreille ?

  • De quand date cet appareil ?

  • Je suppose qu'à l'heure présente, il existe des perfectionnements... J'ai invité des audioprothésistes à s'expliquer, à ce propos... toi-même peux peut-être aussi nous en toucher un mot ?

  • Disposes-tu à l'heure présente d'autres appareils, et lesquels ? (Maurice va nous présenter tout un lot d'appareillages achetés "sur catalogue", à 20 ou 30 €... et nous aurons un certain mal à rester sérieux...)

  • Dans notre présent environnement (calme), m'entends-tu mieux avec ou sans ton appareil !?

  • J'ai remarqué qu'au téléphone, tu as beaucoup de mal à me comprendre, davantage que de vive voix, je pense?

  • Lorsque tu as acheté ton appareil, te servait-il, au début ? Si oui, pourquoi plus trop maintenant ?

  • Si je te parle plus fort, m'entends-tu mieux ?

  • Je vais prononcer une phrase à "hauteur normale", et tu vas la répéter si tu le veux bien... elle sera hors de notre contexte de conversation...

  • Veux-tu brancher la télé, je vais prononcer une phrase hors contexte, tu vas essayer de la répéter...

Suite :

La conversation sera improvisée, en fonction des idées qui peuvent nous venir à l'esprit... (Maurice va nous donner d'intéressantes précisions sur l'audition dans des lieux connus et inconnus...)

Au final :

Quelques minutes de danse sur glace avec une partenaire, datant de quelques années, seront présentées pour montrer que Maurice s'est maintenu longtemps en excellente forme physique... et ce jour encore, puisque son bras plâtré témoigne de son audace actuelle, même si l'état de son ouïe n'est plus ce que sont encore les muscles de ses mollets !

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Allo DocteurIntervenant : Mr Maurice LISCH, patient


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Allo DocteurLa dysphasie - Vidéo

Le mot nous a intrigués. J'ose même dire effrayés... Cela allait-il bien se prêter à un sujet intéressant tout un chacun, et explicable d'une façon simple...? Et, finalement, nous entretenant une première fois avec vous (je vais dire "tu"...), il nous a paru tout à fait compréhensible, et intéressant !

  1. Peux-tu expliquer en quoi consiste cette dysphasie ? Et peux-tu nous donner des exemples concrets de plusieurs symptômes de ce handicap... (le handicap est-il reconnu officiellement ?)

  2. A partir de quel âge apparaît la dysphasie ?

  3. Peut-on affirmer que c'est "génétique", ou est-ce qu'on ne sait pas ?

  4. S'agit-il d'un trouble mental affirmé ? Ou neurologique ? Une partie du cerveau est-elle d'évidence atteinte ?

  5. Un acteur de santé initié (ex. = un orthophoniste), voit-il de suite qu'il s'agit d'une dysphasie ?

  6. Peux-tu donner la différence entre une dysphasie et une dyslexie ?

  7. Quels sont le ou les handicaps qui peuvent résulter pour la personne - ou l'enfant - de cette maladie. (Est-ce bien "une maladie" ? )

  8. Quelles sont les possibilités de rééducation ? La réussite dépend de quoi ?

  9. Peux-tu nous dire ce que tu entreprends exactement avec un patient dysphasique ?

  10. Y a-t-il une durée préconisée pour la séance ?

  11. Sur quelle durée totale porte la rééducation ?

  12. Tous les cas peuvent-ils guérir, ou, sinon, de quoi dépend la guérison (ou la correction du défaut, si le terme "guérison" est inapproprié...)

  13. Existe-t-il des classes spéciales pour les enfants dysphasiques ?

  14. Un adulte dysphasique, qui n'aurait pu être soigné plus tôt, peut-il "guérir" ?

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Allo DocteurIntervenante : Céline FRETON, Orthophoniste, FAMECK


LES DYSPHASIES



LA PRISE EN CHARGE



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Allo DocteurLa rééducation d'un larynctomisé : Mr J.M. KREMER, Orthophoniste, THIONVILLE

Nous ne nous représentons pas toujours en quoi consiste ce genre d'opération, bien que le Dr D.GAILLOT ait eu l'amabilité de réaliser pour nous un intéressant développement sur la question...
  1. Voudriez-vous rappeler pour nous, brièvement, en quoi peut consister ce genre d'opération, et suite à quoi ?

    La laryngectomie totale consiste en l'ablation chirurgicale du larynx, suite à une lésion cancéreuse envahissante ; c'est une opération vitale. Dès lors qu'il est privé de son larynx, le malade respire par un orifice permanent situé à la base du cou, qu'on appelle trachéostome. La bouche n'est alors plus reliée qu'à l'oesophage vers l'estomac, pour l'alimentation. Le nez et la bouche ne servent plus à la respiration, et il faut prendre des précautions respiratoire pour protéger les poumons (filtres trachéaux). Souvent, une radiothérapie complémentaire vient compléter le traitement chirugical de la tumeur.

  2. Voudriez-vous rappeler le handicap qui s'en suit ?

    La laryngectomie totale entraîne un certain nombre de conséquences, dont la perte de la voix est la plus connue et la plus traumatisante: la personne sait parler mais n'a plus de voix. Mais l'ablation du larynx provoque aussi d'autres séquelles qui nécessitent que le malade se réhabilite et vive autrement : parfois perte partielle des saveurs, perte des odeurs, moins de force physique en raison de l'impossibilité de bloquer son expiration...

  3. Pourriez-vous nous décrire quelle va ou vont être les méthodes utilisées par vous pour aider le patient (durée d'une séance, durée totale de la rééducation, description aussi détaillée que possible des exercices dont va bénéficier le patient) ?

    Bien évidemment, je ne puis vous donner qu'un aperçu schématique d'une rééducation, car celle-ci est toujours faite sur mesure pour chaque malade. Il y a des personnes qui vont assez rapidement recouvrer une nouvelle voix (à cause de la perte des cordes vocales), d'autres qui mettront plus de temps, d'autres, heureusement peu nombreux, qui n'y parviendront jamais. Disons en gros qu'entre 6 mois et 1 an, à raison de deux séances de 30 mn par semaine en moyenne, une personne peut apprendre une technique de voix oro-oesophagienne, qui consiste à injecter volontairement de l'air dans l'entrée de l'oesophage, puis à éructer volontairement en produisant un son pharyngien qui sera articulé en parole. Cela lorsque le malade n'a pas pu bénéficier d'un implant phonatoire (ou prothèse phonatoire, petit tube en silicone, amovible et à changer régulièrement tous les 6 à 8 mois en moyenne) ; dans le cas de pose d'implant, la technique est différente, on se sert de l'air des poumons en obturant le trachéostome et le son pharyngien produit constitue alors la voix trachéo-oesophagienne, en principe beaucoup plus simple et rapide à obtenir, et de meilleure qualité en raison de la fluidité (parole moins hachée). Cependant, le port d'un implant implique une plus grande surveillance médicale, des soins d'hygiène plus contraignants, et le remplacement régulier de la prothèse dès qu'il y a dysfonctionnement (tube bouché, fuite de liquides qui font tousser...).

  4. Nous dire aussi s'il existe des degrés dans la rapidité d'apprentissage des patients, et en fonction de quoi ?

    J'ai en partie déjà répondu à cette question ; tout dépend aussi de l'amplitude de l'intervention (fonction de la situation et de la grosseur de la tumeur), de l'âge du malade, de sa capacité à comprendre ce qui se passe désormais, de sa motivation à apprendre une nouvelle voix et des possibilités de "faire son deuil" de l'ancienne voix.

  5. Cet apprentissage nécessite-t-il une grande volonté ? Y-a-t-il pour le patient des difficultés de compréhension ? Est-ce physiquement difficile et astreignant ?

    Il faut bien sûr au patient une grande volonté et une réelle motivation, car cet apprentissage peut être long, et les résultats pas toujours à la hauteur des attentes de la personne. Par ailleurs, il faut bien comprendre ce qui se passe, apprendre à avoir de nouvelles sensation et accepter une nouvelle image de soi, pour soi-même et pour les autres. Dans ce sens, le rôle de soutien de l'entourage est primordial.

  6. Quelle tranche d'âge est le plus concernée ?

    Les patients ont entre 50 et 75 ans, voire plus; les hommes sont plus touchés par cette maladie que les femmes (tabagisme, éthylisme... et facteurs environnentaux).

  7. Y a-t-il des patients qui abandonnent la rééducation, et pourquoi ?

    Dans ma pratique de plus de 38 ans, ce cas est extrêmement rare ; au contraire, après la rééducation, les malades ont parfois du mal à se passer de leur orthophoniste, et il faut mettre en place un "sevrage" progressif accepté.

  8. Pouvez-vous nous parler du climat qui existe entre le patient et vous lors de ce genre de rééducation ?

    Lorsqu'on accepte d'accompagner ce type d'opéré, porteur d'une maladie qui signifie encore trop "mort", on entre dans la vie de la personne, et pour un bon bout de temps ; je vois certains malades pendant plusieurs années de suite... Progressivement se met en place une relation thérapeutique fondée sur la confiance, et parfois une grande complicité naît. Cette relation d'aide est très enrichissante pour le thérapeute comme pour le malade. Et puis, il faut reconnaître que "redonner la parole" - la voix - à une personne qui l'avait perdue, et qui se retrouvait démunie dans le domaine de la communication, ce n'est pas rien... D'autant que l'orthophoniste est souvent aussi un médiateur entre le malade et son entourage, et assure une surveillance et des conseils pour la vie de tous les jours (on peut parfois vite adresser le malade au spécialiste si quelque chose de suspect apparaît).

  9. Des séances de "remise à niveau" sont-elles prévues ? Sont-elles rares, ou, au contraire, systématiques ?

    Il arrive en effet souvent qu'après une rééducation au long cours, et une interruption de quelques mois ou de quelques années, on revoit notre patient pour refaire des sanecs d'entretien, ou de redémarrage s'il y a eu un incident (nouvelle intervention, changement d'implant...).

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Allo DocteurUne séance d'orthophonie : Mr J.M. KREMER, Orthophoniste, THIONVILLE

Nous vous demandons de choisir un cas-type, de choisir un prénom pour cette personne, afin de lui donner corps, de donner son âge et pourquoi elle vient vous consulter, et ensuite de faire une sorte de film avec vos mots, en nous décrivant d'une façon vivante (dialogues souhaités, si utiles...) comment cela se passe exactement chez vous pendant cette séance - sans oublier vos petits (ou grands encouragements - les petites pauses-repos éventuelles, les réactions éventuelles de la maman (ou du papa) s'ils sont présents, et s'il s'agit d'un enfant... Même ses révoltes, s'il y en a, même vos propres difficultés, si vous en éprouvez... Et aussi le langage particulier que vous allez devoir utiliser pour être bien compris... et écouté !

Monsieur Christian XXL vient nous consulter à la demande de l'équipe chirurgicale de Nancy qui l'a opéré d'une tumeur laryngée. Il n'a plus de larynx, donc plus de voix. Je fais sa connaissance administrative, et lui demande de me raconter son histoire. Il est accompagné de son épouse. Lors de la première séance de contact (bilan orthophonique), je lui explique ce qui se passe en termes de conséquences post-opératoires, en faisant des dessins et en lui montrant des planches anatomiques.

Voici une séance "scénarisée" type, en sachant que toute spontanéité thérapeutique est perdue...

- Moi : "Bonjour Monsieur XXL, comment allez-vous ?"

- XXL: "ça va me répond-il en chuchotant - M. XXL ne peut que chuchoter -, mais c'est dur..."

- Moi : "Avez-vous bien compris ce que je vous ai expliqué la semaine dernière, vous savez, c'est compliqué, n'hésitez pas à me demander si vous ne comprenez pas quelque chose..."

- XXL : "Je m'énerve quand ma femme ne comprend pas ce que je dis !"

- Moi : "C'est normal, c'est dur pour elle aussi, il faut qu'elle vous regarde bien en face, et que vous la regardiez en parlant lentement. Je vais vous apprendre à faire des bruits avec votre bouche, on entendra mieux vos chuchotements : faites tch tch tch, et maintenant kr kr kr, et pe pe pe, et te te te, et ke ke ke, et tss tss tss, vous voyez, vous arrivez à faire presque toutes les consonnes ; la voix, c'est pour les voyelles, d'ailleurs c'est le même mot, voyelle ça veut dire voix..."

M. XXL fait consciencieusement les bruits avec la bouche, il est content.

- Moi : "Vous voyez, vous arrivez bien. Maintenant, nous allons apprendre à bien respirer avec votre trachéostome, en faisant en même temps des petits bruits avec les lèvres, vous inspirez puis expirez en faisant en même temps pe pe pe..."

M. XXL essaie, ne coordonne pas bien respiration et bruits.

- Moi : "c'est pas mal pour la première fois, on continue, recommencez, c'est la base de l'apprentissage de la voix oesophagienne, pour éviter des bruits de respiration parasites."

M. XXL recommence et réussit un peu mieux. Il commence à fatiguer.

- Moi : "Maintenant, nous allons essayer de roter, car votre nouvelle voix, c'est en rotant que vous la ferez, mais les gens ne le sauront pas, ils croiront que vous êtes ventriloque. Il faut injecter de l'air dans la gorge, et quand cet air ressort, ça fait un bruit, alors on dit a ou é, et c'est un son de la parole."

Je lui montre comment on fait. M. XXL essaie, en forçant et en contractant son cou cicatriciel, et aucun air n'entre, ni ne sort en faisant du bruit.

- Moi : "C'est comme cela, mais là, on dirait que vous faites de l'haltérophilie, il ne faut pas forcer, il faut rester décontracté, souple, recommencez à faire des bruits avec les lèvres pss pss pss, détendez vous bien et recommencez !

M. XXL essaie à nouveau et parvient à injecter une "bulle" d'air, qui descend dans l'estomac...

- Moi : "Vous voyez, ça vient, mais vous avez encore trop forcé, mais c'est comme ça qu'il faut faire."

Nous essayons encore plusieurs fois, mais M. XXL commence à être un peu fatigué, et se décourage.

- Moi : "On va s'arrêter pour aujourd'hui, vous avez beaucoup fait, nous reprenons tout cela vendredi matin. En attendant, vous faites plusieurs fois par jour l'exercice de respiration en faisant les bruits avec la bouche, pour bien coordonner la séparation entre le souffle et les bruits de bouche, et vous faites plein de bruits avec les lèvres, la langue etc. Cela prend du temps, mais on va y arriver ensemble. Quand ça ira mieux, vous demandez à votre femme de venir avec vous, on lui montrera."

Je donne un nouveau rendez-vous à M. XXL en le félicitant pour son travail, et nous prenons congé. La séance a duré 35 minutes, nous sommes contents tous les deux de notre travail. Voilà une "ambiance" qui peut refléter ce qu'est une première séance de rééducation avec une personne laryngectomisée, mais en vrai c'est beaucoup mieux.

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Allo DocteurPetite visite chez l'opticien : Mr Hervé WEIS, de SARAH VISION à Hettange-Grande

Simone : Bonjour, Monsieur l'opticien ! Aujourd'hui, je ne viens pas en cliente, mais en curieuse... afin de vous interviewer pour notre magazine-internet ALLO DOCTEUR. Voici quelques questions, dans le désordre :

Question :

Lorsqu'on vient vous acheter des lunettes, l'on a, d'avance, peur de la facture, quand bien même ces lunettes vont être remboursées... très partiellement d'ailleurs... Dans une paire de lunettes, qu'est-ce qui coûte donc si cher !?

Réponse :

En effet je dois reconnaitre qu'une paire de lunette de qualité coûte assez cher, cependant cela peut s'expliquer par de nombreuses choses.

Commençons par la monture, car le prix d'une monture est vraiment aléatoire en fonction tout d'abord du lieu de fabrication, une monture "made in France" faite à la main aura un coût de fabrication plus important qu'une monture faite à la chaine dans un pays d'Asie, ce qui se ressent obligatoirement au niveau de la facture. Le matériau utilisé également (acétate, titane, optyl, bois, etc…). La marque y est aussi pour beaucoup dans certain cas et ne reflète pas forcément quelque chose de qualitatif... Méfiance... Ce qui coûte cependant le plus cher pour le consommateur, ce sont les verres. Il faut savoir que fabriquer un verre demande une précision très importante et nécessite du matériel de très haute technologie. Je pense surtout aux verres les plus chers du marché qui sont les verres progressifs s'adressant donc aux personnes presbytes (vers 40-45 ans). Ce sont des verres qui sont usinés point par point en fonction de chaque personne parce que chacun possède son propre comportement visuel. Il ne peut y avoir aucun défaut lors de la fabrication. Lors de la phase de fabrication du traitement Anti-reflet la moindre poussière engendre un défaut. Le verre doit donc être recommencé depuis le début. Pour plus de détails je vous invite à aller faire un tour sur mont-royal.fr (fabriquant de verres francais basé à Goetzenbruck dans le 57) ou encore varilux.fr (Essilor étant le N°1 mondial).

Question :

Pardonnez-moi de vous pousser un peu dans vos retranchements, mais je profite de l'occasion... Voilà : j'ai vu, exposées dans certains lieux, des lunettes "dites de lecture", censées convenir à tous, et coûtant quelques dizaines d'Euros. Qu'en pensez-vous ?

Réponse :

Oui je connais, j'en vends également. Cependant "convenir pour tous" n'est pas juste. Ce sont des lunettes prémontées (l'opticien les achète en l'état et ne taille pas le verre lui-même contrairement à d'habitude), celles-ci regroupent un certains nombre de corrections, les plus courantes commençant par +1.00 généralement. Il faut les prendre comme des lunettes de dépannage car tout d'abord la correction est identique aux 2 yeux ce qui est rarement le cas chez un patient (le résultat ? un œil moyennement corrigé et l'autre surcorrigé, ou l'inverse etc.). Il faut savoir aussi que ces lunettes ne corrigent pas l'astigmatisme (défaut visuel donnant une image étalée, les lettres bavent). Ces lunettes ne sont donc pas miraculeuses et ne tiennent généralement que quelques mois.

Question :

Les ophtalmologues sont des gens fort occupés à l'heure actuelle... il faut parfois attendre 1 an avant d'obtenir un RV. Vous même recevez les gens dès qu'ils ont pénétrés dans le magasin... Alors : dans quels domaines précis êtes-vous habilité à remplacer ces ophtalmos, devenus denrée rare ? !?

Réponse :

Je vous comprends et cela est un vrai problème dans notre région. Il faut savoir que l'opticien ne remplacera jamais un ophtalmo, néanmoins notre marge de manœuvre s'est amplifiée depuis quelques années. En effet, il faut savoir que depuis le 15 avril 2007, les personnes de plus de 16 ans peuvent nous consulter directement pour un renouvellement à l'identique de leurs lunettes ou un renouvellement avec modification du degré de correction, sous réserve de l'accord de l'ophtalmologue. Il suffit pour cela d'avoir un double de votre ordonnance datant de moins de 3 ans. Cela permet déjà de faciliter le renouvellement au client. Néanmoins même si le délai d'attente est long, je conseille toujours d'y aller au minimum tous les 3 ans afin de faire des examens plus poussés que l'opticien n'effectue pas ( fond d'œil , vérification de la pression intra-oculaire etc.).

Question :

J'en reviens à mon idée fixe : l'argent ! Je vous commande une paire de lunettes adaptées à l'ordonnance de mon ophtalmo enfin contactable, et six mois plus tard, j'égare mes lunettes. Je ne possède pas de paires de rechange. La caisse va-t-elle me rembourser une part, ou devrais-je cette fois tout payer de ma poche !?

Réponse :

C'est en effet un cas particulier où le texte de loi n'est pas très clair, c'est la sécurité sociale dans ce cas qui va juger. Cependant si cela arrive, ils rembourseront quand même leur part dans la plupart des cas, c'est-à-dire un montant très faible, environ 20€ pour une paire de lunettes progressives. Si cela arrive par contre pour les personnes de moins de 16 ans une nouvelle ordonnance est obligatoire.

Question :

Devrais-je retourner chez l'ophtalmo pour permettre le remboursement ? Et si je casse mes lunettes 2 ans plus tard...?

Réponse :

Je rejoins ce que j'ai dit précédemment, nous pouvons les renouveler pendant 3 ans.

Question :

Pour en arriver à des questions techniques, et scientifiques : un petit tour sur Google nous fait entrevoir la profondeur... du piège : à moins d'envoyer le profane à l'école d'optique, pour faire ses armes, ou sur des sites spécialisés pour compléter un certain bagage, nous restons désarmés... les mots sont compliqués à retenir, et même à prononcer... les différents défauts de l'oeil sont complexes, et vont risquer de rebuter. Point étonnant que les ophtalmos soient si silencieux avec leurs patients...

Une idée me vient : vous allez m'aider à comparer l'oeil à un appareil photo. A un bon appareil de l'ancien temps... et pas à mon téléphone portable où personne ne sait au juste ce qu'il y a dedans, à part la carte SIM. (Observons les deux schémas que j'ai cru bon d'établir, pour les besoins de la cause...) :

Appareil photo

Il y a beaucoup de similitude de fonctionnement entre l'appareil photo et notre oeil...

Schéma de l'oeil

A quoi compareriez-vous la rétine? La pupille ? Le cristallin ?

Réponse :

En effet, il y a beaucoup de similitudes. Commençons par la pupille, elle peut être comparée au diaphragme sur un appareil photo, qui va gérer la quantité de lumière entrante dans le système. La pupille va se dilater lorsqu'il y a peu de lumière (en position mydriase) et va se rétracter lorsque la quantité de lumière est trop importante (position myosis) afin d'éviter l'éblouissement. Le cristallin, lui, aura le rôle d'une lentille convergente que l'on retrouve dans l'objectif et qui va permettre de faire la mise au point de l'image sur la rétine. J'en arrive donc à la rétine qui peut être comparée à la pellicule de l'appareil (là où se forme l'image). Sur les nouveaux appareils photos la pellicule est remplacée par un capteur CCD mais le principe est le même.

Question :

Les appareils-photo "courants" actuels sont automatiques. Nous n'avons à nous soucier de rien qu'à observer la qualité de l'image sur l'écran, et appuyer sur le bouton... La technologie est si perfectionnée que la photo sera bonne... mais pas spécialement artistique. Les vrais amateurs vont disposer d'appareils à commandes manuelles, afin de choisir eux-mêmes les paramètres...

Sur ces appareils photos non automatiques, nous devions choisir "la mise au point". Expliquez-nous ce que cela signifie, et comment l'oeil, par réflexe, choisit, lui, sa mise au point. Et ce qui arriverait si elle était "mal calculée".

Réponse :

La mise au point se fait naturellement avec l'œil humain via le principe d'accommodation. Le principe est simple, lorsque l'on passe de la vision de loin à la vision de près cela demande une puissance plus importante à l'œil. C'est à ce moment que le cristallin va se contracter (augmentant alors la courbure de ses 2 faces afin de converger davantage). Lorsque l'on a 20 ans on peut considérer que l'on possède 10 dioptries de réserves d'accommodation (ce qui correspondont alors à "la vision parfaite"), ces réserves diminuent avec l'âge, à 40 ans les réserves deviennent insuffisantes, c'est à ce moment là où l'on parle de presbytie. Le cristallin n'arrivant plus à fournir cet effort n'arrivera pas à fournir la puissance nécessaire, un objet trop proche de l'œil sera vu flou.

Question :

En photo, on parle tout le temps de "distance focale". Pouvez-vous la définir, à partir du schéma de l'oeil ET de l'appareil photographique ?

Réponse :

Il est difficile de définir la distance focale de manière simple sans en oublier la moitié. Mais pour donner une brève idée, il faut savoir qu'il existe la distance focale objet (distance séparant le plan objet du foyer objet noté f) et la distance focale image (séparant le plan objet du foyer objet noté f'). Dans le cas d'une lentille mince la distance focale est alors la distance séparant le centre optique du foyer image f'. Mais j'ai peur là de commencer à embrouiller vos lecteurs , c'est pourquoi je vous invite à lire un article plus complet et mieux expliqué sur wikipédia notamment. * voir fin de texte

Question :

La distance focale de l'objectif va varier, selon l'objectif dit "normal" (50 mm), en passant par le grand angle, où elle va diminuer. Dans le téléobjectif, elle va au contraire augmenter, parfois considérablement.

Qu'arriverait-il si cette distance focale n'était pas appropriée (trop courte ou trop longue, par rapport à la position de l'écran) ? Et, au fait, l'écran, c'est quoi, dans l'appareil ? Et dans l'oeil ?

Réponse :

L'écran n'est autre que la rétine même si elle ne fonctionne pas de la même façon. Celle-ci contient des photorécepteurs dont les prolongements nerveux forment le nerf optique. Ce dernier va ensuite diffuser les informations jusqu'au cerveau, sous forme de flux électriques. Le cerveau va ensuite analyser l'image, la retourner et l'interpréter. On pourrait même donc considérer en exagérant un peu que le véritable écran est notre cerveau.

Quand à "la distance focale" si elle n'était pas appropriée (trop longue ou trop courte), par rapport à l'écran fixe, l'image sur l'écran ne serait pas nette (ce qui pour l'oeil correspondrait à une vision floue).

Question :

Certains se souviennent peut-être des premiers appareils photos, avec chambre noire en accordéon, celui-ci permettant d'allonger ou de raccourcir le plan où se formait l'image. C'était le plan-image qui se déplaçait. Dans les appareils modernes, c'est, pendant la mise au point, l'objectif qui se déplace, en se rapprochant ou s'éloignant.. Tout cela dans un même but. Je vous laisse dire lequel.

Réponse :

La mise au point fait varier la distance entre l'objectif et l'écran, de façon à ce que l'image sur l'écran soit nette.

Question :

Voulez-vous dès lors expliquer quels défauts de l'oeil vont faire se former l'image devant ou derrière la rétine, au lieu de se former exactement dessus. Ces défauts liés à quoi, comment on les nomme dans le langage courant, et comment on peut les corriger. A défaut de quoi l'oeil se comporterait comme un appareil photo à la mise au point défectueuse, avec image floue...

Réponse :

L'hypermétropie est une anomalie de l'oeil dans laquelle l'image d'un objet éloigné se forme en arrière de la rétine. L'oeil n'est pas assez convergent. Pour corriger l'hypermétropie, un verre correcteur convergent dont la vergence (~ puissance) représentée par un signe positif + sur votre ordonnance est placé devant l'œil. Cependant l'hypermétropie lorsqu'elle est faible peut être compensée naturellement par l'œil (accommodation).

La myopie est une anomalie de l'œil dans laquelle l'image d'un objet éloigné se forme en avant de la rétine. L'oeil est trop convergent. Pour corriger la myopie, un verre correcteur divergent (vergence négative) est placé devant l'œil, apparait avec un signe négatif - sur votre ordonnance.

L'astigmatisme est une anomalie de l'oeil dans laquelle un même point d'un objet donne deux images différentes. La cornée de l'oeil a une forme irrégulière, la vision des objets est déformée. L'astigmatisme rend notamment la lecture difficile. Pour corriger l'astigmatisme, un verre torique (cylindrique) est placé devant l'œil.

Je ne parlerai pas ici de la presbytie qui n'est pas réellement un défaut,… ou alors un défaut que nous avons tous, qui est le vieillissement du cristallin.

Question :

En particulier, que veulent dire : des verres convergents et des verres divergents et quels sont les défauts qu'ils corrigent ?

Réponse :

Voyez schémas, et réponses, plus haut...

Question :

J'en resterai là pour aujourd'hui. La suite sur les sites spécialisés d'internet... : bon voyage et bon plaisir !!

Juste peut-être nous parler un peu de la pathologie la plus fréquente, passée un certain âge. Dès lors, pouvez-vous nous entretenir de la cataracte (cause... remède...)

Réponse :

La cataracte est l'opacification partielle ou totale du cristallin. La cataracte la plus répandue est la cataracte sénile à partir de 70 ans généralement. Les causes sont nombreuses, même si ce ne sont pas les causes directes, elles peuvent y contribuer : l'exposition trop importante aux UV, le tabac, certaines maladies comme le diabète par exemple. Il existe également la cataracte traumatique, généralement due à un choc violent sur l'œil (bouchon de champagne par exemple ...).

Question :

En particulier : la vision d'un oeil atteint de cataracte peut-elle être améliorée simplement par des verres correcteurs ?

Réponse :

Les verres correcteurs vont avoir un rôle à jouer pour le bien-être du patient, mais la seule méthode efficace reste l'opération chirurgicale dont le taux de réussite est très élevé de nos jours.

Question :

Je ne vous quitterai pas sans vous avoir posé quelques questions plus intimes... : les écoles d'optique recrutent à partir de quel diplôme du secondaire ? Combien d'années durent, dès lors, les études, pour obtenir le Brevet Professionnel ? Existe-t-il des diplômes supérieurs à celui-ci ? Pourquoi avoir choisi cette profession ?

Réponse :

Les formations en optique sont nombreuses, mais pour se faire accepter dans une école d'optique (sur dossier), il faut avoir un bon niveau général. La tendance est de privilégier les personnes venant de la filière scientifique Bac S. Un Bac professionnel a été créé il y a 1 an à peine, se déroulant sur 3 ans. Il est accessible dès la fin de 3e et a remplacé le BEP.

Je suis titulaire d'un Brevet de technicien supérieur qui s'obtient 2 ans après le BAC. Il existe des diplômes supérieurs à celui-ci, il est également possible de se spécialiser (en technique, en lentilles de contact) ce que je compte faire prochainement…

Question :

Quelles sont les satisfactions actuelles que vous éprouvez à exercer ce métier? Répondent-elles à vos attentes, par rapport au choix initial ?

Réponse :

Les satisfactions sont nombreuses, opticien est un métier passionnant alliant à la fois le côté médical et le véritable contact avec le patient, puisque c'est nous qui sommes là au moment où il redécouvre sa nouvelle vision corrigée. La société veut qu'une grande part de mode fasse partie du métier via les marques de montures. Le seul bémol - et hélas cela ne va pas aller en s'améliorant - est le temps que l'on prend à faire de la paperasse : le côté commercial prend le pas sur l'aspect médical. Je ne parlerai pas de la pression que les mutuelles mettent sur leurs adhérents et qui nuit à la qualité de notre travail. Je vous laisse juge en regardant ce petit reportage du 13h de TF1.

Notes de Cancer- Espoir :
  • Merci à Mr Hervé WEIS pour la peine qu'il vient de se donner
  • A propos de distance focale : en photographie, on nomme distance focale d'un objectif la distance entre le "centre optique" de l'objectif (ensemble de lentilles) ET le point où l'image sera nette. C'est cela qui nous paraît important
  • Nous admettons que la question de "distance focale" n'était pas très bien posée à Mr WEIS, et ne pouvait - à notre insu - que l'embarrasser, car la distance focale de "l'objectif-oeil" est celle d'un ensemble de systèmes convergents dans lequel le globe entier, déformable, joue également son rôle - et comme l'oeil se comporte comme un zoom, encore faudrait-il se demander quelle est la d.f max et la d.f. minimale... Les choses, en matière d'optique, se compliquent très vite. Nous estimons, à propos de cette ITW, nous en "être sortis" sans trop ennuyer le lecteur... Nous attendons ses éventuelles remarques...

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Allo DocteurLes domaines concernés par l'orthophonie : Mr J.M. KREMER, Orthophoniste

Question de Cancer Espoir :

Ces domaines sont extrêmement vastes et surprennent le profane par leur étendue ! Pouvez-vous nous les présenter, en les détaillant...

Réponse :

Le domaine de l'orthophonie est très vaste et est défini par le décret d'actes de mai 2002 : il concerne tous les troubles de la voix, de la parole, du langage oral et écrit, du bégaiement, quelle que soit leur origine (troubles du développement, troubles acquis, perte des capacités langagières et de communication, soit par séquelles de maladie ou de chirurgie, soit en raison des maladies neuro-dégénératives,...) et quel que soit l'âge du patient. L'orthophoniste est qualifié pour la prévention, le dépistage, l'évaluation des troubles (bilan orthophonique) et leur rééducation.

Questions :

Et en les illustrant chaque fois à propos de patients dont vous voudrez bien nous décrire, en termes accessibles, la pathologie.

Réponse :

Je vais tenter d'illustrer cette entrée en matière par des cas concrets :

  • un enfant de 4 ans n'arrive pas bien à s'exprimer verbalement (ce sera un trouble du développement) : il pourra avoir, soit un trouble d'articulation, soit un retard de parole (distorsion des mots), soit un retard de langage (difficultés à raconter et à faire des phrases grammaticalement correctes) sans trouble de la compréhension. Si le cas est plus grave, et qu'en plus l'enfant a des troubles de la compréhension, c'est une dysphasie.
  • un enfant de 6 ans bégaie ; il ne faut pas attendre pour le présenter à un orthophoniste voire aussi à un psychologue, car le bégaiement est un trouble complexe (le bégaiement peut toucher aussi les adolescents et les adultes).
  • un enfant de 8 ans a un articulé dentaire très déformé, qui nécessite un appareillage chez l'orthodontiste ; c'est qu'il positionne mal sa langue pour déglutir. Là aussi, il faut de l'orthophonie.
  • un enfant de 4 ans est malentendant : il doit non seulement peut-être être scolarisé en milieu spécialisé, mais aussi être pris en charge par un orthophoniste.
  • un enfant de 7 ans éprouve des difficultés pour apprendre à lire, il confond sons et lettres : un bilan orthophonique nous dira s'il est dyslexique (et dysorthographique s'il fait des tas d'erreurs en écrivant).
  • un adulte vient d'être opéré du larynx suite à un cancer (laryngectomie totale ou partielle) ; il lui faut retrouver un mode de communication, et parfois apprendre à avaler pour remanger par la bouche : orthophonie.
  • un adulte est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un traumatisme crânien qui lui fait perdre totalement ou partiellement l'usage de la parole et du langage : orthophonie.
  • une personne est atteinte d'une maladie neuro-dégénérative (démence type Alzheimer, ou maladie de Parkinson par exemple...), il lui faut une prise en charge d'orthophonie aussi, d'une part pour tenter de ralentir le processus de perte du langage, d'autre part pour mettre en place des moyens alternatifs de communication avec l'entourage. Voilà quelques exemples rapides, sans parler des interventions orthophoniques dans de multiples handicaps de l'enfant : trisomie 21, infirmité motrice cérébrale, autisme...

Question :

Si vous le voulez bien, vous pourriez, ce faisant, nous présenter, de façon vivante, quelques cas-types, afin de mieux illustrer encore votre propos. Nous entendons par là de nous présenter, par votre description, des patients, avec le handicap qui les amène chez vous, nous expliquer clairement en quoi ce handicap est infirmisant et mutilant. Quelles difficultés peuvent se présenter à vous en l'occurrence - et comment vous pouvez aussi intervenir sur le moral du patient, et en quoi cela peut-il être très positif.

Réponse :

Je vais prendre un exemple qui est très commun : un enfant jeune (3 ans et demi) a du mal à parler ; il déforme beaucoup sa parole et son langage, seule sa maman et éventuellement sa grande soeur le comprennent ; à l'école, on se moque de lui, ou il se met à l'écart s'il a conscience de ses difficultés. Son handicap, qui est mal accepté par l'entourage, provoque chez lui des troubles du comportement, car il a du mal à se faire comprendre. S'il n'est pas aidé, ses troubles vont s'aggraver et il aura un retard de plus en plus important par rapport à ses pairs... Il faut rapidement que l'orthophoniste le voie, et explique aussi à ses parents voire à l'institutrice comment on peut faire pour l'aider au mieux. Prenons l'exemple d'un adulte jeune, la cinquantaine, qui est opéré-mutilé d'un cancer du larynx : du jour au lendemain, il ne peut plus s'exprimer oralement, il présente des séquelles physiques, il ne peut plus aller travailler, ni manger ce qu'il veut, socialement et psychologiquement il est atteint. Peut-on s'imaginer le traumatisme que cela représente ? Cette personne doit être aidée au plus vite, et l'orthophoniste jouera un rôle important dans sa réhabilitation, avec le concours de son entourage. Toute perte de capacité de s'exprimer pour un adulte, quelle qu'en soit la raison, est traumatisante et change profondément les rapports de cette personne aux autres et au monde. Plus qu'une rééducation, il s'agit bien là d'une réadaptation dans laquelle l'orthophoniste joue un rôle important, aux côtés des autres intervenants de l'équipe médicale, et de l'entourage qui doit toujours aussi être aidé.

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Allo DocteurOstéopathie crânienne : Anne-Charlotte BUSAC, Ostéopathe - THIONVILLE

Si nous avons bien compris, cette thérapie consisterait en manipulations du système crânio-sacral en vue de rétablir certains équilibres ou afin de prévenir certains déséquilibres. En particulier des déséquilibres de notre système nerveux.

  1. Qu'appelle-t-on le système crânio-sacré ?

Le système crânio-sacré est un système physiologique constitué du cerveau, de la moelle épinière et des méninges. Il regroupe, de manière globale, les os du crane, le core link (ou la dure mère spinale) et le bassin (sacrum et coccyx).

Le système crânio-sacré contient notre force vitale première qui anime l'organisme au travers des tissus conjonctifs et des fascias, lesquels englobent tous les tissus répartis dans le corps.

  1. Qu'appelle-t-on le liquide céphalo-rachidien et quel est son rôle ? En particulier joue-t-il un rôle dans notre équilibre nerveux ou neurologique ?

Le liquide céphalo-rachidien est un liquide biologique dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière. Il est contenu dans les méninges, plus précisément entre la pie-mère (qui recouvre le système nerveux central) et l'arachnoïde (qui tapisse le versant interne de la dure mère).

Le liquide cérébro-spinal joue un rôle d'amortisseur de choc dans un premier temps. Ensuite, il possède un rôle dans les échanges métaboliques ; en effet, c'est un ultra-filtrat recevant les déchets cellulaires et assurant le transport des nutriments. Il représente l'intermédiaire obligatoire entre le sang et la cellule.

Par son débit et son renouvellement régulier, le liquide cérébro-spinal joue un rôle immunologique important dans les pathologies virales, bactériennes et les parasitoses en assurant le transport de neurotransmetteurs (sérotonine) et d'endorphines (douleur), de protéines (albumine et globulines spécifiques) et d'anticorps.

Pour finir, il possède un rôle bioélectrique, assurant ainsi la régulation énergétique nécessaire au métabolisme cellulaire, et un rôle hydrodynamique : les fluctuations du LCS par les différentes pressions qu'elles entrainent, associées aux modulations provoquées par la pression artérielle et la respiration thoraco-abdominale ont une action au niveau du tissu conjonctif de l'ensemble du corps et au niveau du tissu nerveux.

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  1. On parle aussi d'une certaine influence de ce système crânio-sacré sur certaines glandes présentes dans le cerveau, lesquelles réguleraient l'activité de certaines hormones, dont la sérotonine.

    1. Cette influence est-elle démontrée ? Par quels essais ?

Cette influence a été démontrée notamment sur la glande hypophyse qui est le chef d'orchestre de presque toutes les glandes sauf la pinéale. Elle suscite l'éveil alors que la pinéale encourage le sommeil. Si la glande est en dysfonctionnement, les tests globaux ostéopathiques confirment une prédominance lésionnelle de la sphère cranio-cervicale haute. Magoun (1994) spécifie que le traitement crânien normalise la sécrétion pituitaire qui améliore la fonction endocrine et neuro-végétative partout à travers le corps.

Des essais ont aussi été réalisés sur l'épiphyse qui sécrète la sérotonine. Cette glande favorise, entre autres, le sommeil. Caporossi, en 1987, constate davantage de tensions de la sphère cranio-cervicale haute avec un axe crâne-sacrum peu mobile et très souvent compacté pouvant entrainer une sympathicotonie. La dysfonction de l'épiphyse reflète bien souvent l'état général du système nerveux. Une sympaticotonie entraine inévitablement une difficulté à plonger dans le sommeil.

        1. Quel est le rôle de la sérotonine ?

La sérotonine est un neuromédiateur, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une substance transmettant l'influx nerveux entre les neurones et entre un neurone et un muscle.

La sérotonine semble jouer un rôle primordial dans le fonctionnement du cerveau, essentiellement en ce qui concerne l'humeur, l'émotivité ou encore le sommeil et la douleur. Par exemple, c'est la raison pour laquelle au cours de la fibromyalgie (syndrome polyalgique idiopathique diffus), les troubles du sommeil, les troubles de l'humeur, l'émotivité, font orienter les recherches vers une dysfonction des systèmes sérotoninergiques.

Elle est également impliquée dans la régulation de fonction telles que la thermorégulation, les comportements alimentaires et sexuels ou le contrôle moteur.

  1. Est-il prouvé que les os du crâne d'un adulte soient légèrement mobiles ?

Lorsqu'on évoque les torsions crâniennes, on s'entend rétorquer que les os de la tête ne peuvent pas se mouvoir. C'est vrai, et cela pour plusieurs raisons. L'écart qui existe entre les os du crâne ne dépasse pas deux à trois microns. De plus si les os du crâne bougeaient, cela voudrait dire qu'il y aurait des échanges entre, il faudrait que des globules rouges puissent passer, ce qui se révèle impossible car ils mesurent sept microns de diamètre. Donc les os du crâne ne bougent pas mais ils ont la capacité de se déformer. Certes, les os sont vascularisés (irrigués par des vaisseaux sanguins) mais il n'y a pas d'échanges entre eux liés à leur mobilité.

En revanche, une adaptation entre les os du crâne est possible. Ils peuvent donc se mettre en torsion les uns par rapport aux autres pour compenser, par exemple, une perturbation de la verticalité. Cela se remarque au fait qu'il n'existe pas deux crânes identiques sur le plan de la forme. Le crâne est à la fois modelé par les tissus externes du corps et par les tissus internes qui sont représentés par ces fameuses méninges et dure mères.

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  1. Qu'appelle-t-on mécanisme respiratoire primaire ?

Le Mécanisme Respiratoire Primaire ou MRP se compose des éléments suivants :

  • la triade motrice qui englobe le mouvement inhérent au cerveau, la fluctuation du liquide céphalo-rachidien (LCR) et les tensions réciproques des membranes crâniennes et rachidiennes
  • les conséquences sur les "mouvements" des os du crâne et du sacrum.

Il s'agit d'un mécanisme associant des pièces osseuses, ligamentaires, musculaires, membraneuses et fasciales qui produisent un mouvement déterminé, en adéquation avec la respiration pulmonaire.

  1. En particulier, s'agit-il d'une respiration parallèle à celle des poumons ou de la peau ?

Oui, c'est une respiration parallèle et potentialisée dans le ressenti manuel, par la respiration thoraco-abdominale et la mobilité suturale des pièces crâniennes, traduction externe de ce mouvement intrinsèque.

  1. L'aide apportée par l'ostéopathe est-elle en l'occurrence uniquement manuelle ? (Est-elle, par ailleurs, toujours manuelle)

L'aide apportée par l'ostéopathe est principalement manuelle. La parole et l'écoute sont également deux armes importantes dans la pratique de l'ostéopathie afin d'expliquer, de rassurer et d'encourager le patient dans une pratique différente de la médecine conventionnelle.

  1. Ces manipulations peuvent-elles parfois être douloureuses, voire dangereuses !?

En effet, des manipulations mal exécutées peuvent être dangereuses, il faut respecter les tissus, la structure du patient, ne jamais forcer ou pratiquer des techniques mal appropriées ou mal connues. Il en va de même pour n'importe quelle autre technique manuelle, qu'elle soit crânienne ou non. Si l'on est attentif au corps du patient, que l'on va dans son sens, on trouve la solution de la symptomatologie sans douleur ou danger.

  1. Cette thérapie a-t-elle destination pour être préventive ? Curative dans certains cas des causes d'une pathologie ? Ou n'agit-elle que sur les symptômes ?

Cette thérapie, comme l'ostéopathie en général, peut être à la fois préventive et curative. Les traitements à titre préventif peuvent être réalisés aussi bien sur le nourrisson que sur l'adulte.

La thérapie crânienne peut résoudre des symptômes d'origine traumatique (accident de voiture, coup de poing…), des symptomatologies à répétition de type ORL (angine, sinusite...), des maux de tête (céphalées ou migraines).

Plus à distance, elle peut traiter des troubles digestifs et même des douleurs au niveau du bassin (lombo-sacralgie)

  1. Pouvez-vous donner des exemples-types où elle semblerait avoir fait ses preuves : l'âge des patients... le problème qui se pose à eux, etc... ?

J'ai régulièrement des patients souffrant de sinusites à répétition, 5 à 6 fois par an, âgés pour la plupart de plus de 35-40 ans. En moyenne, 3 à 4 consultations suffisent afin d'observer la disparition des symptômes. Plus la pathologie est prise tôt, plus les résultats sont rapides.

J'observe également beaucoup de céphalées ou de migraines chez des femmes âgées entre 30 et 50 ans.

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  1. Cette thérapie a-t-elle fait ses preuves dans le cas de douleurs dentaires ou de névralgies faciales ? D'arthrose des vertèbres ou d'autres pathologies de la colonne vertébrale ?

Tout à fait ! Pour l'arthrose, nous ne traitons pas la pathologie en elle-même mais ses symptômes. En effet, l'arthrose ne disparait pas mais nous limitons les "surcharges" dues à un mauvais positionnement, à des mouvements trop répétés ou à des tensions sur une zone et nous pouvons faire diminuer, voire faire disparaitre la douleur. Mais l'arthrose sera toujours présente aux clichés radiologiques !!

Nous pouvons également avoir un effet sur les névralgies faciales ou les douleurs dentaires si toute pathologie organique est exclue !

  1. Un ostéopathe peut-il la pratiquer ?

Bien sur !

  1. D'autres thérapeutes sont-ils autorisés à la pratiquer - ou bien une autorisation n'est-elle pas obligatoire ? Un ou des diplômes sont-ils requis pour pratiquer l'ostéopathie en général ? Et l'ostéopathie crânienne en particulier ?

Dans ma formation continue en 6 ans, la thérapie crânienne était l'une des matières primordiales, au même titre que la thérapie structurelle ou viscérale. Elle est enseignée à partir de la troisième année et cela jusqu'à la fin du cursus. Pour chacune des différentes thérapies, un examen final pratique est réalisé et un brevet d'aptitude est remis, autorisant à manipuler. Il est finalisé par le Diplôme Français d'Ostéopathie délivré suite à l'examen final clinique, où devant un jury international, nous sommes jugés sur la prise en charge d'un patient réel.

  1. Un ostéopathe possède-t-il le titre de docteur en médecine ou en ostéopathie ?

Un ostéopathe, ayant réalisé sa formation en France, possède un Diplôme Français d'Ostéopathie (D.F.O.) anciennement Diplôme d'Ostéopathie (D.O)

  1. Pourrions-nous connaître votre sentiment personnel à propos de cette thérapie ?

Pour ma part, cette thérapie est primordiale pour traiter au mieux les patients. Tout le développement embryologique de l'Homme se fait autour de cet axe, donc toutes les répercussions physiques ou psychologiques retentissent à ce niveau.

La thérapie structurelle est, et c'est mon propre avis, insuffisante pour traiter tous les maux.

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Allo DocteurIntroduction à l'orthophonie - Interview de CANCER-ESPOIR

Intervenant : Mr J.M. KREMER, Orthophoniste, THIONVILLE

Question de Simone : pour commencer : peut-on définir globalement l'orthophonie comme la rééducation des troubles du langage parlé ou écrit - OU pas seulement en tant que telle ?

Réponse : l'orthophoniste a la compétence pour la prévention, le dépistage, le diagnostic et la rééducation des personnes, quel que soit leur âge, affectées de troubles et de pathologies de la voix, de l'articulation, de la parole, du langage oral et écrit, du bégaiement, de la déglutition et de la dysphagie, quelle que soit l'origine de ces troubles : au cours du développement (enfance) ou à la suite d'une intervention chirurgicale, d'un accident ou d'une maladie dégénérative (accident cérébral, maladie Alzheimer, Parkinson...) et bien sûr aussi dans les handicaps divers de l'enfant (trisomie 21, surdité...)

S. : le statut d'orthophoniste, en France, existe depuis quand ?

Réponse : la profession a été créée en France par la loi du 10 juillet 1964 ; elle est apparue dans toute l'Europe après la première guerre mondiale, mais alors de façon non statutaire.

S. : nous pouvons supposer que cette fonction reconnue statutairement n'est pas apparue brutalement, mais par étapes. Pouvez-vous nous en parler davantage ?

Réponse : après les progrès importants de la médecine et de la linguistique au tournant des 19ème et 20ème siècles, puis à la suite de la Grande Guerre, le métier s'est inventé pour répondre à des besoins spécifiques de rééducation du langage: neurologie, fentes labio-palatines (becs de lièvre), puis troubles du langage oral et écrit, et petit à petit, le champ de l'orthophonie s'est élargi pour être reconnu tel qu'il est aujourd'hui (voir définition plus haut)

S. : nous étant un peu documentés pour ne pas apparaître trop novices, nous nous apercevons que votre rôle est très vaste - très complexe - extrêmement technique, qu'il utilise un vocabulaire précis, peu usité du grand public, et que, forcément, nous serons obligés de revenir souvent sur des mots peu connus que nous vous demanderons, le moment venu, de bien vouloir nous expliquer.

Vous intervenez donc, entre autres, dans les troubles du langage parlé et ou écrit - mais ces troubles sont-ils considérés comme des pathologies ? Plus précisément - et cela va intéresser le public en priorité - quelles sont les conditions de prise en charge par les caisses ?

Réponse : les orthophonistes sont des professionnels de santé non médecins : à ce titre, ils interviennent sur prescription du médecin, puis effectuent un bilan-diagnostic et font une demande d'entente préalable de rééducation auprès de la Caisse de l'assuré. Les soins sont remboursés par l'assurance maladie obligatoire et par les complémentaires. Les maladies qui relèvent de l'ALD sont prises en charge à 100% par l'assurance maladie obligatoire.

S. : notre documentation, pour l'instant succincte, nous permet néanmoins d'entrevoir que les troubles dont vous vous occupez sont, soit d'ordre mécanique, structurel, sensoriel, neurologique, dégénératif, voire psychiatrique - avec interférences possibles de ces divers facteurs les uns sur les autres... Etes-vous spécialisé dans un domaine de rééducation, ou êtes-vous totalement polyvalent ?

Réponse : les orthophonistes ont une formation en fac de médécine, formation qui est généraliste et qui est sensée leur donner la capacité professionnelle à traiter tous les troubles. Il n'y a pas de spécialistes en orthophonie. Cependant, par goût, par choix ou par opportunité (travail dans un service spécialisé par exemple), certains d'entre eux peuvent acquérir des compétences plus poussées dans un domaine ou dans un autre, par exemple en neurologie, ou en langage écrit, ou en cancérologie.

Nous ne pouvons pas aborder ici TOUS les aspects complexes des différents cas de figure, et des différents soins s'y rapportant ! Le champ en est bien trop vaste.

Compte tenu du sujet complexe, nous envisagerions l'ITW en 3 parties distinctes :

  1. Survol de tous les domaines pouvant être concernés par l'orthophonie
  2. Caméra braquée sur la rééducation d'un larynctomisé avec prothèse, suite à un cancer
  3. Enfin - si cela était possible : j'aimerais pouvoir assister à la séance de rééducation de votre choix, avec l'accord du patient majeur, et je ferais le rapport de cette séance, que je vous soumettrais, et que vous compléteriez éventuellement... (Pour une question de déontologie, Mr KREMER nous DECRIRA cette séance, à laquelle il ne peut nous faire assister...)

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Allo DocteurLa kinésithérapie et le cancer

Intervenant : Hubert JUPIN, Kinésithérapeute - THIONVILLE

La prise en charge masso-kinésithérapique et rééducative d'un patient traité pour un cancer nécessite que le praticien connaisse les bases du traitement de cette maladie. De ses connaissances découle le choix de techniques adaptées pour prendre en charge les suites, opératoires ou non, immédiates. Des complications lymphatiques précoces, des cicatrices, des raideurs articulaires ou douleurs doivent pouvoir bénéficier d'une rééducation pertinente. Par décret ministériel, le masseur-kinésithérapeute a le choix de l'adaptation de ses propres techniques, manuelles ou non qu'il juge les plus adaptées à la pathologie. Ce choix découle du bilan kinésithérapique qui précède le traitement. Chaque patient, porteur d'une pathologie telle que le cancer, doit être traité selon la localisation, le handicap, l'importance de la pathologie, et surtout selon l'objectif que le patient désire atteindre. Pour connaître toutes les possibilités qu'offre un traitement par le masseur-kinésithérapeute-rééducateur nous allons dans un premier temps redécouvrir cette profession masseur, kinésithérapeute et rééducateur, puis dans un deuxième temps comprendre son implication dans un traitement de cancer.

La profession paramédicale de masseurs kinésithérapeutes rééducateurs comprend trois termes le massage, la kinésithérapie, et la rééducation.

Le massage

En France, la pratique du massage à titre professionnel est, à l'heure actuelle, réservée au seul masseur kinésithérapeute diplômé d'État. Le masseur kinésithérapeute est habilité à utiliser des acteurs comme les massages, notamment le drainage lymphatique manuel. On entend par massage "toute manœuvre externe, réalisée sur les tissus, dans un but thérapeutique ou non, de façon manuelle ou par l'intermédiaire d'appareils autres que les appareils d'électrothérapie, avec ou sans l'aide de produits, qui comporte une mobilisation ou une stimulation méthodique, mécanique ou réflexe de ces tissus". Le massage consiste en des acteurs réalisés sur la peau de façon manuelle ou instrumentale, notamment à des fins de rééducation, dans le but de prévenir l'altération de capacités fonctionnelles, de concourir à leur maintien et, lorsqu'elles sont altérées, de les rétablir ou de les suppléer. Massage

Le contact des mains avec la peau donne des informations inestimables. Pourquoi se priver de telles informations ? La sensibilité des mains, leur dextérité, ont le mérite d'être objectives et autorisent non seulement un simple contact entre deux personnes mais également une communication entre elles. Ainsi donc le respect mutuel est très important. Les mains parlent un idiome qui leur est propre autorisant l'éternelle relation entre le corps et l'esprit, une éternelle compréhension entre deux modes de transmission de l'information. Ce contact ne triche pas, il exprime une réalité physique.

Ainsi, la vitesse des mouvements, le rythme des mouvements, la pression des mains, la température des mains sont autant d'éléments de communication et de qualité de traitement. Les mains présentent donc une manifestation de la dimension émotionnelle qui sous-tend toutes les actions humaines, il s'agit bien d'une forme de communication. Le massage va donc bien au-delà d'un simple toucher et peut ainsi devenir un traitement non négligeable de bien-être malgré la pathologie.

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La kinésithérapie

La kinésithérapie a pris au cours de ces dernières années, une extension considérable, dû sans aucun doute à la formation des kinésithérapeutes, (première année de médecine) formation de plus en plus pointue et de plus en plus technique, à l'action des sociétés scientifiques et à l'intérêt croissant du corps médical pour les traitements de médecine physique. Les techniques de kinésithérapie sont particulièrement diverses tant par les différents moyens utilisés que dans les domaines d'application. La rééducation peut agir dans les domaines très connus d'orthopédie, de traumatologie, dans les domaines du sport, en rhumatologie mais également en neurologie, en cardiologie, en pneumologie dans le domaine des vertiges, en uro-gynécologie, en oncologie mais également dans des domaines de bien-être et de l'esthétique, etc...

Le but du traitement kinésithérapique est de retrouver une fonctionnalité la plus naturelle possible.

Les objectifs du traitement kinésithérapique sont d'une part un gain des amplitudes articulaires réalisé manuellement par des mouvements passifs d'étirement (ce sont les assouplissements) et d'autre part un renforcement des muscles lésés, au moyen de résistance manuelle ou non. Il s'agit dans ce second cas d'un travail actif.

Dans un cas, le patient reste passif lorsque le praticien travaille, il s'agit de mouvement dit passif. Dans le second cas, c'est le patient qui effectue le mouvement, il s'agit d'un traitement dit actif. Un troisième cas de figure est dit auto-actif, quand le patient utilise une autre partie de son corps pour faire travailler la partie lésée. Kinésithérapie

Les différents moyens techniques que nous offre la kinésithérapie passent par
  • la musculation avec ou sans appareil
  • les assouplissements avec ou sans appareil
  • la physiothérapie c'est-à-dire l'utilisation d'agents physiques tels les ondes courtes, les ondes radar, les ondes de choc des ultrasons,
  • des agents physiques thermiques chauds, froids (par exemple l'utilisation de cataplasme de boues, de lampes à infra-rouge ou de pack cryogénique…)
  • différents types de gymnastique qu'elle soit classique ou non comme le stretching postural ou la méthode Mézières, la méthode Pilate.

La kinésithérapie a donc pour finalité de permettre à la personne de retrouver des capacités physiques pour éviter toute compensation et tout handicap.

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La rééducation

La rééducation quant à elle, doit permettre à la personne traitée de revenir à un état antérieur à sa pathologie.

Dans le mot rééducation, le mot éducation apparaît. L'éducation constitue une part essentielle des possibilités de traitement afin de retrouver une autonomie la plus élémentaire, voire la moins invalidante.

Moins spectaculaire que ne peut être la kinésithérapie pure, elle s'applique en fonction de la personnalité des patients. Moins technique mais beaucoup plus riche psychologiquement, elle exige de la part des professionnels attention, rigueur, et adaptabilité en fonction de l'invalidité ou du handicap, du comportement du patient, de ses capacités à mettre en œuvre les consignes et de son état de fatigabilité.

Le bilan kinésithérapique permettra d'apprécier l'état physique, l'état moral et psychologique du patient. Le praticien pourra ainsi adapter le traitement qu'il juge nécessaire.

On n'imposera pas à un cancéreux à un stade avancé une thérapeutique physique fatigante. Chez les personnes qui présentent une détérioration importante des fonctions supérieures, les bénéfices d'une rééducation seront liés à l'écoute du praticien, et à la relation partagée entre le patient et le praticien, c'est-à-dire la confiance. L'examen des fonctions dites supérieures a pour objet la détermination d'un profil de fonctionnement comportemental. Cet examen est soumis à la coopération du patient. Ces fonctions sont les suivantes : l'efficience intellectuelle, (par exemple la mesure de la rapidité de compréhension), les mémoires, le langage, l'étude des gestes, de la coordination motrice visuelle ou spatiale, les fonctions exécutives de type raisonnement, élaboration... La rééducation peut également être indiquée pour des raisons d'éthique : préserver l'indépendance et l'autonomie chez une personne lui évitera les souffrances de la grabatisation.

Dans ce contexte, le kinésithérapeute peut agir au quotidien pour prévenir un déséquilibre, maintenir un équilibre qui est en train de se perturber, le rétablir ou le suppléer.

Favorisant le mouvement, la fonction, le fonctionnel, il a un rôle essentiel à jouer dans la conservation de ses capacités motrices lorsque le patient devient âgé, handicapé ou diminué physiquement du fait de sa maladie, grâce à des techniques manuelles ou instrumentales éducatives. Le kinésithérapeute intervient sur la lésion mais pas seulement. Il est là aussi pour écouter la plainte de son patient. C'est ce qui l'aide à situer son action avec les personnes, patients fragiles.

Un autre élément est essentiel : le masseur kinésithérapeute rééducateur touche les patients alors qu'ils ne bougent plus forcément, alors qu'ils ne voient plus beaucoup de monde. Cela prouve l'intérêt d'aller au-delà de la technique et /ou médicale avec les patients.

Avec l'âge et avec l'importance des handicaps dus à la pathologie, les déficiences physiques, psychiques, mentales s'accumulent. Ainsi le kinésithérapeute doit aussi tenir compte de l'environnement dans lequel vit son patient ; les résultats de ce traitement n'en seront que meilleurs.

Les séances de rééducation doivent être réalisées le plus longtemps possible dans un cabinet. Cela permet au patient de rester ouvertKinésithérapeute au monde extérieur et de ne pas s'enfermer sur lui-même. Il est vrai également que le temps de travail reste plus important dans un cabinet qu'à domicile. Cependant, les limites de l'autonomie des patients étant atteintes, les soins sont dès lors obligés d'être exécutés à domicile. Le déplacement du praticien au domicile du patient pose plusieurs problèmes : problème des moyens techniques pouvant être mis en oeuvre, problème de gestion du temps de la part du praticien, problèmes économiques et de disponibilité du praticien. Ces différentes difficultés sont malheureusement liées au contexte économique des organismes sociaux. Aussi le praticien doit-il intégrer les soins à domicile dans son temps de travail.

Le premier levier de la conservation de l'autonomie est l'éducation thérapeutique du patient. Et pour cela, l'un des acteurs le mieux placé est le kinésithérapeute, grâce à sa connaissance des grands appareils du corps.

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La masso-kinésithérapie et le cancer

La prise en charge kinésithérapique d'un patient traité pour un cancer nécessite, au-delà d'une simple prescription, la connaissance des bases du traitement de cette maladie. En fonction de ces connaissances, le choix des techniques adaptées pour prendre en charge les suites n'en sera que plus précis et adapté.

La localisation, les différents traitements médicaux, l'évolution de la pathologie, son importance et l'environnement familial, c'est-à-dire non seulement les éléments médicaux mais également sociaux sont à prendre en compte pour un traitement efficace.

Connaître l'ensemble des soins qui se déroulent autour du patient permet d'acquérir des connaissances qui, indépendamment de celles nécessaires au traitement des séquelles sont utiles pour répondre aux questions de plus en plus fréquentes des patients dans des domaines variés.

Chaque cancer fait l'objet d'une approche spécifique qui implique que chaque patient soit traité de façon personnalisée. Le traitement effectué par un kinésithérapeute se fait dans le respect d'une décision collégiale entre le patient et les différents intervenants.

La prise en charge kinésithérapique d'un patient présente plusieurs objectifs :
  • améliorer le confort afin de maintenir ou de retrouver des amplitudes articulaires correctes et fonctionnelles. Pour cela, des exercices sont réalisés et recommandés par une auto répétition sous forme de gestes simples et doux
  • ils doivent permettre une reprise de confiance s'ils sont non douloureux et répétés avec lenteur. Par la suite, ils sont réalisés avec une amplitude plus importante. On peut noter que des exercices respiratoires sont utiles pour permettre non seulement un confort mais une certaine décontraction
  • un certain nombre de soins ou de simples conseils donnés par le kinésithérapeute peuvent améliorer ce confort
  • les soins qu'ils soient post-opératoires ou non ne sont pas stéréotypés mais ils découlent du bilan kinésithérapique.

Pourquoi limiter la rééducation trop active ?

Les mouvements pour restaurer une amplitude articulaire ne doivent pas augmenter les douleurs ou autres résistances physiques ou physiologiques.

Rééducation individuelle ou en groupe ?

Les deux approches existent et peuvent se compléter. La rééducation individuelle a l'intérêt de la personnalisation face au patient. L'inconvénient est celui du temps nécessaire pour suivre tous les patients. L'approche rééducative en groupe, moins spécifique, à l'avantage de la prise en charge simultanée et permet une approche psychologique non seulement entre soignants et soignés mais également entre patients. Ces deux approches ne s'opposent pas.

Rééducation à domicile ?

Cette rééducation privilégie le contexte environnemental, particulièrement importante en cas de problème psychologique ou moral.

Kinésithérapeute : un vrai conseillerKinésithérapeute

Les compétences des kinésithérapeutes incluent les actions de prévention. Parmi celles-ci, apprendre à un patient à repérer les signes débutants de rétraction articulaire, d'épisode infectieux sont des enseignements primordiaux. Il ne s'agit nullement de faire un diagnostic de type médical mais d'assurer un rôle de praticien de santé pouvant permettre au patient d'accéder à une consultation appropriée chez son médecin. Nous retrouvons ainsi la notion d'équipe médicale.

La notion de reprise d'une activité sportive peut rentrer dans le cadre des compétences de prévention du kinésithérapeute. Elle doit se faire en collaboration avec l'ensemble des intervenants médicaux et paramédicaux.

Qualité de vie et cancer

L'influence d'une pathologie sur la qualité de vie est tout à fait mesurable. Handicap, détresse psychologique et qualité de vie font l'objet de nombreuses enquêtes. L'influence d'un traitement masseur-kinésithérapique peut être ainsi évalué en comparant différentes échelles de qualité de vie avant et après traitement.

Ainsi donc la compréhension des différents traitements de cancer, la connaissance des éventuelles séquelles physiques et psychologiques s'avèrent nécessaires pour le masseur kinésithérapeute. Meilleure sera l'information, meilleur sera le traitement et son accompagnement. Le kinésithérapeute, par ses connaissances physiques, son attitude psychologique et les différents moyens qu'il est à même de mettre en œuvre est devenu un maillon essentiel dans le cas de traitement de ce genre de pathologies lourdes et difficiles.

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EXEMPLE CLINIQUE :

Une patiente, Mme Dubois, présente un lymphoedème prononcé du bras gauche suite à une opération mammaire, avec ablation du ganglion sentinelle suite au diagnostic de cancer.

L'incidence annuelle des cas de cancers du sein a doublé en 20 ans en France. Ni l'augmentation du nombre de femmes dans la population générale, ni bien sûr le dépistage n'expliquent totalement cet accroissement. Il s'agit donc un véritable problème de santé publique. (réf. : kinésithérapie après cancer du sein de J.C. Ferrandez - EMC-2010).

Connaître l'ensemble des soins prodigués à la patiente permet non seulement d'adapter le traitement kinésithérapique mais également de répondre aux questions des patientes toujours inquiètes.

Quelle peut être la cause du lymphoedème du membre supérieur ? (réf. : kinésithérapie après cancer du sein de J.C. Ferrandez - EMC-2010)
  • Le premier facteur est la section des vaisseaux lymphatiques du creux axillaire sacrifiés par les techniques classiques de curage ou par nœud sentinelle. Ces nœuds drainent non seulement le sein mais également le membre supérieur
  • Un deuxième facteur étiologique est lié aux effets de la radiothérapie
  • Un troisième facteur est dépendant du capital lymphatique préexistant de la patiente.

Le premier des traitements non chirurgicaux recommandés est le traitement de kinésithérapie. Ce traitement comprend trois étapes : d'une part la décongestion du lymphoedème, d'autre part l'entretien du résultat, ainsi que l'amélioration de l'état de fonctionnement articulaire (épaule).

Le drainage lymphatique manuel

Il s'agit d'une technique de massage très particulière nécessitant une formation spécialisée des masseurs kinésithérapeutes. Chaque patiente est massée de façon différente selon la localisation de son lymphoedème. La pression du drainage est adaptée à la consistance de l'œdème. Cette pression doit être particulièrement douce et précise sans mouvement de glissement sur la peau, à la différence d'un massage classique. La durée de ce traitement est variable mais toujours proche de la demi-heure. Il doit être non douloureux et très lent. En cas de très gros lymphoedème, le rythme des séances peut être journalier.

La pressothérapie

Elle ne doit pas être opposée au drainage manuel précédemment décrit. Cependant cette technique par fragmentation a démontré son intérêt. L'association des deux traitements permet de jouer sur le transfert des fluides.

Les bandages de décongestion

Une bande de contention non extensible est appliquée sur le membre après la séance de décongestion. Elle permet de maintenir au repos le résultat du drainage lymphatique manuel et de la pressothérapie. Il appartient aux kinésithérapeutes de déterminer le choix des bandes.

La première phase du traitement est la mieux objectivable pour la patiente. Le maintien du résultat est plus laborieux. Il s'agit de faire accepter le fait que le lymphoedème n'est pas un symptôme comme l'œdème mais une pathologie chronique.

Raideurs de l'articulation de l'épaule du côté opéré

La réduction de la mobilité de l'épaule peut apparaître à distance de l'intervention et ce quel que soit le type chirurgical. Son origine est variable. Des antécédents de pathologies articulaires, la chirurgie, la radiothérapie, peuvent en être la cause.

Ainsi, des mouvements passifs voire actifs doux, dans les différents secteurs rétractés ou limités doivent permettre une récupération des amplitudes articulaires. Quelles que soient les techniques employées, celles-ci doivent rester en deçà des douleurs ressenties.

Les différents mouvements qu'il faut récupérer sont l'élévation du membre, les rotations et l'écartement de celui-ci.

En aucun cas, il ne faut utiliser des moyens provoquant de la chaleur. Il s'agit d'une contre-indication formelle.

Techniques d'aide et de bien-être

Toutes les techniques permettant à la patiente de retrouver une vie de qualité peuvent être utilisées. Cependant celles-ci sont souvent longues et ne sont pas prises en charge au sein d'une séance classique de rééducation. En pratique, nous pouvons effectuer entre autre des techniques psychosomatiques telle la "somatic experiencing", de sophrologie ou de relaxation dont le but est la gestion physique et psychologique liée aux inquiétudes légitimes après une pathologie importante. Il s'agit d'apporter un véritable confort de vie.

Faire du sport après cancer du sein

Tout traitement doit cibler une guérison qui doit correspondre à la vie de la patiente et de ses attentes. Souvent la modération ou l'absence de reprise sportive après chirurgie du sein sont recommandées. Dans les faits, de telles recommandations ont l'inconvénient d'altérer la qualité de vie des patientes (réf. : kinésithérapie après cancer du sein de J.C. Ferrandez - EMC-2010). Il est largement préférable de demander à la patiente de reprendre très progressivement son activité pour juger du seuil supportable par elle. La récupération des amplitudes articulaires est la véritable condition de reprise d'une activité sportive. Celle-ci, cependant, peut être suivie de précaution ou de recommandations telles que le port d'un manchon, la limitation de l'activité elle-même (la durée de la pratique), le refroidissement du membre supérieur, etc...

D'autres précautions peuvent être préconisées : éviter toute infection, surveiller sa peau, comme l'apparition de tâches rouges ou de fièvre, être vigilant dans les travaux de jardinage, en particulier les piqures d'insectes ou de roses…, contrôler la souplesse de la peau.

Le kinésithérapeute doit rester à l'écoute de ses patientes. Il peut permettre si besoin d'échanger les expériences de chacune dans le respect des personnes.

Le masseur-kinésithérapeute n'est qu'un membre d'une équipe médicale à laquelle il peut apporter son expérience de professionnel de la santé dans le respect de la patiente.

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Allo DocteurLa vie d'une infirmière dans une résidence pour personnes âgées

Interview de Martine HACQUIN, Infirmière, Le Belvedère - ALGRANGE, réalisée par Simone, de CANCER-ESPOIR

CANCER-ESPOIR : Nous vous voyons souvent aller et venir, l'air occupé, voire préoccupé... Tantôt, vous êtes-là, absorbée par une prise de tension, ou par une mesure du taux de glycémie, ou encore, lorsqu'un résident se sent mal, c'est à vous de décider de la conduite à suivre. Une journée à oeuvrer ainsi ne doit pas être de tout repos... Pouvez-vous nous en dire un peu plus, à propos de la variété et de la multiplicité de vos tâches, tout en nous mettant un peu au parfum de leur pourquoi et signification précise ? Tout d'abord : de combien de résidents vous occupez-vous ici ?

Martine : Ici, au Belvédère d'Algrange, nous hébergeons 64 résidents.

C.E : Sur combien de changements de postes travaille ici le personnel infirmier... ? Comme à l'hôpital, probablement sur 3 postes ? Dès lors, vous arrive-t-il de travailler la nuit ? Changez-vous de poste, ou occupez-vous toujours la même tranche horaire ? Quels sont vos horaires ? Et travaillez-vous parfois (ou toujours), à deux infirmières sur le même poste ?

Martine : Nous sommes une infirmière en poste, selon le cas, le matin, ou l'après-midi. Je suis susceptible d'oeuvrer sur l'un ou sur l'autre des 2 postes. Toutefois , comme je suis aussi infirmière référente, (j'ai donc 2 casquettes), je suis également tenue de travailler "en journée" pour l'accomplissement de cette tâche particulière...

C.E. : Vous voulez dire : toute la journée ?

Martine : Exact.

C.E. : Et... la nuit ?

Martine : La nuit, sont présentes, obligatoirement, une aide-soignante (sous délégation de l'infirmière), ainsi qu'une auxilliaire de vie.

C.E. : Parlez-nous un peu du rôle de l'infirmière "référente"...

Martine : Dans ce cadre, en particulier, c'est moi qui gère le planning hebdomadaire complet du personnel (aides-soignantes, auxilliaires de vie, et autres infirmières). Ce qui représente une trentaine de personnes. Je rencontre aussi les familles et étudie leurs doléances... Il convient aussi de gérer le planning des stagiaires... Tenir les dossiers des patients, contrôler les classeurs où aides-soignantes et auxilliaires de vie mentionnent CHACUN de leurs différents actes par écrit...

C.E. : C'est tout un programme, en effet... Pouvez-vous expliquer la différence de rôle entre les unes et les autres ?

Martine : Les aides-soignantes et auxilliaires de vie peuvent être amenées à servir les repas, faire les toilettes, s'occuper des changes, aider aux déplacements, par contre seules les aides-soignantes vont être autorisées à pratiquer une mesure de glycémie ou une distribution de médicaments sous délégation de l'infirmière.

C.E. : Vous venez précédemment de parler "des doléances" des familles. Lesquelles, par exemple ?

Martine : Le plus souvent, il s'agit, à nos yeux, d'aléas.., tous les résidents souhaiteraient la toilette en premier par exemple... Mais pour les familles, cela prend d'autant plus d'importance qu'elles sont angoissées et souvent culpabilisées d'avoir placé là leur mère ou leur père. Il s'agit avant tout de les rassurer, de les désangoisser !

C.E. : Et vous-même ? Depuis combien de temps exercez-vous votre métier ? Et depuis combien de temps ici !?

Martine : J'ai fait l'école d'infirmière de 2002 à 2005... Ensuite j'ai exercé 3 ans dans l'établissement que vous voyez en face, au WITTEN, lequel n'est pas un hôpital, mais un EHPAD (Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes), ceci donc jusqu'à 2008. Ensuite je suis venue ici. Donc depuis 3 ans...

C.E. : Et avant !?

Martine : Avant !? J'ai d'abord exercé pendant un an et demi la profession d'aide-soignante...

C.E. : Ouhhh, compliments ! Mais quel âge avez-vous ?

Martine : 56 ans !

C.E. : On ne vous les donnerait jamais ! (sourires...) Mais dites-moi, je n'ai pas très bien compris la différence entre un hôpital et un EHPAD...

Martine : Dans un EHPAD, vous n'avez pas de médecin attaché à l'établissement. Ceux-ci viennent de l'extérieur, en fonction de la demande de leur clientèle de patients, résidant ici par exemple.

C.E. : Il existe ici, de même que partout dans un rassemblement de personnes âgées autre que professionnel, une bien plus forte proportion de femmes que d'hommes (liée à la vie plus longue des femmes, en général). Pour un homme, environ combien de femmes, ici !?

Martine : C'est simple : 64 résidents, dont 11 hommes, donc en gros un homme pour 5 femmes...

C.E. : Le ou la plus jeune de vos résident(e)s ?

Martine : Une dame, qui n'a même pas 60 ans, et qui travaille de jour dans un CAT.

C.E. : Le doyen et la doyenne ont quel âge ?

Martine : La dame, 98 ans, le monsieur, 92 ans...

C.E. : Nous en arrivons à la partie plus médicale de l'interview... alors, la question-piège : que faites-vous dans la journée !?(hmmm...)

Martine : Hmmm (sourire indulgent)... je commence par ?

C.E. : Pouvez-vous, disons pour commencer, nous expliquer le pourquoi d'une mesure de glycémie, à l'aide de quel appareil elle s'effectue, ce qu'elle va vous apprendre, et les mesures à prendre si elle s'avère trop élevée ou insuffisante ?

Martine : Cette mesure va se prendre à partir d'un petit appareil électronique, essentiellement chez les personnes diabétiques, mais aussi, en cas de malaise, chez une personne non diabétique. Elle va servir à relever le taux de sucre (de glucose) dans le sang, afin de voir comment se comporte ce taux, et si, en particulier, la personne est en hyper ou en hypoglycémie. Dans ce cas, nous allons prendre les mesures qui conviennent en conformité avec un protocole écrit à disposition. Par exemple, et entre autre, si la personne, à jeun, à moins de 0,80 g de glycémie par litre, on pourra envisager, selon son cas, et le chiffre lu, une série de mesures : boisson sucrée simplement, ou absorption, en supplément, d'aliments adéquats, ou, si l'hypoglycémie est importante, une injection de glycogène, qui va accélérer le processus de remontée de cette glycémie.

C.E. : Pouvez-vous nous dire le nombre de résidents (environ) concernés par cette surveillance régulière de la glycémie, et pourquoi ?

Martine : Les gens concernés sont ceux placés sous insuline. Une dizaine, pour la plupart, 3 injections par jour. Les autres, une minorité, sont sous prise de médicaments par voie orale.

C.E. : Vous avez répondu à la question avant que je ne vous la pose. Mais, sur la lancée... : fait-on, chez vous, "la queue devant la porte pour l'insuline" ? (ou parvenez-vous à équilibrer avec votre temps disponible ?)

Martine : Non, pas de queue. C'est assez facile de s'organiser, d'autant plus que 8 résidents sur les 10 concernés sont bien autonomes, et viennent d'eux-mêmes pour "la piqure" !

C.E. : A quel rythme mesurez-vous la tension artérielle des patients. Tous les jours chez tous, ou seulement dans des cas particuliers (et lesquels ?)

Martine : une fois par mois, la tension est relevée POUR TOUS. Autrement, elle n'est prise que sur prescription médicale, ou pour des cas d'urgence, donc ponctuels...

C.E. : Les placements sous oxygène sont-ils fréquents ?

Martine : Actuellement 2 résidents sont sous oxygène, uniquement de nuit, et une seule personne subit ce soin jour et nuit.

C.E. : A quel moment distribuez-vous les médicaments par voie orale ? Y a-t-il des récalcitrants ou des personnes présentant des difficultés pour les avaler ? Tous sont-ils sous médicaments !?

Martine : Nous distribuons matin, midi et soir. Oui, tous sont placés sous divers médicaments. Non, il ne se présente pas - heureusement - de difficulté particulière pour leur absorption. De plus, la nuit, les résidents peuvent être amenés à absorber des somnifères ou des antidouleurs. Dans ce cadre de la douleur, nous sommes amenés, aussi, à évaluer la douleur sur une échelle spéciale, qui varie selon que la personne peut encore ou non bien s'exprimer - sinon, cette douleur, bien sûr, peut aussi s'évaluer en fonction de la mimique du visage - ou encore sur une série de différents dessins dont les expressions seront graduées depuis zéro (absence de douleur), jusqu'au maximum supportable, le résident pouvant être amené à désigner le dessin avec lequel il s'estime le plus en accord. Nous pratiquons également régulièrement des pesées... Une perte de poids brutale ou importante doit évidemment alarmer...

C.E. : Je vois que rien n'est oublié. Avez-vous de plus beaucoup de pansements à faire ? Pouvez-vous nous en dire davantage à ce propos ?

Martine : Oh, il s'agit de "petits bobos", pour la plupart. Peut-être, en moyenne, 4 pansements par jour. Certes, en cas d'opération chirurgicale, nous enlevons les fils, mais ces cas de figure sont bien rares...

C.E. : Est-ce vous, les infirmières, qui êtes chargées de la toilette des patients ? Ou de toilettes particulières (en cas d'escarre p.exem. ?)

Martine : Pour la toilette "normale", cette attribution est du domaine de l'aide soignante ou de l'auxiliaire de vie. En cas d'escarre, c'est du domaine exclusif de l'infirmière. Mais je vous rassure : ici AUCUN cas d'escarre !

C.E. : A quelle fréquence recevez-vous ici des stagiaires des écoles d'infirmières ? Combien de stagiaires à la fois? Quel travail pouvez-vous leur confier ? Etes-vous statisfaite de vos stagiaires, en général ?

Martine : Oui, je suis en général très satisfaite des nombreuses stagiaires passant par notre établissement. Sauf de cas très rares : 2 jeunes filles, lesquelles avaient mérité de ne pas avoir leur moyenne... Nous avons des stagiaires toute l'année (généralement 2 ensemble chaque fois, ceci pour des questions d'organisation et aussi pour leur moral). Les seuls moments "sans" sont les périodes de vacances. Leur séjour peut durer entre 4 et 8 semaines, selon le cas. J'accepte en stage les 1ère et 2ème années d'école d'infirmières, et aussi les élèves préparant un BEP sanitaire et social. J'estime que "les 3ème année" gagnent plutôt à fréquenter un véritable hôpital, où leur formation finale complète sera facilitée par la structure et la variété des soins. Ici, les 1ère année apprennent automatiquement à réaliser :
  • pansement divers
  • mesures de glycémie
  • prise de sang

Ceci sous la surveillance du personnel encadrant. Les stagiaires, qui travaillent par groupe de deux, sont bien sûr invitées à observer un maximum de soins, et sont aussi amenées à réaliser des toilettes simples, chez des personnes pas ou peu dépendantes. C'est moi-même la 1ère responsable de ces stagiaires. Je remplis les dossiers de fin de stage et donne une appréciation. La nouvelle législation ne donne plus la possibilité de noter, seulement de donner des appréciations.

C.E : Régulièrement, certains résidents, prédisposés, font des malaises. D'autres présentent des bosses, résultats de chutes liées à des pertes d'équilibre fréquentes à leur âge... Pouvez-vous nous dire (environ) combien de chutes de personnes ne pouvant se relever seules ont besoin de votre intervention par 24 h ? La nuit, le problème est-il plus fréquent ? Les résidents portent autour du cou un petit avertisseur électronique pour ce genre de cas. Tous pensent-ils à s'en servir en cas de besoin ?

Martine : les malaises sont moins fréquents que vous semblez le croire. Peut-être un malaise par semaine. Ils sont plus fréquents de jour. Une majorité de personnes - heureusement - pensent à se servir du petit appareil avertisseur (il est suspendu autour du cou comme un collier avec son médaillon). Quelques rares personnes "oublient" de le mettre... Mais en cas de chute, même dans ce dernier cas, d'autres résidents nous alertent.

C.E. : Qu'en est-il du degré de gravité de la plupart des chutes ? Fractures ? Intervention de l'hôpital ? Ou simple pansement ?

Martine : La plupart se bornent à de petits bobos, avec, et encore pas toujours, juste un petit pansement dans ce cas. Lorsqu'il y a le moindre doute, le personnel en service fait immédiatement le 15. Fractures ? Pas beaucoup. Peut-être 3 par an …

C.E. : Etes-vous parfois amenée à réaliser - ici - des prises de sang, pour analyse de laboratoire ? Des perfusions ?

Martine : Des prises de sang, oui, tous les jours (une moyenne de 2 par jour), uniquement bien sûr sur prescription. Quant aux perfusions, non, je n'ai jamais eu l'occasion d'en réaliser ici. Le problème pourrait se poser en cas de grave hypo ou encore pour une déshydratation. Mais dans ce cas, nous pouvons réaliser des injections sous-cutanées (cela aussi est appris par les stagiaires !)

C.E. : Mais vous devez, si je comprends bien, pouvoir être en mesure de réaliser, si l'urgence se présente, de telles perfs ?

Martine : Bien sûr. Et nous sommes outillés pour. Ainsi, sur un chariot spécial est préparé d'avance tout le matériel indispensable pour une urgence. Nous venons même de disposer à présent d'un défibrillateur, et en février : le personnel soignant suivra la formation adaptée.

C.E. : La tenue des dossiers des résidents absorbe-t-elle beaucoup de temps ?

Martine : Pas vraiment. Peut-être 1 h par jour. Par contre le personnel (aides-soignantes et auxiliaires de vie) doit laisser tous les jours une trace de ses soins, et il convient bien sûr que je la vérifie.

C.E. : Avons-nous omis de vous interroger sur quelques points médicaux importants ? Si oui, voulez-vous préciser...

Martine (hésitante) : Non, mais...

C.E. : Oui, bien sûr, il y a les problèmes humains (nous les avions gardés pour la fin) ! : dépaysement... déprime... mauvaise intégration dans le groupe... solitude particulière... Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Martine s'anime : Je vais vous dire : je suis très attachée au relationnel ! J'y attache la plus haute importance ! Voyez-vous, pour vous citer un exemple tout bête : lors d'une simple prise de sang, il faut éviter de considérer le bras comme un objet indépendant, simplement à piquer au bon endroit. Je dis et je redis à mes stagiaires : "Avant que de vous hypnotiser sur le bras à piquer, pensez donc de contempler le visage que vous avez en face de vous, pour y lire la confiance, ou la peur, ou l'appréhension !" Cela devrait être quelque chose de simple et de naturel de demander au patient : "Est- ce que ça va ?" Et de le rassurer éventuellement ! Vous voyez, souvent, les infirmières non mâtures sont trop braquées sur le technique, par rapport à l'impératif de se soucier, en 1er, de l'humain ! Chacun l'expliquera selon son optique...

C.E. : Vous voulez dire que les "vraies bonnes manières se perdent" ?

Pause-silence...

Martine poursuit : C'est comme d'annoncer un cancer sans prendre les précautions qui conviennent

C.E. : A qui le dites-vous ! Et que pensez-vous des problèmes humains des résidents, en général ?

Martine : Ils ont beaucoup de problèmes, ces gens-là, et sont trop souvent exposés à l'impatience, ou même à la moquerie de certains. Je dis toujours à mon personnel : "le jour où vous serez comme eux, vous comprendrez mieux !" Sans oublier le mal-être de ceux qui se sont vus obligés de forcer la main pour ce placement, faute de pouvoir faire mieux. Ils culpabilisent énormément... les familles ont besoin d'être rassurées et comprises !

C.E. : Mais n'êtes-vous pas obligée de vous blinder un peu, pour rester efficace ?

Martine : Si, bien sûr, il faut que je reste forte, la tête sur les épaules. Je n'ai pas le droit de craquer. Il faut que je sache garder une certaine distance. Mais cela ne doit absolument pas interdire de savoir se mettre à la place des autres...

C.E. : Martine, depuis le temps que je vous cotoie, je ne me représentais pas "l'infirmière du Belvédère" sous ce jour sympa... Je vous sentais plutôt affairée... mais froide... technicienne, en quelque sorte ! C'est une révélation !

Martine est souriante... mais surprise... : Ah bon, c'est ainsi que j'étais vue...!?

Le dialogue s'arrête là : une élève stagiaire, 1ère année d'infirmière, ouvre timidement la porte, pour prendre congé. Son stage se termine.

Martine, s'adressant à nous deux : C'était une stagiaire tout à fait excellente... ! Je ferai un très bon rapport.

La stagiaire a droit à un sourire ravi, et referme la porte, doucement, pendant que moi-même prend congé. Songeuse - moi aussi - et un brin ravie... ! Toutes ces confidences d'un coup, comme ça, "en s'en prenant le temps". Intervieweuse ?... Même bénévole : enrichissant !

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Allo DocteurLa journée de l'infirmière - les nuits de l'infirmier - et l'inverse...

Injections, pansements, distribution de médicaments, écoute, empathie, accompagnement, patience, souffrance, douleur, mort… Tous ces mots ont un dénominateur commun : ils font partis de mon quotidien, celui de l'infirmier.

En revanche, la routine n'existe pas…

Bien sûr, nous répétons souvent les même gestes, mais la diversité de la population que l'on est amené à soigner apporte une grande richesse tant pour le soignant que pour la personne souffrante.

Un métier aussi humain que celui-ci confère, quoiqu'on en pense, une grande partie au soin relationnel et à la relation à l'autre.

Il est important, voire même primordial, qu'un infirmier se montre d'une grande écoute pour les patients dont il a la charge. C'est bien souvent vers lui que ces derniers se tournent lorsqu'ils ne sont pas bien, lorsqu'ils ont mal, ou bien encore lorsqu'ils n'ont pas compris ce que leur a dit le médecin, sans oser lui demander de bien vouloir tout réexpliquer. Mais l'infirmier peut aussi être là juste pour être là, la présence, l'empathie fait souvent beaucoup de bien au patient. Ce dernier trouve une oreille attentive, qui ne le juge pas, qui le comprend, qui l'accompagne.

La situation parait idyllique, mais ce n'est pas toujours le cas puisque l'infirmier a aussi affaire à des patients ne désirant pas se faire soigner, des personnes souffrant de troubles cognitifs importants, de troubles psychiatriques ou autres qui rendent difficile leur adhésion au soin. C'est là qu'intervient tout le savoir-être de l'infirmier afin de calmer l'angoisse qui prédomine et envahit le patient, souvent.

A propos de soins psychiatriques, il parait difficile de croire que l'infirmier débordé qui court partout à la fois, puisse être en juste relation avec le patient. Or, c'est tout à fait possible.

En effet, une relation de confiance s'établit généralement entre le patient et le soignant. Il suffit alors, d'un geste, d'un regard, d'un sourire, de prendre la main... le soin relationnel passe aussi par tout cela. Tout ce que l'on nomme la communication non-verbale, qui parfois vaut bien mieux que de longs discours.

Et cette confiance, cette relation qui s'établit entre le patient et l'infirmier, permet l'alliance thérapeutique afin d'accompagner le patient vers un soulagement, une guérison, un mieux être et cela même si le patient est opposant aux soins que l'on veut lui prodiguer (je ne parle évidemment pas ici de patients souffrants de troubles psychiatriques graves en situation de crise).

Cette partie de l'article relate essentiellement l'aspect relationnel de ce métier, qui est pour moi primordial, mais bien entendu, il y a aussi le versant technique du métier, pour cela, voyons le déroulement d'un poste.

Une journée type de mon travail commence vers 6h du matin : d'abord la prise de poste avec les collègues pour recevoir les transmissions des évènements passés durant la nuit. Puis, commencent alors les préparatifs avant d'aller réveiller les patients :
  • quelques informations à envoyer à l'administration ainsi qu'à la cuisine via intranet
  • contrôler les dossiers infirmiers des patients
  • vérifier, grâce à une planification murale, les soins en cours ainsi que les soins qu'il y aura à effectuer pendant le poste.

Une planification murale réunit un grand nombre d'informations sur le service et les patients se trouvant dans les lits ainsi que sur les soins qui doivent leur être prodigués d'heure en heure. Ainsi l'infirmier garantit une bonne organisation et une bonne anticipation des actes qui restent à effectuer.

Bien souvent, il y a des perfusions de médicaments à préparer avant d'aller voir les patients, il faut donc s'assurer dans le dossier infirmier du patient que le traitement est toujours d'actualité et toujours au même dosage. Une fois la préparation effectuée, il est important de ne pas se tromper de patient, un numéro de chambre écrit sur la perfusion et c'est prêt ! Double avantage : respect de la confidentialité en ne notant pas le nom du patient sur la poche de perfusion.

Une fois tout cela préparé pour tous les patients du service, le "tour" du matin peut commencer vers 7h - 7h30 avec pour chaque patient, en plus d'un éventuel traitement par voie intraveineuse, une surveillance de paramètres (tension, pulsations, température, douleurs, etc.) et des traitements per os (voie orale).

Ces derniers sont à vérifier au lit du malade, et donnés au patient en main propre. L'infirmier signe ensuite la feuille de prescription médicale qui engage alors sa responsabilité, à savoir : le traitement prescrit a bien été donné à tel patient, à telle heure, c'est médico-légal.

En parlant de médico-légal : la grande règle d'or "tout ce qui n'a pas été noté n'a pas été fait !", mais j'y reviendrai plus tard…

C'est en partie grâce (ou à cause) de cette règle essentielle que l'infirmier se protège et justifie que son travail a bien été accompli, mais c'est aussi chronophage de devoir tout noter : c'est moins de temps passé avec le patient, moins de temps à prendre soin de lui.

Le reste de la matinée s'enchaîne entre réfection des lits avec les collègues aides-soignantes, préparation des éventuelles nouvelles perfusions durant la matinée, réfection des pansements, etc.

Il y a aussi toujours un petit lot de surprises, un patient à repiquer car son cathéter est bouché ou encore sa veine n'a pas tenu, une personne à sonder car elle n'arrive plus à uriner depuis quelque temps et le médecin (venu la voir car l'infirmier l'appelle dès qu'il y a un souci) et qui ordonne à l'infirmier de procéder au sondage évacuateur afin de soulager le patient.

Maintenant que les soins techniques sont effectués, il faut les relater dans les dossiers infirmiers des patients afin d'y conserver une trace en cas de problème ou encore pour permettre au personnel soignant de retrouver à tout moment les informations nécessaires à la prise en charge du patient.

C'est là qu'intervient de nouveau la règle d'or ("tout ce qui n'a pas été noté n'a pas été fait !") ! Pour cela l'infirmier dispose d'un outil appelé "transmissions ciblées".

Les transmissions ciblées portent bien leur nom, elles sont là pour transmettre de façon claire et précise la situation posant un problème en rapport avec le patient. Elles se présentent le plus souvent sous forme de tableau à plusieurs colonnes avec des intitulés précis :
  • cible : le problème que l'on rencontre, par exemple le trouble de transit intestinal
  • les données : qui justifient le problème selon le soignant, par exemple le patient dit ne pas avoir été à la selle depuis plus de 5 jours - ou - et - prise de traitements ralentissant le transit intestinal, douleurs abdominales et ventre dur à la palpation
  • les actions : ce que l'infirmier fait pour régler le problème, par exemple selon le protocole du service : administration d'un traitement par laxatif et attente des effets souhaités ou bien encore transmission au médecin de l'état du patient, et bien sûr : surveillance de la reprise du transit
  • évaluation : a posteriori, l'infirmier doit s'assurer de la reprise du transit et noter par exemple : reprise du transit ce jour.

Grande règle des transmissions ciblées, elles doivent toujours être horodatées et signées par la personne qui la remplit.

Après tout cela, le poste s'achève par l'arrivée des collègues d'après-midi et l'infirmier se charge alors de leur faire les transmissions relatives aux évènements vécus par les patients depuis la nuit et la matinée.

Un poste d'après-midi se déroule plus ou moins de la même manière que le poste du matin, entre préparation de perfusions, administration des traitements per-os, prise de paramètres, etc.

C'est aussi l'après-midi que des patients arrivent pour être admis dans le service. Commence alors une sorte d'interrogatoire que l'on nomme plus professionnellement un "recueil de données" du patient. Ce recueil d'informations précises et concrètes sur le patient permet de mieux le connaître et de le prendre en charge de façon optimale. Ensuite, le patient pourra se détendre un peu et prendre possession de sa chambre pendant que l'infirmier prépare le matériel dans le but de poser un cathéter pour l'injection des produits médicamenteux qui seront prescrits par le médecin.

C'est un geste évident et quotidien pour l'infirmier mais pas pour le patient qui, bien souvent, appréhende ce soin. Pour cela, il faut faire preuve d'empathie et d'écoute afin de rassurer le patient et qu'il se détende.

L'après-midi se poursuit avec, en général, une visite du médecin qui passe voir chaque patient pour évaluer leur état de santé.

L'infirmier finit son poste vers 21h après avoir remis à jour la visite du médecin en contrôlant chaque dossier, en changeant les traitements modifiés par le médecin et fait ensuite les transmissions auprès de son ou sa collègue de nuit.

Le poste de nuit est un poste particulier, il dure en général plus longtemps, environ 10h. Dix heures pendant lesquelles le ou la collègue se retrouve, (dans certains services), seul(e).

Seul pour gérer 18 à 33 patients selon les services. Cela fait beaucoup.

Bien sûr les patients sont censés dormir mais comme pour la journée, il y a des perfusions à préparer, une surveillance du sommeil du patient également avec des rondes au moins 3x par nuit. C'est aussi le soignant de nuit qui aura la tâche de refaire les piluliers de tous les patients pour la journée du lendemain.

Le plus difficile la nuit : la gestion d'une urgence, car seul en poste, il faut pouvoir tout faire en même temps : aller chercher le chariot d'urgence si c'est nécessaire, appeler de l'aide à l'étage d'en dessous ou du dessus, appeler le médecin urgentiste et commencer un massage cardiaque si l'urgence s'avère vitale.

Bien entendu ce type de situation est très rare. Dans les services où ce genre d'évènement arrive fréquemment, l'infirmier est accompagné d'une aide-soignante pour faciliter le travail et la gestion des urgences éventuelles.

Une particularité du travail de nuit pour la psychiatrie par exemple, c'est d'avoir UN infirmier en poste et non UNE infirmière.

Cela peut paraître discriminatoire mais la raison est tout autre. Les patients en psychiatrie sont parfois plus difficiles à gérer, surtout la nuit, moment propice à la recrudescence d'angoisses et d'état d'agitation où la présence d'un homme s'avère rassurante pour l'hôpital.

Aussi, les patients, étrangement, osent moins entrer en conflit avec le personnel si ce dernier est un homme. En étant seule la nuit, une infirmière pourrait se retrouver confrontée à un homme de forte corpulence en état de crise, opposant à la prise médicamenteuse. Ce n'est pas un problème en journée puisque le personnel est plus nombreux pour gérer la crise.

L'infirmier enchaîne donc ses heures de nuit à gérer angoisses, perfusions, médicaments, surveillance du sommeil. Le moment est aussi propice à la discussion avec les patients.

En effet, la soirée est un bon moment pour entrer en relation avec le patient. Il se livre plus facilement car il sent également que l'infirmier de nuit a plus le temps pour le faire qu'en journée. Ces discussions entre soignant et soignés sont très appréciées par ces derniers.

Arrive le matin, avec les collègues qui vont prendre le relais après de brèves transmissions de l'infirmier de nuit sur les faits marquants de l'après-midi et de la nuit qui vient de se passer.

L'infirmier peut ensuite rentrer se reposer avant d'enchaîner d'autres postes, matin, après-midi, nuit, journée. Il lui arrive d'effectuer 3 ou 4 horaires différents dans une même semaine, week-ends et jours fériés compris. C'est un rythme parfois en dehors du temps, parfois en décalage avec les autres, c'est un inconvénient, il y en a partout, dans chaque métier.

En conclusion, je dirais que ce métier est riche autant du point de vue des connaissances médicales et techniques que nous devons avoir, que du point de vue humain. C'est ce qui fait la beauté de notre profession !

Etre infirmier….une vocation ? Je ne saurais le dire.

Par Jérémy BOEZENNEC, Infirmier - Cab Feltrin - Thionville

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Allo DocteurQu'est-ce que l'ostéopathie ?

Ostéo = os, pathe = maladie :

Une façon comme une autre de traduire ce terme, qui reste mystérieux pour la plupart d'entre nous. Pour dire vrai, le rôle de l'ostéopathe, beaucoup (et même la personne qui pose présentement la question), ne comprennent pas trop en quoi cela consiste. Mais, par ouïe-dire, nous savons qu'il est très spécialisé - et ... efficace !

Efficace dans quels cas, et en agissant comment ?


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Allo DocteurIntervenant : Anne-Charlotte BUSAC, ostéopathe - THIONVILLE

L'Ostéopathie est une discipline exclusivement manuelle. Elle permet de détecter les déséquilibres et les tensions que le thérapeute libère grâce à sa perception et son toucher particulier, en remontant le "fil d'Ariane" du processus pathologique.

L'Ostéopathie est une science qui se réfère à l'anatomie et la physiologie. Elle repose sur des compétences spécifiques et une connaissance approfondie du corps humain, des interactions entre chacun de ses composants.

L'essentiel du travail de l'ostéopathe consiste à identifier l'origine physique des différents troubles puis à rétablir manuellement un bon fonctionnement de l'organisme. Avec ses mains pour tester, diagnostiquer et traiter les dysfonctions (perte de mobilité et d'équilibre), l'ostéopathe utilise une gamme de techniques appropriées à l'intensité de la restriction mais aussi au patient.

Préventif et curatif, le traitement ostéopathique permet de supprimer et réajuster les restrictions de mobilité du corps, de restaurer les fonctions perturbées dans le respect constant des amplitudes physiologiques propres à chaque organe ou articulation.

L'ostéopathie connait de vastes champs d'application :
  • A titre préventif : faire un bilan, avant de redémarrer une activité sportive, préparer une grossesse, prévenir une scoliose…

  • A titre curatif :

    • le système locomoteur et orthopédique : maux de dos, lombalgies, douleurs cervicales, articulaires, maxillaires, entorses, faux mouvements, longue immobilisation, tendinites…
    • le système végétatif : anxiété, stress, insomnies…
    • le système génito-urinaire : suivi ostéopathique de la grossesse, douleurs et troubles gynécologiques, cystite, prostatite…
    • le système digestif : douleurs, ballonnement, colites, gastrites, constipation…
    • le système neurologique : maux de tête, névralgies faciales, douleurs intercostales, sciatiques…
    • le système respiratoire et O.R.L. : sinusites, vertiges, migraines, asthme, bronchites, rhinites…
    • le système cardio-vasculaire : oppressions, palpitations, troubles circulatoires, congestion veineuse…

Adaptée à chaque patient, en fonction de son âge et de sa morphologie, l'Ostéopathie apporte sa contribution aux enfants, aux adultes et aux personnes âgées.

Cependant, elle ne prétend pas tout soigner, elle intervient en complément de la médecine allopathique.

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Allo DocteurLes prochains thèmes proposés :

ENQUETE EN VIDEO : UN MASSAGE DE BIEN-ÊTRE SERA EFFECTUE DEVANT NOTRE CAMERA PAR BERENGERE CUPIN, INFIRMIERE D.E.

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